• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Les rêves sont bons pour ceux qui n'ont plus aucun espoir, très peu pour moi. Je vis au jour le jour.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous raconter le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Mon premier salaire, la voie de l'indépendance. Le jour où j'ai pu m'offrir ce que je voulais avec mon propre argent, pour moi c'était ça, la liberté.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Aucun, j'ai toujours été et obtenu ce que voulais, pourquoi vouloir changer quoi que ce soit ?

• Vivant dans une petite ville côtière, aimez-vous vous aller nager ou profiter des plages de Cooktown ? J'adore nager et j'aime surfer, un paradis pour quelqu'un comme moi.
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Si vous voulez parler des sirènes, je suis au courant. Rien ne m'échappe, j'ai des contacts partout. Cela m'a surprise la première fois car je suis une personne très terre à terre. Depuis, je m'y suis faite et je préfère ne pas partager ce secret, il pourrait être à mon avantage si besoin de faire du chantage se fait sentir.

La naissance
Comme tous les nouveaux nés, je suis sortie du ventre de ma mère dans les cris et la douleur. La couleur annonçait déjà que je n’allais pas être une fille facile, puisque je n’arrêtai pas de crier les jours qui suivirent. Mes parents pensaient bien évidemment que j’avais constamment faim ou qu’il fallait changer mes couches, mais la raison était bien plus simple : j’étais loin d’être un ange, je me rapprochais plus du diable, et en parfaite chieuse que j’étais, je criais pour mon bon plaisir d’emmerder le monde et de faire savoir que j’existais. J’ai débarqué dans la ville phare du silicium – et non du silicone comme tout le monde pense – et j’allais y laisser une très belle trace de mon passage. Mais ce passage ne dura guère, puisque rapidement, mes parents voulurent faire de moi l’élève modèle et ils m’envoyèrent en pension en France.

L'enfance
Personnellement, j’ai toujours pensé que mes parents m’avaient éloignée pour deux raisons. La première car ils n’avaient pas le temps de s’occuper de moi. Mes parents étaient de ceux qui avaient « trop de boulot » et qui se montraient plus absents qu'autre chose. Mon père avait toujours eut cette manie de me surnommer « sa princesse » et de me couvrir de cadeau, comme pour se faire pardonner son absence. Malheureusement, il ne se rendait pas compte que cela ne faisait qu'aggraver la situation, et que je lui en voulait d'autant plus. La deuxième raison, quant à elle, était le fait qu'ils ne pouvaient plus supporter mes crises incessantes. Seulement, une fois là-bas, leur « prestigieuse école » devint mon terrain de jeu favori. J’avais déjà ce talent inné d’exploiter les plus faibles et de détruire les plus forts. Je détestais les garçons et les filles me détestaient. Même les professeurs passaient plus de temps à me trouver des punitions plutôt que de m’enseigner quelques leçons qu’il soit. J’y ai tout de même rencontré quelques amis avec qui je suis toujours en contact actuellement.

L'adolescence
Ma crise d’adolescence ne se fit même pas percevoir puisque j’étais en crise perpétuelle depuis mon enfance. Seulement, ce qui changea fut décisif pour le futur : les garçons. Soudain, ils devinrent importants. Soudain, ils me donnaient d’avantage de pouvoir. Si j’avais les hommes, j’avais le monde, et je le compris rapidement. À chaque fois que je me faisais quelque alliées filles, elles finissaient toujours par me détester car j’étais celle qu’ils choisissaient, ou celle qui finissaient par les détourner d’elles. Rapidement je fus celle de qui l’on disait « ils l’aime dans leur lit, mais pas pour la vie ». Fille facile, diablesse, chaudasse, tous les surnoms étaient bons. Au final, je ne pouvais les nier. Mais j’avais au moins le mérite d’assumer. En fait ce n’était jamais eux personnellement qui m’intéressait, mais les réactions qu’ils provoquaient lorsque l’on apprenait que j’avais fini dans leur lit, dans leur bras… ou peu importe. Ce qui était certain, c'était que j'obtenais tout ce que je souhaitais et que chaque année, j'étais nommée « reine du bal ».

La vie adulte
Ce qui me libéra finalement, après mon retour aux States, fut mon premier véritable salaire. Disons que j’avais déjà eu l’occasion de faire quelques jobs à droite et à gauche, mais je n’avais pas de boulot stable, de vie professionnelle acquise. Après avoir été engagée dans un hôtel de Silicone Valley, je gravis rapidement les échelons. L’argent faisait ma liberté, un pouvoir encore plus grand que celui que les hommes m’apportaient. Mais ça ne me suffisait pas, il fallait que j’en gagne toujours plus. Je décidais donc de partir pour l’Australie, on me l’avait conseillé comme le paradis sur terre. Enfin loin de ma famille, et pour de bon. Là, depuis mon arrivée l’année dernière, je me perfectionne en marketing pour devenir manager, et j’ai une nouvelle fois obtenu ce que je souhaitais, puisque je suis devenue manager de l’hôtel de la ville. Mais l’argent ne me suffisait jamais, alors j’ai commencé à utiliser mon atout principal pour gagner de l’argent : mon corps. Je ne serais jamais capable de me rabaisser au point de le vendre à des hommes que je n’aurais pas choisis, mais pourquoi pas l’exposer. C’est pourquoi je danse quasiment tous les soirs dans un bar-striptease de la ville. Mais ce n’est pas tout. Ici, j’ai appris la nouvelle la plus surprenante de toute ma vie : le surnaturel est possible. En effet, j’ai découvert que ces créatures somptueuses auxquelles nous faisons allusion dans les comptes et dessins animés, existent bel et bien. Les sirènes. Queues de poissons avec écailles. Plutôt étrange non ? Je l'ai découvert alors que je pratiquais mon sport favori un jour d'été à la chaleur fracassante. Les vagues étaient devenues violentes et je fini par tomber de la planche, sans pouvoir remonter à la surface. J'avais du m'éloigner trop près des récifs et il y avait énormément de vent. Le courant m'emportait, et ce fut à cet instant - alors que je me voyais me noyer - que je senti une main me tirer vers le haut et que aperçue pour la première fois cette queue de blanchaille ornant le bas du corps d'une femme. Un peu sonnée par l'instant présent, je ne mémorisais pas le visage de la jeune femme en question et elle disparu le temps que je puisse reprendre ma respiration. Quoi qu’il en soit, ceci m’a prouvé que tout était possible, au-delà de mes espérances. Depuis je me suis sentie poussée des ailes et je me sens capable du meilleur… comme du pire.