• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Revoir mon meilleur ami et ma fille mais aussi que ces idiots de scientifiques laissent les sirènes et les tritons vivre en paix parmis nous. Je sais ce qui se passe ici, à Cooktown. Après tout, faudrait être idiot pour ne pas s'en apercevoir. Rien qu'avec leur navire, on peut se douter qu'il se passe quelque chose de louche. Malgré tout, je ne sais pas comment ils sont arrivés ici et comment ils arrivent à cacher leur nature mais bon, ce serait mieux pour tout le monde que ce navire s'éloigne des côtes.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous raconter le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? La naissance de ma fille. C'était vraiment le plus beau jour de ma vie même si ce moment n'a pas durée longtemps puisqu'on me l'a prit quelques petites heures après ça.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? La disparition de mon meilleur ami. Aujourd'hui encore, personne ne sait ce qui s'est passé. Il a laissé une lettre indiquant qu'il quittait Cooktown, certainement pour toujours et qu'il ne fallait pas le chercher. On ne sait pas pourquoi il a décidé de faire ceci et si je pouvais, je ferais tout pour le retenir et qu'il reste près de moi. Mais aussi, l'adoption de ma fille.

• Vivant dans une petite ville côtière, aimez-vous vous aller nager ou profiter des plages de Cooktown ? Je suis née ici alors oui, en dix neuf ans, j'ai eu le temps d'aller profiter des plages de la ville. D'ailleurs, c'est un peu comme ma deuxième maison là bas. J'y passerai mes journées entières si j'en avait l'occasion.
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Comme je l'ai dit juste au dessus, je vis ici depuis toujours et je passe tout mon temps libre à la plage alors à ton avis ? Même s'ils font tout pour ne pas se faire remarqué, certains sont .. Moins discret que d'autre disons. Lorsque vous voyez quelqu'un plongé dans l'océan et ne pas en ressortir au bout d'une dizaine de minute, vous savez qu'il se passe quelque chose de louche. Après, il suffit et bien observé et on comprend vite ce qui se passe dans cette ville.

ϟ ce n’est pas si important qu’on vive heureux pour toujours, ce qui compte, c’est être heureux maintenant.

Je vais vous raconter mon histoire. Tout commença à Cooktown, un matin d'hiver, un certain trente et un janvier, tandis que ma mère perdit les eaux. Seule dans la grande maison qui lui servait de domicile depuis son mariage avec mon père, elle contacta les secours qui l'emmenèrent à la maternité où était prévu l'accouchement. A cet époque déjà, j'avais décidé de ne pas faire comme tout le monde, de ne pas sortir à l'hôpital. C'était certainement trop banal pour moi. Une fois dans l'ambulance, je décidai de sortir. Tandis que les secours aidaient ma maman, le camion arriva à l'hôpital un peu trop tard. J'étais déjà là. Au moins, ma mère n'avait pas vraiment souffert. Pour celle ci, c'était un peu comme un miracle qu'elle ait réussi à tomber enceinte. Après de nombreuse tentatives, elle accepta le fait qu'elle était surement stérile. Pendant trois années, mes parents essayèrent d'avoir un enfant, en vain. Ils furent obligés de recourir à la fécondation in vitro - sachant pertinemment que ça serait long, très long. Huit ans après leur mariage, alors qu'ils étaient prêt à laisser tomber l'idée d'avoir des enfants, ma mère reçu enfin la bonne nouvelle qu'elle attendait depuis longtemps. Test de grossesse positif. Et la voilà, neuf mois plus tard, me tenant dans ses bras menus tout comme le reste de son corps mis à part l'énorme ventre qui m'avait vu me développer pendant ces derniers mois. « Ma beauté. Bienvenue Loàn Lullaby Dawkins. » Dès mes premières minutes, ma mère fut émerveillé par mes beaux yeux couleur noisette. Ensuite ce fut à mon père de découvrir l'enfant qu'il voulait tenir dans ses bras depuis de longues années.

ϟ L’éducation ne fait pas le bonheur.

Vivant dans une famille très croyante, ma vie était dicté par la bible. Mes parents tiraient leur mœurs de ce gros bouquin en lequel je ne croyais pas du tout les inscriptions qu'on pouvait y lire. Dieu, sa bonté et la paix dans le monde ? C'était pour moi qu'une énorme connerie. Si c'était le cas, comment pouvions-nous expliquer les guerres, les famines, etc ... ? Je n'avais que dix ans et pourtant, déjà à cette époque, je n'arrivais pas à croire que certains adultes pouvaient croire en ces foutaises. A la maison, c'était une horreur. A chaque repas, c'était toujours le même scénario. Mes mains dans celle de mes parents, je devais écouter les bénédicités avant de les poser et les laisser, paume contre la table. Heureusement pour moi, j'avais échappé à l'école privée dans laquelle j'aurais du suivre des cours de catéchisme. C'était déjà bien assez chiant pour moi comme ça. Pour eux, j'avais déjà une vie toute tracé. J'allais entré dans une prestigieuse école, avant de finir mariée à un homme riche et d'arrêter toute activité professionnelle pour pouvoir m'occuper de mon mari ainsi que de mes futurs enfants. Mais ce n'était pas comme ça que je voyais ma vie. Et en grandissant, je me rebellais de plus en plus, refusant de suivre ces schémas vieux de plus de 100 ans. A partir de 15 ans, je commençais à faire comme tous les jeunes de mon âge. Soirée, alcool, sexe. C'était de mon âge mais pourtant, ça restait tabou dans ma famille, devenant de plus en plus croyant. « Lulla, descend ma chérie. » Arrivant dans le salon, j'y trouvais un homme vêtu de noir ainsi que mon père et ma mère assit à ses côtés. « Je te présente Père Sarrest. Tu vas entrer dans l'école où il est professeur l'année prochaine. » Mes yeux sortirent de leur orbites. Moi, rentrer à l'école pour catholique ? Ce n'était même pas envisageable pour moi. Voyant cet homme tenir sa bible dans la main, j'eus envie de vomir. « Pourquoi j'irais dans une école comme ça ? Vous savez que je crois pas en ces conneries. » Mon père arriva vers moi afin de me gifler. Pour lui, c'était inadmissible de parler ainsi du "Seigneur". « On a trouvé ça dans ta chambre. » Reprit ma mère tout en sortant un préservatif de sa poche. Pouffant de rire malgré moi, je trouvais cette scène tellement .. Ridicule. C'était donc ça, la raison.

ϟ Passer du monde de l'enfance au monde des adultes n'ai pas toujours simple

Refusant d'être dans cette école, je pris la décision du haut de mes 16 ans de quitter cette maison afin de fuir tout ce qui se rapprochait à la religion. Seulement, prendre son indépendance voulait également dire trouver de l'argent pour continuer ses études ainsi que prendre un petit studio. Et à cet époque, la seule chose que j'ai trouvé à faire ce fut le striptease. Danser à moitié nue devant des hommes pour avoir de quoi se nourrir et se loger. Malheureusement, ce n'était pas suffisant. J'avais à peine de quoi survivre et pour moi, c'était impossible de ne pas continuer mes études, surtout que j'étais très doué pour ça, ayant deux années d'avance sur les personnes normales. Je suis donc devenue escort girl. Coucher pour de l'argent était vraiment honteux. Certaines fois, je tombais sur des clients plus sympa que d'autre, me demandant uniquement de les accompagner à certains événements importants pour leur carrière ou pour cacher leur homosexualité à leur famille. Mais d'autre fois, je tombais sur des clients qui voulait vraiment ce pour quoi j'étais faite. Après avoir passé une soirée un peu trop alcoolisé à l'âge de 17 ans avec un homme marié de 15 ans mon ainé, je terminai dans son lit, sans aucune protection. Quelques semaines plus tard, les symptômes arrivèrent. Retard dans mon cycle menstruelle, nausée. La réponse à ces problèmes était évidente et pourtant, je refusais d'y croire. Après avoir fait des tests, le verdict tomba. J'étais bel et bien enceinte de cet homme. « Maman, je suis enceinte ... » « Reviens à la maison, on trouvera une solution pour toi. »

ϟ Si on faisait un flach back, si on revenait en arrière.

Neuf mois plus tard, je me retrouvais dans une chambre d'hôpital à attendre que mon bébé pointe le bout de son nez. A cet instant, personne n'était plus heureuse que moi sur cette terre. J'étais retournée vivre chez mes parents, sachant qu'ils ne m'obligeraient pas à avorter puisque c'était contre leur idéaux. Je continuais mes études à domicile. Et maintenant, j'allais être maman. Certes, je savais que ça serait dur mais pas impossible. Après être resté douze heures en salle de travail accompagné de ma mère, je vis enfin le visage de ma fille. Ses traits de nouveau né était magnifique, son visage avait été dessiné par les anges. De retour dans une chambre, un couple arriva, ma mère à leur côté. « Loàn, il faut qu'on parle. » « C'est qui ? » Dis-je doucement pour ne pas réveiller l'enfant que je tenais dans les bras. « Tu sais, ta fille sera mieux dans leur famille. Tu es trop jeune ma chérie, tu continues tes études et cette princesse n'aura jamais de père. » Serrant un peu plus fort mon bébé, je me retenais pour ne pas éclater en sanglot. De quel droit avait-elle fait ça ? Pourquoi avait-elle contacté une famille pour prendre mon enfant, ma fille ? Après être resté plusieurs heures sans voir personne ou du moins, plusieurs jours, je compris que malgré tout, elle avait raison. Cette princesse méritait tout le bonheur du monde et j'étais beaucoup trop jeune pour lui apporter tout ce dont elle avait besoin. Je ne pourrais jamais lui acheter des cadeaux hors de prix pour noël ou pour son anniversaire, je ne pourrais jamais lui donner une présence masculine que son père aurait pu lui donner. J'aimais cet enfant, mon enfant, c'était indéniable. Mais je voulais son bonheur avant le mien et après plusieurs semaines, ce couple refit son apparition dans ma vie afin de prendre le bout de chou. « Prenait bien soin de ma fille. Le jour où j'apprends que vous lui avez fait du mal, je vous tureais ! »

ϟ Il est rare que la vérité rattrape le terrain perdu sur la légende. Et pourtant ...

Ce jour là, mes yeux restèrent plongé dans les yeux bleus de l'enfant sur cette photographie. Mon enfant, celle que j'avais mise au monde et qui avait disparu en passant une porte d'hôpital dans d'autre bras que les miens. Ça faisait désormais un an que j'avais donné la vie. Un an sans voir ces yeux, identiques aux miens, se fermer lentement à cause du sommeil. Un an que sa petite menotte ne s'était pas attaché à l'un de mes doigts. Un an. Trois cent soixante cinq jours que mon calvaire durait. En me baladant dans les rues du Cooktown, je ne vis que des enfants, plus grand certainement que ma fille aujourd'hui. Des couples avec des bébés à peine né dans les bras. A croire que dieu n'était pas un être bon comme avaient tenté de m'apprendre mes parents mais un enfoiré se réjouissant de mettre des personnes sur notre chemin pour nous faire souffrir. Fuyant le centre ville miteux de cette petite bourgade d'Australie, je me retrouvais rapidement à Finch Bay, puis Grassy Hill où tout une horde de personne se trouvait là pour admirer le coucher du soleil qui n'allait pas tarder à commencer. C'était beaucoup trop peuplé pour se vider la tête. Continuant une ou deux minutes en voiture, je m'arrêtais afin de continuer à pied. La vue du couché de soleil était tout aussi parfaire ici mais peu de personne s'y rendait à cause de l'accès difficile. M'installant au milieu du feuillage dense, la photo entre les mains, je regardé le soleil descendre, comme au ralentit avant de terminer sa course, lançant ses derniers rayons de la journée de façon horizontale, au dessus de la vaste étendu d'eau. Son reflet orange, quasiment rouge était en parfaite harmonie avec la couleur azur de l'océan. Lorsqu'un léger bruit se fit entendre à quelques pas de moi, je sortis doucement mon visage de ma cachette de verdure pour observer ce qui s'y dérouler. Un rêve éveillée, c'était possible ? Une sirène étendue, là, à quelques petits mètres de moi, à l’abri des regards indiscrets mis à part le mien. Prenant position sur mes deux jambes, je m'approchai doucement de cette personne et de son énorme queue gluante. Sans avoir le temps de l'accoster, elle repartit dans l'océan. Je n'eus jamais plus l'occasion de l'apercevoir. Mais depuis cette rencontre troublante, ce lieu est devenu l'un de mes préférés, souhaitant toujours entrevoir un autre spécimen de ce genre.