Cette explication sera à supprimer une fois le questionnaire rempli. Il se trouve à la suite plusieurs questions, ne répondez qu'à celles qui concernent votre personnage, selon son groupe. Essayez de développer vos réponses, on veut tout savoir ! La première partie est pour tous, la seconde uniquement pour les sirènes, la troisième pour les humains de tout poil et la dernière pour les scientifiques.

• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Je ne me fais pas d'illusions. Les rêves sont pour ceux qui ont de l'espoir et qui sont, disons le franchement, stupides. A quoi cela sert vraiment, de rêver ? Il faut être au fond du trou pour n'avoir rien d'autre à voir qu'un futur hypothétique et franchement irréalisable. Les rêves n'arrivent que pour un pourcentage très minime de la population, et largement moins que les 50%. Me basant sur les statistiques, je ne vois pas pourquoi je devrais avoir des rêves. Des espoirs, encore moins. Autant se baser sur ce qui est réel et ne pas pourchasser quelque chose qui ne sera jamais mien. Je me contente de ma vie et n'aspire pas à trop. Les gens se méprennent en pensant que je suis ambitieux, car je trouve cela sans intérêt.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous racontez le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Je devrais vous raconter une bêtise avec ma famille ou avec mes amis. Mais disons que ce n'est pas très beau des deux côtés. Pourquoi pas une histoire totalement inventée ? Le plus beau jour de ma vie est quand j'ai eu mon diplôme, ou alors, quand j'ai trouvé l'amour de ma vie .. Quelle banalité. Je vois la vie comme elle est et franchement, il n'y a pas vraiment de haut. Plutôt bas, après bas, après bas.

• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Dieu ! Maintenant on part dans les « et si » ? Je ne savais pas que je m'étais engagé à ce genre de questionnaire. Il est absolument idiot de penser à des choses comme cela. Non, je n'aurais jamais pu changer le départ de mon père avec une autre femme. Je n'aurais jamais pu changer la fille qui m'a brisé le cœur et laissé un grand insensible. Mais au fond, je m'en suis remis. Et je suis parfaitement bien à présent : rien. Je ne changerais rien.

• Une seule goutte d'eau, et le compte à rebours est entamé : comment faites-vous pour dissimuler votre nature de sirène/triton à vos proches ?Hydroallergie. Aussi simple que ça. Bien entendu, ce n'est pas à proprement parler une allergie à l'eau mais .. mes « proches » croient tout ce qui sort de ma bouche. Je sais être tellement manipulateur. Mais il est évident que ce n'est pas facile tous les jours, de cacher cette condition. Tout est si difficile loin de l'eau, qui est pour la majorité des gens le produit le plus basique. Mais comme je suis agaçant, les gens ne me posent pas trop de questions.
• Sentir les écailles remplacer votre épiderme, les nageoires se fondre sur vos pieds, l'eau vous caresser doucement... Quel est pour vous la plus belle chose dans le fait d'être une sirène/un triton ? Je dois avouer que cela n'est pas la joie tous les jours d'être un triton. Même pas une joie du tout ! Cela m'est tombé à cause d'un véritable accident et je regrette chaque jour d'être comme cela. Être triton est une véritable malédiction. Voir ses pieds se transformer, avoir envie d'aller dans l'eau, tout .. Tout est si agaçant. C'est une vraie plaie. Je dois quand même avouer apprécier me balader au fond de l'eau, seul, dans cet univers si .. Non ! Je n'ai rien dit.
• Calepins en main, appareils de mesure complexes... Que pensez-vous de la horde de scientifiques qui se penchent un peu plus sur les phénomènes étranges se passant à Cooktown et entourant votre existence de sirène/triton ? Je pense qu'ils ne trouveront jamais rien. Si des gens avaient vraiment des soupçons sur nous, ils nous auraient découvert depuis longtemps. Je pense que nous faisons tout pour éloigner les pistes et nous laisser aussi saufs que possible. C'est sûr que je leur dirais bien gentiment de dégager de notre endroit mais cela paraîtrait suspect.

Les gens me demandent toujours comment j'ai réussi à avoir un tel caractère de cochon avec une vie si idéale. Et moi, je les regarde et je ris. Vie idéale ? Moi ? Il fallait être vraiment fou pour penser une telle chose. Mais encore une fois, je suis entouré de fous. Dans une vie où le pire, c'est moi. Je me débats pour me sortir de ce tourbillon de malheur et me retrouve coincé encore une fois au plein milieu.

Je me rappelle exactement le jour où mon père a décidé de se barrer de la maison. J'étais petit mais pas trop, l'âge parfait en sorte. Huit ans. Ce jour là, j'étais tellement heureux car j'étais rentré de mon internat pour le week end, exceptionnellement. Vous savez. Je faisais partie de cette famille riche parisienne qui faisait tout pour que j'aie la meilleure éducation au monde. Et cela consistait à me mettre dans un internat sans me voir la plupart du temps. Je manquais de tout : de famille, d'amour, d'affection. Mais à quoi bon ? Du moment que j'avais les meilleurs résultats scolaires. Dès la petite enfance, j'étais compétitif pour faire les meilleures constructions de cubes. Pas étonnant que je sois premier de la classe. Ils étaient tellement heureux, et les voir sourire me rendait le sourire également. Ce soir là, on était venu me chercher en voiture mais malheureusement, ce n'était que le vieux Charlie qui était venu me récupérer. A croire qu'ils ne pouvaient même pas se déplacer pour leur propre fils .. ce qui était exactement le cas. Et j'étais rentré à la maison tout guilleret, posant mon carnet de notes sur la table sans que l'on y adresse un regard. Bon. C'était comme d'habitude. Pas de quoi s'inquiéter. Je m'enfermais dans la chambre et commençais à entendre mon père s'énerver contre ma mère, lui criant toutes sortes de noms d'oiseaux. Lentement, je m'étais rapproché de la porte pour l'entrouvrir et les observer. Au bout d'un moment, je vis mon père agripper le poignet de ma mère et le tordre. Pas beaucoup, rien de cassé, et alors qu'elle aurait dû lui intimer de partir de la maison .. Ce fut lui qui prit la décision. Et à ma mère de se mettre à genoux, de le supplier de ne pas la quitter. De rester avec elle.

Je me rappelle également des papiers du divorce qu'elle reçut quelques semaines plus tard. Elle ne m'avait pas dit la nature de ces papiers, bien évidemment, mais il n'y avait qu'à voir sa tête pour comprendre.

Mais ça n'est que le premier pas jusqu'à ma transformation. J'étais devenu taciturne et pessimiste, mais je pouvais me trouver réellement intéressé dans les gens proches de moi. J'avais des amis. Et j'eus ma première petite amie à quinze ans. Cette relation dura plusieurs années ce qui était plus long que la plupart des lycéens, en tout cas à mon époque. C'était une vraie aventurière. Elle adorait trouver des coins dans le globe intéressants et m’entraînais de force jusqu'à ces différentes perles de nature ou de paysages. Une année, lors de nos dix-huit ans, ce fut son idée de partir en Argentine. « ça sera marrant ! » me dit-elle. Oui. C'était très marrant. De se rendre en bateau jusqu'à un espèce d'iceberg géant et d'aller se baigner au milieu, là où l'eau était chaude. Mais j'avais remarqué qu'elle était bizarre durant le trajet jusqu'à cette petite île, et lui avais déjà demandé s'il y avait quelque chose qu'elle voulait me dire. Et c'était alors que nous nous baignions tous les deux qu'elle pensa très drôle de m'annoncer qu'elle souhaitait déménager en Australie et qu'elle me quittait. Sur ces mots, elle me laissa dans l'eau pour retrouver le bateau, me laissant dans mon désespoir. Cette fille, c'était l'amour de ma vie. Je n'imaginais pas ma vie sans elle, mais à ce moment, ma fureur fut plus grande que jamais. Je n'avais pas envie de retrouver le bateau, non. Je m'agitais dans l'eau, tapant dans le vide, essayant de calmer cette colère qui était en moi. Et je ne remarquais pas l'eau bouillonnant, et cette étrange lueur. Je rejoignis le bateau et nous nous séparions lors de notre rentrée en France. C'est lors de mes vacances près de la mer que je me rendis compte que mes pieds étaient étonnement larges et .. palmés !

Se faire larguer et devenir un triton à la suite : tout simplement génial.

Cela fait plusieurs mois que j'ai déménagé en Australie afin de retrouver mon ancienne petite amie. Et j'ai découvert que je n'étais pas le seul avec cette drôle de condition. Enfin drôle, façon de parler ..