• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Les rêves et les espoirs jonchent la vie de chacun d’entre nous, imposant à notre réalisme des envies d’ailleurs presque inatteignable. Pour Pearl, ces simples rêves résident dans l’espoir de voir les choses redevenir ‘’normales’’, elle ne se complait pas réellement dans sa situation de sirène et regrette cette vie passée ou son seule soucis était de savoir s’il fallait prendre un parapluie ou non pour sortir dans les rues de Londres. Elle en vient à désirer retourner dans un passé qu’elle jugeait meilleur, un rêve que beaucoup de personnes doivent avoir, d’ailleurs. Toutefois réaliste, elle a apprit à se contenter de ce qu’elle avait et apprend donc à apprécié ce qu’elle possède déjà sans trop rêvé à plus que cela.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous racontez le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ?Toute son enfance à Londres consiste en soit au souvenir le plus heureux qu’elle ait. A cette époque, la vie semblait plus calme, plus simple, sans réels soucis pour venir entaché son existence. Peut-être étais-ce dû à sa jeunesse. Ou peut-être n’étais-ce que l’évidence : Londres était le berceau de son existence, là ou elle s’était autrefois vu achever sa vie en ce disant : « voilà, j’ai vécu au maximum avec les gens que j’aime le plus ». Oui, Londres est en lui-même son meilleur souvenir. Elle le gardera toujours en mémoire, comme un baume à mettre sur son cœur lorsqu’elle est trop triste
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Si elle avait réellement eut la possibilité de changer quelque chose dans sa vie, sans doute que Pearl aurait rendu impossible son départ de Londres. C’est en fait cet évènement qui a fait basculer sa vie entière. Si elle n’avait jamais quitté cette ville, elle n’aurait pas perdu la relation qu’elle entretenait avec Aloys, ni tous les amis qu’elle s’était fait là-bas. Mais surtout, elle ne serait jamais devenue la sirène qu’elle est aujourd’hui, forcée de fuir la moindre goutte d’eau sous peine d’avoir la queue d’un poisson aux écailles rosées à la place de ces jambes. Oui, elle aurait voulu n’avoir jamais déménagé. Tout aurait été plus simple.

• Une seule goutte d'eau, et le compte à rebours est entamé : comment faites-vous pour dissimuler votre nature de sirène/triton à vos proches ? Pour Pearl, masquer sa véritable nature se révèle moins compliqué à dissimuler auprès de sa famille qu’elle ne l’aurait imagin, pour cause, sitôt qu’il lui est demandé d’entrer en contact avec l’eau, elle feint de devoir s’occuper des chevaux et esquive ainsi ce qui pourrait la trahir, passionnée qu’elle est par ce travail, nul ne prend le temps de voir qu’il n’est pas survenu une fois depuis ses dix-neuf ans ou elle est entrée en contact avec l’eau devant eux. Elle trouve aussi toujours de bonne excuses lorsqu’il lui est proposé de sortir pour allez à la plage ou à la piscine. Toutefois, il lui faut concède que la maladroite qu’elle est parviens de justesse à cacher la vérité, c’est même parfois miraculeux que ce secret soit encore intact.
• Sentir les écailles remplacer votre épiderme, les nageoires se fondre sur vos pieds, l'eau vous caresser doucement... Quel est pour vous la plus belle chose dans le fait d'être une sirène/un triton ? Aveuglée par l’inacceptation de cette situation inattendue, Pearl ne s’est jamais réellement penchée sur ce qui fait de son état de sirène quelque chose de beau. Car si elle a bien apprit à vivre avec, il n’en est pas moins qu’elle n’en voit pas d'avantage sinon celui de pouvoir se terrer dans les profondeurs océaniques pendant longtemps sans être dérangés par quiconque et ainsi offrir à sa vue un paysage fascinant dont elle ne se lasserait pas. Mais même cela, ça ne lui suffit pas, elle préférerait abandonné ces somptueuses vues pour rester sur ces deux jambes même en étant mouillée.
• Calepins en main, appareils de mesure complexes... Que pensez-vous de la horde de scientifiques qui se penchent un peu plus sur les phénomènes étranges se passant à Cooktown et entourant votre existence de sirène/triton ? Si elle n’en dit rien, Pearl voit d’un mauvais œil l’arrivée de tous ces gens qui semblent s’approcher d’un peu trop prêt de l’univers dans lequel elle a été intégrée de force. Et elle le sait, son secret autrefois si bien protégé par ses propres soins va se révéler de plus en plus complexe à dissimuler. Surtout avec la présence d’Aloys qui ressurgit dans sa vie et qui exerce un métier qui ne l’arrange pas le moins du monde, avouons-le.

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Des traces roses zèbrent un ciel qui possède des allures mélancoliques. La fraîcheur de cette soirée d’été ne te procure aucun plaisir. Aujourd’hui est un jour sombre ou tu t’es vu happée pour une raison totalement inconnue dans la mélancolie sordide. Tu sais que tout cela aura disparu dès demain. Alors silencieuse, tu subis ton humeur maussade en gardant un regard plissé sur la vue de l’océan surplombé par ce ciel coloré. Les souvenirs afflux, passé présomptueux qui décide d’immerger dans ton esprit pour les quelques minutes de jour qui sont encore celle de ce crépuscule […]

L’enfance. Laps de temps bien trop court ou les enfants chétifs que nous sommes alors ne se préoccupent de rien si ce n’est des vêtements qu’ils affubleront à leurs poupées pour jouer avec des voix fluettes un remake d’un des contes de Perrault. Enfant naïve, tu vivais sous la pluie presque permanente de Londres, ville natale ou toute ta vie s’était lentement construire. Rien n’avait plus de sens que ta vie en ces lieux, au milieu d’une famille aimante ou ta place était toute faites, entouré d’un père avec qui tu étais extrêmement proche et une mère qui, malgré les conflits qui semblaient parfois vous séparés, t’aimais tout autant. Londres était ton cocon. Celui également, ou tu t’étais lié d’amitié avec Aloys. Ce gamin, fils des amis de tes propres parents, il était devenu ton frère de substitution. Celui que tu n’avais jamais eut mais dont tu avais toujours rêvé. Une présence rassurante et plaisante qui te faisais te sentir moins solitaire, toi petite fille unique. Il était devenu un point d’ancrage conséquent dans ton existence. Un pilier parmi d’autre mais sans lequel tu avais l’impression d’être amputée d’une partit de toi. Comme un membre de ta famille. Vous étiez l’un pour l’autre et s’était une évidence. Vous vous compreniez d’un seul regard et la simple présence d’Aloys suffisait à t’apaisé lorsque tu allais mal. « Dis pas n’importe quoi Aloys. Les sirènes, ça n’existent pas. » Lui répétais-tu souvent, lorsqu’il persistait à te dire que sa mère en était une et que lui, à défaut de détenir une queue de poisson, détenait des faculté similaires à ceux des sirènes. A l’époque, il est vrai que ce qu’il disait là ressemblait plus à des affabulations impossibles à croire plutôt qu’à un discours véridique. Des sirènes ? Foutaises. Sans doute aurais-tu pu lui octroyer le bénéfice du doute, lui qui ne t’avais jamais mentit, mais tu n’en eux jamais réellement le temps. Rattrapé par ta jeunesse qui t’obligeait à abdiquer lorsque tes parents t’apprirent le déménagement qui était prévu, tu n’eus d’autres choix que d’abandonner, bien malgré toi, Aloys et sa présence rassurante. Quittant Londres pluvieuse pour les îles Hawaïennes. Loin d’un passé qui tu aurais pourtant voulu ne jamais quitter.

[…] Les zébrures rosées disparaissent lentement, les unes après les autres. Il n’y en a plus qu’une petite dizaine témoignant de la présence passée de l’astre qui se cache pour les quelques heures nocturnes qu’offre cette période estivale. Hawaï. Point de départ d’un virage conséquent dans ta vie. Un changement qui bouleversement tout ton petit monde sans que, malgré tout, personne ne s’en rende compte. [...]

Tu n’avais pas comprit, sur l’instant. Au lendemain d’une soirée en solitaire, il s’était avéré que toute ta vie avait finalement basculé. D’un coup d’un seul plus rien ne fut pareil. Par chance, ce fut lorsque tes parents dormais encore que tu avais découvert ce phénomène étrange. Aspergeant ton visage d’eau après t’être levée, il ne fallut pas plus de dix secondes pour que tes jambes disparaissent, laissant place à une queue dont les écailles rosées et brunies rappelaient étrangement la nageoire des poissons. Tu avais retenu un cri terrifié devant cette chose qui t’empêchais de faire un seul pas. Tu étais donc restée allongé, là, telle l’épave sur le carrelage froid de ta salle de bain jusqu’à ce que la dernière goûte d’eau sur ton visage finisse par sécher, donnant alors l’autorisation à cette queue de poisson de disparaître et te rendre tes jambes. Apeurée, tu t’étais relevée et avait fixé intensément ton regard dans le miroir, en quête d’une autre transformation quelconque, comme des branchies, qui savaient ? Mais rien, pas l’ombre d’un signe pouvant rappeler à la scène choquante à laquelle tu avais participé quelques secondes plus tôt. Par curiosité mal placée, tu te décides à remplir le lavabo d’eau, sans entrer en contact avec celle-ci. Verrouillant la porte de la salle de bain pour tenter tes expériences étranges. Prête à tremper une nouvelle fois ta main dans l’eau et à en constater les effets terrifiants, il n’en est pourtant rien, avant même que tu ne parviennes à la toucher du bout des doigts, celle-ci se met à bouillir. Les yeux exorbités, tu recule d’un mouvement sec, jaugeant ta main avec un visage qui ne laisse aucun doute sur le monstre que tu te donnes l’impression d’être. Ce n’est que le son de ton père frappant à la porte qui te fait sortir de ta torpeur. « Solweig ? Tu es ici ? » Cette question semblait, sur l’instant, bien ironique. Tu ne te reconnaissais pas dans le miroir. Ton reflet semblait changé, modifié par les dernières minutes qui te troublent. Une queue de poissons, des écailles, un effet étrange sur l’eau. Implicitement, tu fais le lien entre les paroles d’Aloys qui te revienne en mémoire, pourtant, tu refuses d’y croire. C’est comme une automate que tu lâches un bref : « Oui, je suis là. J’arrive. » Ta vie n’était plus la même, c’était certains.

« Tu crois aux sirènes, toi ? » Tu l’avais entendu éclater de rire à côté de toi et, vexée, tu l’avais gratifié d’un regard assassin qui se voulait méchant mais qui ne fit que le faire rire davantage. Andy était de ces hommes qui vivent d’un rien. Un véritable homme de la jungle à tes yeux. Civilisés et pourtant si peu matérialiste. Tu l’avais rencontré alors que tu vivais en Amérique Latine. Il fut l’une des seules personnes auxquelles tu t’attachas réellement au fil de tes périples. Pourtant, il fallait avouer que tu avais tout fait pour ne pas trop l’apprécier, fuyant la plupart des après-midi qu’ils proposaient que vous passiez ensemble. Mais il avait été tenace et, sans nouvelles d’Aloys, tu avais eut besoin d’un nouvel appui, de quelqu’un pour soulager ses peines à sa place. Andy avait été là. Robuste et attentionnée. Pas trop curieux non plus. Te laissant garder la part de mystère que tu dissimulais depuis que tu avais comprit ce que tu étais. « Fait pas cette moue vexée Pearly, tu ne vas pas me dire que tu penses réellement que ce genre de trucs existent ? C’est comme croire à la fée clochette, c’est stupide. » Il t’offre en compensation de sa moquerie, une accolade amicale, te gardant serré contre lui. Tu abdiques. Tant pis pour la révélation. Ce secret restera définitivement le tient. Tu ne veux pas qu’il te voit comme un monstre. Comme une créature de ces fables qui, même si elles nous fascinent, sont faites pour rester ancrés dans leurs bouquins et non prendre vie.

« Aloys,

Je désespère un peu d’obtenir une quelconque réponse. Pourtant, je t’envois encore une lettre, huit ans après être partie de Londres. Une énième lettre à laquelle je sais que tu ne répondras pas. J’ose pourtant espéré que tu as des raisons à cela. Qu’elles ne te sont jamais parvenues parce que tu as déménagé. Ou que ton père les a interceptées. A vrai dire, je m’inquiète. J’aurais simplement voulu savoir comment tu allais, avoir des nouvelles de toi. Que nos liens ne soient pas totalement rompus. On ne peut pas dire que ce soit une réussite … Je vis à Cooktown maintenant. C’est en Australie, les parents m’assurent qu’on arrêtera de déménager maintenant, j’ai du mal à y croire, ils ont tellement bougés. Mais mon père à l’air vraiment décidé à poser ces bagages ici. Définitivement. Il a même acheté un ranch ou je bosse dans les écuries. Tu pourrais venir nous voir, un de ces quatre ? Ils seraient tous ravis de te voir. Et moi plus encore, huit ans sans te parler, c’est long.


[…]Le ciel s’obscurcit définitivement, les étoiles parsèment le voile d’opacité qui recouvre l’horizon et le croissant de lune qui plane au dessus de ta tête t’apaise. Personne ne discerne ta présence, petite femme assise dans la nuit noire d’une plage de Cooktown. Et toi … tu te perds dans les méandres des souvenirs passés Tu oublies le présent, quitte le réel, plonge dans un ailleurs que tu as déjà vécu. […]

Il était apparut. Surgissant de ton passé. Revenu de nulle part. Tu n’avais pas eut de nouvelles depuis près de huit ans et il apparaissait là. Devant toi, sans même prêter attention à toi. Tu avais d’abords été décontenancé de voir Aloys à Cooktown, bien loin de Londres à laquelle tu l’associais. Mais passé la surprise vint la joie de le revoir enfin, comme un geste du destin qui, enfin, te laissait vivre quelque chose de bénéfique. Tu avais accepté ce que tu étais, tu ne l’appréciais pas pour autant. C’était un inconvénient majeur dans ta vie. Rien de bénéfique en somme. Alors le voir là sonnait réellement comme quelque chose de bon. Du moins, le croyais-tu. « Aloys ? » Ta voix enjouée ne sembla pas suffire à lui procurer la même joie que toi. Le bref regard qu’il t’accorda ne valait pas les retrouvailles que tu avais imaginées et lui avait préféré t’ignorée purement et simplement. Comme si tu n’étais qu’une connaissance dont il se fichait éperdument. Intriguée – et quelques peu blessée par ce comportement – tu le suis sans même réfléchir, espérant, si ce n’est avoir une conversation, comprendre la raison de sa venue dans cette ville. Tellement obnubilée par sa façon d’agir en ta présence, tu ne prends pas garde au risque que tu pourrais encourir lorsque tu entends de l’agitation vers l’équipe dont il fait apparemment partit. Sans même réfléchir, tu te laisse enrôlé par les vagues salées, nageant en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire et le ramenant au rivage sans te soucier des personnes qui auraient pu percevoir ce que tu étais. Et tant pis si lui aussi comprend. Le plus important, c’était sa vie, pas vrai ?

[…] Ereintée par le flot de souvenirs qui t’ont submergée, tu décides de quitter la plage, l’air frais se heurte à ton visage qui affiche un pâle sourire. Tu n’es pas réellement heureuse. Pas réellement en tout cas. Tu as beau te réconforter en te disant qu’au moins, tu n’es pas malheureuse, rien ne te suffit. Ta vie ne plairait jamais totalement si tu dois être obligée de fuir l’eau telle une maladie contagieuse. Rejoignant le ranch, tu t’affales sur le lit avec un soupire non dissimulé. A défaut de ne pas avoir la vie que tu désires, tu as au moins Aloys qui est revenu dans celle-ci. Et si rien ne sera plus comme avant, tu lui concède toutefois le fait qu’il y met du sien pour que vous retrouviez cette complicité d’antan. Et peut-être qu’un jour, avec le temps, vous seriez les amis d’autrefois, ceux qui semblait indissociables. Qui sait ?