• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Jusque là, mes rêves les plus ambitieux furent atteint sans grande difficulté. Mon intelligence supérieure à la moyenne me permit donc de parvenir à mes fins. Ingénieur en biologie marine depuis maintenant plus d'un an, mon métier se révéla être une véritable passion. Les lieux ne sont pas à plaindre, Cooktown est une très belle ville et il fait bon d'y vivre. Pour le moment, je ne manque donc de rien. Cependant, après plusieurs années d'expérience dans l'ingénierie, il est fort probable que je reprenne les bancs de l'Université pour obtenir un doctorat et devenir donc chercheur en biologie marine. Honnêtement, je ne doute pas de mes capacités. Je me plais là où je suis, et je veux simplement profiter de cela au maximum.

• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous racontez le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Mon souvenir le plus heureux ? Le jour de la remise des diplômes, sans aucun doute. Le fait de voir les larmes de joie de ma mère et les yeux pétillants de mon père resterait une image à jamais gravée dans ma mémoire. Leur affection et leur amour à mon égard est si grand que provoquer un tel bonheur est très touchant. Y repenser me rend toute émue. Cet instant fut riche en émotion aussi bien pour eux que pour moi. Aujourd'hui encore, malgré la distance qui nous sépare, je reste très proche d'eux et ceux-ci me rendent visite en Australie autant de fois qu'ils le peuvent.

• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? réponse ici.

• Que pensez-vous des découvertes récentes et inhabituelles dans les fonds du Pacifique près de Cooktown ? Nous sommes confrontés à des phénomènes jamais observés ailleurs, alors nous doublons d'effort pour résoudre ce mystère qui plane sur les eaux aux environs de Cooktown. C'est assez intrigant et nous ne savons pas réellement sur quoi nous allons tomber, mais là est le plaisir de la recherche. De nouvelles expériences, l'opportunité de changer l'histoire de la science. Une simple découverte peut bouleverser tout ce en quoi nous croyions aujourd'hui.
• Avez-vous l'intention de dévier de vos ordres de recherches pour creuser cette nouvelle piste ? Je suis venue en Australie pour acquérir de l'expérience dans le domaine de la biologie marine. De ce fait, je me dois de me tenir à carreaux, éviter toutes sortes de débordement. Cependant, depuis quelques mois déjà, je ne respecte plus ces principes. Une découverte bouleversante m'a complètement changée, et je ne peux pas faire semblant. Faire comme si je ne savais rien. J'explore de mon côté, essayant de rester la plus discrète possible, aussi bien pour me protéger moi que "eux".

Les larmes aux yeux, toute tremblante, ma mère enveloppa pour la première fois ses bras autour de mon corps si fragile un quatorze décembre. Un repos bien mérité après plusieurs mois de travail. Voulant éviter le froid hivernal de Londres à cette époque-là, le couple Leoni-Barckley s'offrit des vacances à l'autre bout du monde : Cooktown, Australie. Arrivée plus tôt que prévue, les médecins du Jenovah Witness Kingdom Hall voulurent nous garder un peu plus longtemps que prévu, du fait de ma petite taille et de ma santé fragile. Lorsqu'on arrive deux mois à l'avance, malgré la surprise des parents heureux de voir leur enfant plus tôt, les répercussions peuvent être négatives sur le long terme. « Giulia Eden Leoni-Barckley » prononça doucement ma mère. Elle avait tellement peur de me faire du mal que même un baiser sur le front l'angoissait. Et c'était parti pour quelques jours de séparation et d'examens complémentaires. De retour pour Noël à Londres, mes parents n'avaient annoncé ma venue à personne. Non pas parce qu'elle était insignifiante, mais seulement pour garder la surprise.

Janvier mille neuf cent quatre vingt dix ▬ La démarche hésitante et le teint pâlot, un état d'extrême fatigue me fit perdre l'équilibre alors que nous étions au parc. Ce n'est rien. A deux ans seulement cela arrive, on ne maîtrise pas encore bien nos mouvements et nos réflexes sont très réduits. Les journées défilaient et ce léger détail ne s'arrangeait pas. Accompagné d'une perte de poids plutôt inquiétante, mes parents n'eurent aucune autre solution que de m'emmener à l'hôpital. Après plusieurs heures d'attente, l'homme en blouse blanche refit surface tandis que je restais allongée à l'intérieur de la salle d’auscultation. Une infirmière au sourire éclatant vint me rejoindre pour faire passer le temps. Mais soit, à cet âge-là, on ne comprend pas ce qu'il se passe. « C'est une hyperglycémie liée à un diabète de type I. Nous ne savons pas encore l'origine de la maladie, mais de nouveaux tests nous permettront d'en savoir plus. Je viens de lui administrer une dose d'insuline, et la petite Giulia se sent déjà mieux. » Mes parents n'en revenaient pas. Ils ne pensaient pas que mon comportement était lié à une maladie quelconque. Bien sûr, cela aurait pu être pire, une maladie orpheline par exemple, mais non. Ce n'était que du diabète. Et de nos jours, on pouvait très bien vivre avec. Les examens confirmèrent les dires du médecin qui nous mit en relation avec un diabétologue qui expliqua très bien la situation. Assise sur les genoux de mon père, je riais. J'étais plus vivante que jamais. Quand j'y repense, je suis même heureuse que la maladie se soit déclarée tôt car j'ai appris à vivre avec et l'acceptation fut plus facile. Pour continuer de vivre normalement, il fallait juste m'injecter cinq doses d'insuline quotidiennement, avoir un suivi régulier chez le médecin de ma glycémie mais aussi de mon cholestérol et de ma tension artérielle. Hormis ces détails, j'étais une petite fille complètement normale.

« Chuuuut, fais pas de bruit, tout douuucement ! » disais-je en chuchotant. Silas se tenait juste à côté de moi. Trois heures du matin. Du haut de nos six ans, nous imaginions être de supers explorateurs à la recherche d'un trésor perdu. Celui-ci se tenait justement au plein milieu de la cuisine, et nous avions une faim de loup. La chambre de mes parents étaient à l'opposé de la mienne, mais juste à côté des escaliers. Il fallait donc réussir à passer sans se faire attraper. Nous savions pertinemment qu'ils étaient tous les deux plongés dans un sommeil profond, mais c'était plus excitant de faire « comme si ». Avant d'entrer dans chaque pièce, nous faisions un remake du FBI infiltrant une maison. Quelques mètres derrière, Silas me fit signe puis dit : « La voie est libre Miss Giulia ! Vieeeens. » Et l'instant d'après, nous voilà dans l'immense pièce. En bons explorateurs, nous avions nos lampes torches sur nous et allumer la lumière était à proscrire, un risque inutile qu'il fallait éviter. Plus légère que le petit garçon, celui-ci me fit la courte échelle pour attraper le bocal de bonbons et de cookies. Assis par terre, nous rigolions et fêtions la réussite. « Bon appétiiiit ! » La bouche pleine, mes paroles étaient quasiment imperceptibles. « Je comprends rien ! Mais n'en mange pas trop c'est pas bien pour ton bidon ! » Et Silas porta son index à mon ventre. L'amitié, quelle merveilleuse chose.

Aujourd'hui était un grand jour. Ma toge, mes vêtements soigneusement choisis – même si on n'allait pas du tout les voir – et mon chapeau était tous accrochés sur des cintres rangés dans ma penderie. L'obtention de mon diplôme de fin d'études secondaires était inévitable. Je savais que je l'aurais et je n'avais donc aucunes raisons d'être nerveuse à ce moment-là. D'ordinaire si calme, une appréhension me gagna tout de même. J'allais quitter la plupart de mes amis. Qui sait, peut-être ne nous reverrions plus jamais. Il n'y avait pas assez de grands esprits dans ma promotion pour qu'un quelconque élève ne soit accepté à une école telle Oxford. Mise à part moi-même bien sûr. Même si je fréquentais la meilleure école privée de Londres, le niveau de certains était déplorable. Mais bon, j'en n'ai que faire en réalité. Mes parents avaient tenu à être présents pour ce moment. Ils l'ont toujours été. C'était probablement à cause de ma maladie qu'ils étaient ainsi. Parfois, il m'arrive de me demander comment aurait été ma vie si j'étais « normale », comme les autres. Mais je n'arrive pas à m'imaginer sans mon diabète. C'est peut-être assez étrange comme réflexion, toute personne normale aurait voulu s'en débarrasser le plus rapidement possible. Sauf moi. C'est une partie de ma personnalité que je ne veux pas changer. Malgré quelques faiblesses, notamment physiques, mon caractère était bien forgé. Le diabète m'a rendue encore plus forte en somme, beaucoup plus que je ne l'aurais été en étant normale.

Les minutes passaient à une vitesse folle. Quelques détails à revérifier comme la droiture de mon chapeau, aucunes plissures sur ma toge et mon maquillage. Tout était absolument parfait. Rapidement, j'avalais quelque chose, histoire de tenir le coup toute l'après-midi. Pour une fois, je manquais carrément d'appétit ! Deux heures piles. En plein air, les familles et les élèves d'un autre prirent place et le discours du proviseur. Une place à côté de moi était vide. Quelques minutes plus tard, un jeune homme vint s'asseoir à mes côtés. Je ne l'avais pas regardé, mais son parfum était purement masculin. Et cette odeur me rappelait quelqu'un. Le sourire aux lèvres, je me tournais pour vérifier si je ne me trompais pas sur son identité. « Surpriiiise ! » Un sourire aux lèvres montrant sa satisfaction, Silas était assis à mes côtés. « J'ai réussi à me procurer les toges de votre promotion. Comme ça je suis avec toi jusqu'au bout ! » Je laissais échapper un rire. Décidément, il m'étonnait toujours. Je ne le pensais pas capable d'en venir jusque là. « T'es vraiment idiot ! » lançais-je après lui avoir donné une petite tape sur la main. Toujours le sourire aux lèvres, bien sûr. « Mademoiselle Leoni-Barckley, ça ne marche pas avec moi. Tes yeux brillent trop de bonheur pour me faire croire que tu es agacée. » Pas faux. Il me connaissait trop bien, le fourbe. « A présent, accueillons la meilleure élève de cette promotion. Des applaudissements pour Giulia Leoni-Barckley. » Mouais. Pas surprise du tout. Mais un peu quand même. Silas en profita pour applaudir le plus fort possible, à lui seul il regroupait quinze élèves. Quel bourrin ! Instinctivement, je tournais ma tête pour voir mes parents. Ma mère, émue aux larmes, essayait tant bien que mal d'applaudir et de se moucher en même temps. Cette vision me fit rire. Après avoir reçu mon diplôme, il était temps de prononcer le discours tant attendu. Celui que j'avais préparé il y a déjà plusieurs années. Une fois terminé, mon regard se posa sur Silas, qui était toujours au même endroit. L'année dernière, c'était lui. Il me fallait donc prendre la relève.

Oxford. Le rêve enfin atteint. J'avais attendu tellement d'années pour en arriver là. Mes parents étaient si fiers. Leur petite fille devint grande, et la voilà sur le chemin de l'Université. Et ce fut également le moment de quitter le cocon familial. Ils ne voulaient pas me fatiguer à faire le trajet Londres/Oxford tous les jours, ils prirent donc la décision de m'offrir un appartement à deux pas de l'Université. C'était grand, c'était majestueux. Silas m'avait prise en charge, tout naturellement, pour m'intégrer aux diverses soirées étudiantes. Nous allions enfin pouvoir être ensemble tous les jours. La biologie m'avait toujours fascinée depuis toute petite et le cursus que proposait Oxford était très bien pour moi. Après plusieurs années de spécialisation, notamment en biologie marine, ce fut le temps pour Silas de partir.

L'année qui suivit me parut fade et ennuyeuse. Silas n'était plus à mes côtés et celui-ci avait bien l'air de se plaire à Cooktown. Son père dirigeait une partie du Centre de Recherche de la ville, voilà pourquoi il alla le rejoindre sur place. Cependant, notre amitié plus forte que jamais, réussit à surmonter la distance pour finalement se renforcer. Il réussit même à me convaincre de le rejoindre. J'avais pour habitude de passer un grand nombre de mes vacances dans la ville australienne alors y vivre ne me dérangerait pour le moins d'une monde. D'autant plus que mes parents possèdent une maison, il ne me restait plus qu'à y poser mes bagages. Mais avant tout, il fallait réussir à m'intégrer au programme de recherche. Fraîchement diplômée, c'était une opportunité à saisir, celle de pouvoir exercer sur place dans un milieu plutôt intéressant. Très intéressant même, la faune et la flore du pays étaient particulièrement diversifiés, offrant donc un large choix de travaux. Une fois mon dossier de candidature envoyé, je n'avais plus qu'à prendre mon mal en patience. uc

Vous devrez ici nous présenter votre histoire, sous la forme que vous choisirez. Biographie, journaux intimes, rp ? Un minimum de x mots est demandé, soignez votre syntaxe mais surtout ... Amusez-vous.