Tu te traines dans le port, une clope à la main. On ne change pas les bonnes habitudes, malgré l’envie. Comment disait Hemingway déjà ? Pas ce mois d’août, pas ce mois de septembre, cette année, tu fais comme tu en as envie. Mais le moment revient toujours. Ouais, tôt ou tard, on se colle quelque chose au coin de sa grande gueule stupide. Un verre, une sèche, à moins que ce ne soit le canon d'un flingue. Tu grimaces légèrement en pensant à cela, et continues de marcher, en trainant des pieds. Tu n’as pas vraiment envie de bougé, mais c’est mieux que de resté enfermé chez toi. Chez toi, c’est bien la première fois que tu peux dire cela. Et encore, ton appartement ne te donnes pas l’impression d’être « chez toi ». Tu ne ressens pas ce sentiment de sécurité, qu’on doit normalement ressentir, quand on entre dans sa maison. Comme toujours. Dans ton ancienne habitation, une grande villa habitée par des dealers et tueurs, tu rentrais en ne savant pas si tu ressortirais vivant. La peur au ventre, tu vivais là-bas. Oh bien entendu, tu avais de la drogue, des filles, tout ce qu’un gars comme toi peut aimer, mais tu n’en étais pas heureux pour autant. Non, tu n’étais pas heureux, tu étais juste content, content d’avoir pu encore te payé ta dose. Et puis il y avait eux ce jour de fête. Un dealer, le tatoué, avait invité tout son carnet d’adresse, des gens du monde entier, des riches voulant dépenser de l’argent dans de la cocaïne. Les serveurs. Tu te rappelleras toujours de cette soirée. Tu es bien le seul mec sur terre à s'être fait coincé par des serveurs. Pourquoi les fédéraux te sont tombés dessus, justement ce soir, tu ne l'as jamais su. Peut-être à cause du nombre de Ferrari sur le parking, de ces invités colombiens, ou du buffet de cocaïne. Quoi qu'il en soit ils attendaient que tu commettes une faute, que tu dises une bêtise. Tu l’avais fais. Bon dieu, est-ce que ça valait la peine, au bout du compte, de vouloir changer de vie, après ta sortie de prison ? Non. Car comme disait Hemingway… Oui, ça va, je me tais. Tôt ou tard, tu vas récidiver. Faire semblant que tu peux sauver ta peau, c’est de la connerie. C’est comme si tu demandais à un cancéreux d’arrêter de fumer sur son lit de mort. C’est des conneries, tu ne pourras pas. Tu n’y arriveras pas. Même si tu te bas, ta nature vas te rattraper, tôt ou tard. Tu tires sur ton joint et t’arrêtes devant l’eau, pour regarder un bateau. Fly. Flynn, désolé. Ce n’est pas respectable. Tu penses que tu pourrais faire du bateau ? Mais non. Tu as essayé de volé, Fly, et tu es tombé. Imagines ce qu’il y arriverait si tu essayais d’aller sur l’eau ? Tu coulerais, pour sûr. Malchanceux. Malheureux. Souvent, ces deux qualités vont ensemble, tu en es l’exemple type, mon cher Blight. Le bateau se trouve être enfaite un voilier. Tu as toujours aimé les voiliers. Car un navire, ce n’est pas qu’une quille, une coque, un pont et des voiles, c’est la liberté elle-même. Et toute ta vie, tu l’as cherchée cette liberté. Tu ne l’as pas encore trouvé, malheureusement. Tu n’as pas trouvé grand-chose, au cours de ta misérable existence. La déception, peut-être. Oui, la vie t’as déçu, grandement. Jusqu’à te dire que la mort serait sûrement une plus belle aventure. Aventure, liberté. Voilà de tas de mots savant. Tu en connais le sens, mais juste dans le dictionnaire. Pas dans ton cœur, Flynn. C’est cela, ton problème. Ton problème, c’est toi. Ton erreur, aussi. Oui, tu es une erreur, une erreur sur toute la ligne.
Tu reprends ta marche jusqu’à un endroit sombre, les passant ne sont peu nombreux. Tant mieux, tu apprécies la solitude. Tu ne changes pas, mon grand. Jamais. Tu penses que tu pourras fumer ton joint tranquillement. Oh, et c’est ce que tu fais, un peu. La fille à la queue de poisson n’est encore pas entrée dans ta vie, tapit dans le futur comme une panthère attendant sa proie. C’est toi la proie. Elle n’est pas encore entrée dans ta vie, et l’amour non plus. Tu t’adosses au mur, et tires une nouvelle latte. Tu expires de façon théâtrale, esquissant un petit sourire. Ca ne t’est pas arrivé, depuis… Trois jours, au moins ? Oh, tu souris, bien sûr. Mais pas souvent, et juste ironiquement. Parce qu’après tout, tu ne peux que faire cela, face à la vie. Elle ne t’a pas épargné, et tu penses quelque fois qu’elle a déversé toute sa colère contre toi. Egoïste. Elle va sûrement te lâché, un peu. Te donné un semblant de liberté. Comme les assoiffés ont le droit à une goutte d’eau, en enfers, juste une, avant que le feu qui leurs brûlent la gorge revienne a nouveau, plus dur, plus âcre, plus cinglant. Dommage.

La jeune femme était assise dans son canapé, installée devant la télé. Cette fois encore, Heather n’avait pas voulut suivre ses amis dans l’une de ses nombreuses fêtes qui étaient chaque soir organisée. Elle ne comprenait pas pourquoi cela les attirer, de passer des nuits entières à boire. Là plupart du temps, c’était elle qui venait les rechercher lorsqu’elles avaient trop bu, mais cette nuit là elle n’avait pas voulut les suivre. Préférant son salon à cette soirée.

Elle regardait distraitement la télévision, ne faisant même pas attention au programme qui était diffusé sur cette dernière. A vrai dire, elle s’en fichait. Il y avait des soirs comme ça où elle ne savait pas quoi faire et cela lui arrivait souvent ces derniers temps. Aussi, au bout d’un certain temps, la jeune femme se redressa du canapé pour finalement se lever. Elle s’avança vers l’entrée de son appartement, attrapant son sac, enfilant une veste et quitta les lieux après avoir enfilée une paire de chaussures. Dehors, elle pouvait observer les étoiles qui éclairaient le ciel. Elle soupira, le ciel était-il le même en Ecosse ? Elle ne savait pas et ne s’en souvenait plus. Elle chassa rapidement cette pensée de sa tête, se rendant vers le port de la ville. Heather aimait beaucoup cet endroit, il avait le don de la reposer lorsque l’humeur n’y était pas. Aussi, elle finit par s’asseoir sur un banc sans vraiment faire attention si quelqu’un y était déjà assis. Elle plongea une main dans son sac pour en sortir en paquet de cigarette. Ces derniers temps, elle n’arrêtait pas. Il fallait toujours qu’elle en fume une même si elle savait que cela n’était pas vraiment bon pour elle. Quelques fois, elle aurait bien aimée en crever de cette merde.

Au bout d’un certain temps, elle ne put s’empêcher de ce tourné vers la personne qui se trouvait à ses côtés et plissa les yeux pour pouvoir distinguer son visage. Il faisait déjà bien nuit, et on ne peut pas dire que la jeune femme y voyait grand-chose.

Au bout d’un moment, tu aperçois que tu es assis juste à côté d’un banc, tu pourrais simplement te lever, et t’asseoir dessus. Le confort serait bien mieux. Mais tu hésites. Douterais-tu de ta place, Blight ? Tu es placé où les gens font faire leurs besoins à leurs chiens. Pourquoi cette fringale ? Tu doutes de tes droits ? Ne sois pas stupide. Tu ne sais jamais où est ta place, hein ? Perdu, corps et âme, dans un monde qui n’est pas le tiens. Tu n’as jamais eut de vrai place. Où tu te sens bien. Parce que tu es un oiseau, Flynn. Tu picores, voles, prend ce que tu peux et t’en vas. Un fantôme parmi les vivants, un oiseau parmi les humains, un fou parmi les censés. Tu ne seras jamais à ta place, Fly. Alors sur ce banc, ou pas, qu’importe ? Regardes toi ! Tu te fais des nœuds au cerveau simplement pour ça. Regardes ce qu’ils ont fait de toi, merde. Tu tremblerais presque. Tu t’installes, finalement, et tire une latte. La drogue t’apaise, mais ce n’est que mensonge. Ce sentiment de bien-être, de bonheur, simple illusion. Tu peux saisir que pour toi, toute joie s'est définitivement retirée du monde, que tes actes ont relégué hors de ta portée tout le grain que tu avais pu espérer en retirer, tu peux regretter de ne pas être celui qui est mort, mais tu continues malgré tout à avancer. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire.
Tu n’as jamais eu de vraie maison, de vraie famille, de vrai travail, de vrais amis, de vraie vie. Ton existence n’est que pure calomnie. Tu es une erreur sur toute la ligne, la plus grosse erreur qu’on puisse croiser. Mais tu t’efforces de sourire, tout de même, sachant que ton ambition a de loin dépassé ton talent. Il n’y a plus de chevaux blancs et de jolies filles devant ta porte, Blight Flynn.

Tu traines souvent ici, le soir. Enfaite, tu ne fais qu’emmener ta carcasse où tes pas te disent de le faire. Ils te conduisent, dans des recoins isolés, et u penses que même ton corps est contre toi. Il n’essaye pas de t’aider à vaincre ta solitude. Il t’entraine à sa suite. Il t’a élevé dans tes sombres abysses personnelles, t’as fait vivre dans sa propre atmosphère à haute pression. Pression, pression dans les abysses. Et puis il a fini par te lâcher, comme tout le monde, suivit de très prêt par ton esprit. Tous des lâches. Il t’a laissé tout seul, toi, la carcasse.
Dans tes pensées, sombre certes, tu n’as jusqu’alors pas remarqué qu’une personne est assise à côté de toi. Elle a gardé un espace entre vous, et tu l’a remercie intérieurement. Tu n’aimes pas être trop près es autres, tu as besoin d’un espace à toi, assez grand. Vital. Au bout d’un moment, alors que tu l’observes sous cap, lui lançant des regards furtifs, tu peux apercevoir chez elle les mêmes intentions qui t’ont fait venir ici. Cette fille veut être tranquille, tu ne vas pas la laisser faire. Lui montrant que tu l’as vu, tu tends ton joint vers elle, et lui souris narquoisement, tes yeux lançant un regard de défi a ses prunelles dont al couleur est dur a distingué dans la nuit. Bleues, peut-être, vertes.
« Tiens, c’est du bon. Mieux que la merde que tu fumes, pour sûr. » Tu attends avec impatience sa réaction, cela fait longtemps que tune t’es pas amusé comme cela. Continues d’avancer, ne te retournes pas sur les vestiges de ton passé. Souris, vis, merde.