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 if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys

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Aloys Jimmy-C. Wellington
Aloys Jimmy-C. Wellington
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ÂGE : 28 ans
SITUATION : céliba-quoi? t'es drôle.
EMPLOI : océanographe, spécialiste en biologie
CLAN : aucun.
POUVOIR : mimétisme aquatique; transformation de son propre corps en eau
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MessageSujet: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyLun 2 Juil - 15:27



if I could bring back all we had
gonna get you back

PSEUDOS DES PARTICIPANTS : Pearl Wates & Aloys WellingtonSUJET OUVERT PAR : Aloys DATE ET HEURE : 10 juillet, 16h LIEU : Alkoomie Station METEO : Grand soleil et ciel bleu CONTEXTE DE LA RENCONTRE : Quelques jours auparavant, Aloys était victime d'un accident de plongée durant lequel il faillit perdre la vie. Pearl, qui l'avait suivi dans les profondeurs, le sauva de justesse. Passé le choc de retrouver son amie transformée en sirène, le jeune homme décide finalement de la revoir pour la remercier.DE L'EAU AUX ALENTOURS ? Non.
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Dernière édition par Aloys Jimmy-C. Wellington le Lun 2 Juil - 17:06, édité 1 fois
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Aloys Jimmy-C. Wellington
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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyLun 2 Juil - 17:05








if you're back by my side
and I think I've seen the truth


La colline est finalement plus pentue qu’elle n’en a l’air. Plus haute, aussi. J’avançais sans presser le pas, le regard glissant sur l’horizon qui se dessinait peu à peu. D’abord, des kilomètres de feuillage, de verdure, de forêt. Puis, l’eau, à perte de vue. La mer de Corail, la surface ponctuée de quelques îles. Il n’y avait plus qu’elle et, au bout, son union avec le ciel. J’observais habituellement l’Océan avec un sourire. Tout du moins, une esquisse de sourire, un rictus, au coin des lèvres. J’entretiens une relation si particulière avec lui. Nous sommes, depuis toujours, comme un vieux couple marié depuis bien trop longtemps ; indissociables l’un de l’autre, et pourtant. Pourtant, parfois, j’aimerais détester l’eau. Pour cela, aujourd’hui, et les jours précédents, étaient atypiques pour moi. Car en effet, j’avais pris mes distances avec la mer. Depuis l’incident, je n’y suis pas retourné. Non, je ne veux même pas y penser. Le détourne mes yeux de la bâche bleue aux reflets dorés, continuant ma route, mains dans les poches. Je longeais la large route de terre creusée pour les automobiles, bordée d’herbes hautes qui frôlent mes mollets. Entre ma rétine et le Soleil se dressent des verres teintés. C’est à peine assez pour ne pas être ébloui. Sans la moindre couverture pouvant m’épargner la chaleur, je songe à tout ce que je donnerais à je ne sais quel génie sorti de la première lampe magique pour que cette foutue route soit ponctuée de quelques arbres supplémentaires, et ainsi pouvoir marcher à l’ombre. Bien que l’Australie connaisse en ce moment sa période hivernale, la côte n’en demeurait pas moins une fournaise comparée au pire des étés Londoniens. Au bout de quasiment dix ans de vivre sur cette grosse île, je devrais sûrement m’y être habitué –et je le suis. Mais cela ne m’empêche pas de m’en plaindre dès que je le peux. Je me sens néanmoins comme l’un des pires idiots qu’il puisse exister, capable d’avoir les idées les plus connes qu’il soit. Un 4x4 de bonne envergure m’attend sur l’aire de camping, les clés sont dans la caravane. Mais non, pour une raison m’étant totalement inconnue, j’avais préféré monter à pied. J’assène au premier caillou sur mon chemin le coup de pied que je ne me donnerais jamais en récompense pour ma stupidité. Passons.

Une poignée de minutes passe avant que je n’atteigne enfin l’Alkoomie Station. Le bâtiment blanc se dresse finalement sous mes yeux. Il me semble que je n’ai jamais mis les pieds ici auparavant. Mais cela n’est guère étonnant, puisqu’en quelques semaines seulement passées avant tout entre l’aire de camping, le laboratoire et la mer, je n’avais pas eu le temps ni l’envie de jeter un coup d’œil plus large aux alentours. Je demeure à une centaine de mètres du chalet moderne encore un instant, le fixant d’un regard vague. Les traits tendus de mes épaules, mon cou, allant jusqu’à ma mâchoire, trahissent mon appréhension. Ma peur, peut-être bien. Pour la première fois depuis sûrement trop longtemps, je m’apprêtais à aller vers quelqu’un, de moi-même. Pire, en étant moi-même. Nom d’un chien, je ne suis même plus certain de qui est le moi-même dont je parle. Ni même s’il existe encore. Ou s’il a existé. Mon esprit se trouve toujours dans un terrible bordel, enfumé par le tabac brûlant, noyé par des shoots d’alcool, à peine éclairé par des rayons du Soleil, filtrés à la manière dont on les trouve sous la surface de l’eau. Je n’avais guère eu besoin de m’y retrouver depuis des années, j’avais tout occulté. J’en venais à me demander ce qu’il me prenait de vouloir en changer en me rendant ici. Qu’est-ce que j’y cherche, au final ? Pearl. C’est Pearl que je suis venu voir. C’est peut-être Pearl qui me remontera à la surface. Encore une fois. Une bonne dizaine de minutes, en réalité, s’écoule doucement avant que je ne parvienne à ordonner à mes jambes d’avancer à nouveau. J’étais resté tétanisé, là, torturé entre le besoin de faire demi-tour et la folie d’y aller. Puis je retrouvais la raison et la volonté qui m’avaient fait monter la colline à pied.

Je déglutis, desserrant difficilement les dents, puis inspirait longuement. Règle numéro un, respirer. Règle numéro deux, ne pas paniquer. « Monsieur Wates ? » L’homme se retourne, puis sursaute, lâchant un juron au passage. A le voir, on croirait qu’il avait aperçu un fantôme. Mais cela fait tellement d’années qu’il ne m’a pas vu que cela n’est guère étonnant. Furtivement, un rictus fait bouger le coin de mes lèvres. Espèce de sourire. « Est-ce que… Pearl est là ? » je demande avec la voix légèrement défaillante sur la fin. Seigneur, Aloys, reprends-toi. On dirait un gamin de huit ans qui vient rendre visite à son amie de jeu, frappant timidement à la porte, s’adressant aux parents comme s’ils allaient sortir les crocs pour le manger. C’est ridicule. Il m’indique les écuries du ranch. Je le remercie d’un signe de tête et n’attends pas plus longtemps pour m’éclipser. Sur les quelques mètres séparant la station des boxes, j’allume une cigarette. L’odeur, le goût du tabac, la sensation de cette fumée envahissant mes poumons, me redonne entièrement contenance.

Je ne passe pourtant pas l’entrée du ranch, et m’appuie simplement d’une épaule sur le cadre de l’une des deux grandes portes en bois usé, bras croisés. Les senteurs irritantes propres aux écuries ne tardent pas à me piquer le nez. J’ai horreur des chevaux. Au milieu de l’allée, la jeune femme vaque aux occupations que son rôle exige. Afin de faire remarquer ma présence, je fais mine de m’éclaircir la voix. Je lance pour salut ; « Un endroit qui pue autant, c’est vraiment pas fait pour toi. » Trop aimable. Pas de sourire, seulement la cigarette qui prend place sur mes lèvres. Mon regard trouve ses prunelles bleues. Je quitte ma place pour faire quelques pas vers elle, aussi nonchalant que je le suis toujours. L’air de dire, d’une simple démarche, que tout ce lieu est trop sale pour ma bonne personne. J’expire la fumée, qui se perd rapidement dans l’air âpre. Arrivé près d’elle, un autre rictus disparait aussi vite qu’il est apparu. « Hi. »
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Pearl A-S. Wates
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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyMer 4 Juil - 16:41

If i could bring back all we had



Le vent frais s'engouffre dans la chambre de l'Alkoomie Station où, silencieuse, tu attends patiemment que l'horloge daigne indiquer l'heure décente pour retourner à l'écurie. Tu sais que si par mégarde tu t'aventurais à y retourner avant quinze heures, tu ne manquerais pas les sermons affectueux et remplis d'inquiétude que peut t'offrir ton père lorsqu'il trouve que tu passes trop de temps exilée entre les chevaux. Pour lui, quand bien même cela fusse-t-il ton métier, ça ne justifie en rien que tu te coupes du monde pour t'en occuper. La femme si respectueuse que tu es fait d'ailleurs bien fit des règles implicitement imposées et patiente, tu préfères donc attendre que les aiguilles t'y autorise. Le problème, lorsque l'on n'a rien à faire, c'est qu'on est libre de penser. Penser un peu trop d'ailleurs. Tu te retrouves, comme toujours, avec ce sentiment d'incompréhension qui, sans doute, ne s'évaporera jamais et cette question qui sans cesse revient sans jamais obtenir de réponse. Pourquoi ? Aloys à Cooktown, après huit ans sans nouvelles ... Des tas de lettres envoyées, jamais de réponse. Des tas d'espoirs nichés en toi, jamais de résultat probant à tes prières silencieuses. Des tas de sentiments contradictoires que lentement tu avais apaisé te faisant à l'idée que finalement votre lien qui vous semblait - plus jeune - si solide était au contraire bien plus fragile que vous ne le pensiez. Alors, Pourquoi ? Sans doute pourrais-tu lui poser la question mais par une étrange sensation dont la provenance était inconnue - et sans doute dû au fossé qui vous séparait depuis tout ce temps - tu as préféré t'en abstenir. Attendant qu'il daigne, lui, revenir te voir après la mésaventure où tu l'as sauvé d'une mort certaine. Tu étais fermement décidé à ne pas - encore une fois - faire le pas vers lui. Ton poignet témoignait encore de l'acharnement que tu y avais mis.

Quinze heures quinze. Amen. Tes pas martèlent le parquet de bois qui se met à grincer par endroit. Tu adresses un sourire à demi-amusé à ton paternel et lance un bref : « Je vais aux écuries. » Au cas où il ne l'avait pas deviné. Derrière toi, tu sais qu'il doit rouler des yeux. « Quelle sociabilité Pearly, c'est fou. » Comme toujours, tu te perds alors dans ton travail, passionnée par ce métier que tu n'avais jusqu'alors jamais pratiqué, il s'était pourtant avéré que tu appréciais tout particulièrement t'occuper des chevaux. Perdu dans un monde dont la limite était marquée par le début des écuries et ou peu de personne s'aventurait, sans doute à cause de l'odeur assez désagréable mais à laquelle on s'habituait assez vite. Tu avais déjà pu remarquer à quel point le temps passait plus vite lorsque tu étais ici. Soit parce qu'il y avait des tas de choses à faire, soit parce que tu appréciais vraiment ce que tu venais y faire. En tous les cas, il ne semblait s'être passé qu'une dizaine de minute - alors que bien plus de temps s'était écoulé - lorsqu'une voix familière - mais qui c'était toutefois faite bien trop rare ces dernières années - ne rompe l'allègre silence dans lequel tu travaillais. « Un endroit qui pue autant, c'est vraiment pas fait pour toi. » Ne cessant pas de brosser le cheval sur lequel tu t'acharnes depuis cinq bonnes minutes, tu esquisses pourtant un sourire, sans trop savoir s'il montre que tu es blasée, ou amusée. Quelle entrée, vraiment. « Je penserais à mettre un diffuseur d'huiles essentiels à l'occasion pour que tes narines délicates ne soit pas ennuyées, promis. » Ironie, quand tu nous tiens.

Le regard - assez bref - que tu lui lances spécifie clairement que tu ne vas pas bouger dans l'immédiat. « Hi. » Les effluves de sa fumée s'incruste dans ton espace vital qui se retrouve soudainement pollué. Tu n'as jamais supporté cette odeur, tu ne l'as supportera jamais. Que la cigarette vienne de lui ou d'un autre. Affichant un sourire poli, tu pointes sa main portant le tube de tabac. « On t'a déjà dit que c'était mauvais pour la santé ? Et pas que la tienne. » De ceux qui respiraient la fumée aussi, oui. Cela dit, même si cette remarque devait l'inciter à éteindre sa cigarette pour plus que tu n'en humes la fumée, cela ne t'empêchait pas de penser qu'il devrait arrêter de fumer ce genre de choses. « Au moins, ce n'est pas la drogue. » Lâchant finalement la brosse, tu frottes habilement tes mains l'une à l'autre pour y enlever ce qui pourrait te gêner, c'est sans doute ça le plus gênant dans ce métier finalement, la crasse quasi-permanente sur tes mains. Piètre inconvénient, dans le fond. « Bonjour Aloys. Tu viens m'aider à brosser les chevaux je suppose ? » Ton sourire amusé ne laisse aucun doute au scepticisme que te procure la simple idée de le voir attraper une brosse et s'amuser à s'occuper des chevaux de ces écuries.



Dernière édition par Pearl A-S. Wates le Jeu 5 Juil - 17:36, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyMer 4 Juil - 22:31




when it's been so long since i've seen you
I can't hardky remember your face anymore


C’est avec ironie qu’elle me répond qu’à l’occasion elle rendra l’odeur plus supportable pour moi. Je traduis qu’au final, que ça me dérange ou non, que ça me retourne l’estomac ou pas, que je le supporte ou pas, c’est comme ça, et pas autrement. Et que mon odorat de snobinard aille voir ailleurs si ça ne lui plait pas. Mes sourcils s’arquent de surprise. Et d’amusement. Je ne pensais pas que ce genre de discours soit celui que nous aurions après huit années de séparation. A vrai dire, je ne pensais pas la revoir un jour, pas même devoir repenser à elle un jour. Alors qu’elle articulait ces mots, sa voix résonnait à mes oreilles à la manière d’un écho. L’écho d’un vieux souvenir, ou d’un rêve. Comme une impression de déjà-vu qui, au moment où l’instant se déroule, s’appose au présent. C’est étrange de m’apercevoir de tout ce que j’ai occulté. J’en ai oublié le timbre de sa voix, sarcastique. Et la manière qu’elle a de sourire lorsqu’elle l’emploie. Néanmoins, en les retrouvant, ils devenaient évident, à nouveau. Mes années sans l’entendre, sans lui parler, sans la voir, mes efforts pour l’oublier, alors que son souvenir renié demeurait un poison pour moi ; toutes ces sentiments d’animosité, mais aussi de profonde tristesse ; toutes ces fois où quelques détails sur mon passage soulevaient une foule d’anciennes sensations oubliées dans un coin de ma mémoire ; tout cela ne devient qu’un épais voile de poussière sur de vieux albums photos. Le souffle qui relaxe les mots d’entre ses lèvres passe doucement sur ces couvertures de cuir humides. J’en distingue la couleur à nouveau. Et je parviens à esquisser un véritable sourire. Pas de ces rictus à peine aimables ou cyniques, armés de dédain ou de narcissisme que j’arbore d’habitude comme le masque qui sépare mon monde de l’enfer des autres. Mais plutôt, de ceux qui font apparaitre une première étincelle dans le regard. Je l’observais ainsi, face à elle. Me sentais comme un fantôme d’un passé dont je ne suis pas sûr moi-même de l’ancienneté. Des siècles, non ? Après tout, la dernière fois que nous nous sommes vus semble remonter à si loin. Non, seulement huit ans. Seulement ? Pour n’importe qui d’autre, cette durée n’aurait rien signifié. Pour elle, c’était tout autre chose. Elle a été ma sœur durant la première période de ma vie. Le bras droit qu’on m’a arraché. Et quoi ? Désormais qu’elle est à nouveau devant moi, voilà tout ce que j’ai à lui dire ? Peut-être avions nous échangé quelque chose la fois dernière, sur la plage où elle m’a ramené. Mais je ne m’en souviens pas. Je me rappelle à peine de cette journée ; de l’eau, partout, de la peur, des écailles brillantes, rien de plus, l’oxygène m’ayant longtemps manqué. Ceci est, pour moi, nos véritables retrouvailles. Et, pour ne rien changer à d’habitude, j’agis comme un con.

Plus je l’observe, plus l’armure forgée en huit ans s’évapore comme un voile de fumée. Je ressens, derrière mon front, comme les courbatures d’après un long effort intensif. Je mets fin à une course contre le passé et contre moi-même ayant duré des années. C’était épuisant. Absorbé par elle, par la véracité de sa présence, j’écoute à peine ce qu’elle me dit. C’est à propos de la cigarette, je crois. Le sens des mots qu’elle articule ne me parvient que quelques secondes plus tard et me sortent de ma léthargie. « Oh, oui. Pardon. » Je bredouille, laissant la barrette de tabac me glisser des doigts. Mon pied se pose dessus doucement. Toute demi cigarette de perdue, mais je m’en fiche. J’aurai habituellement envoyé balader toute personne me demandant de l’éteindre. Mais j’avais agi sans réfléchir une seule seconde. Seigneur, je me suis même excusé. Je ne sais quelle mouche m’a piqué. Je ne sais quel sort elle me jette. Un rire m’échappe dans un souffle. Puis Pearl demande si je compte l’aider à s’occuper des bestiaux. Je traduis qu’elle se demande ce que je viens faire là, à apparaitre comme une fleur après huit années sans donner le moindre signe de vie. Je penche mon visage pour lui adresser un regard par-dessus mes lunettes de soleil. « Est-ce que j’ai la tête de quelqu’un qui vient brosser des canassons ? » je demande, un sourcil orgueilleux arqué. Avec deux doigts, j’attrape une branche des verres teintés et fait glisser la monture de mon nez ; elle prend place suspendue au col de mon vêtement. « A vrai dire… » je débute, tant que mes yeux observent mes propres gestes. Et j’avorte, lorsqu’ils retrouvent les prunelles bleues de la jeune femme. Les remerciements pour lesquels je suis venu ne parviennent pas à dépasser le stade de la pensée. Ma gratitude pour m’avoir sauvé la vie demeure comme une enclume sur ma poitrine. Tant pis.

« C’est étrange, en fait. Te revoir. Quand tu es… » partie. Quand tu m’as lâché, abandonné, alors qu’on avait grandi ensemble, vécu ensemble, ri et pleuré tous les deux ; c’était comme si l’on s’était juré de ne jamais se quitter, alors que nous étions inséparables. Indissociables l’un de l’autre, tels des jumeaux, connectés l’un à l’autre à jamais. Quand on t’a arraché à moi et au pays injustement, et que j’ai eu l’impression de crever d’hémorragie pendant des jours et des jours. Des jours devenus des semaines, des mois, des années. Quand tu t’es barrée aussi soudainement, me laissant à peine le temps de me rendre compte que j’allais finir seul. Seul et à nouveau abandonné par la personne qui comptait le plus à mes yeux. Quand j’ai commencé à haïr le monde entier qui avait décidé de m’ôter unes à unes toutes les personnes auxquelles j’osais m’attacher, pour qui j’osais éprouver de l’amour. Mais merde, à l’époque, je pensais qu’il était impossible qu’il puisse exister un moi sans toi. Et t’es partie.
« … Quand on s’est séparés, t’étais une gamine. Maintenant… Ouah. » L’onomatopée est accompagnée d’un geste de la main qui la désigne elle toute entière. Elle a grandi, elle a changé. Son visage n’est plus tout à fait le même, de même que sa silhouette, sa posture, son allure. J’avais connu une adolescente ; j’ai face à moi une femme. Une femme magnifique. Je me sens maladroit, mes joues s’empourprent. Nom d’un chien, si qui que ce soit d’autre apercevait ce léger sourire gêné qui s’esquisse sur mes lèvres, il n’en reviendrait pas. « Et dire que tu ne me croyais pas, pour les sirènes. » j’ajoute, malicieux. Oui, je lui avais dit, quand nous étions petits. Elle fut la seule pour qui j’avais dérogé à mon serment de ne jamais parler de la nature de ma mère. Puisqu’elle était comme ma sœur. Et je lui avais parlé de ma propre nature. A laquelle elle n’avait pas plus donné de crédit. Elle n’a désormais plus d’autre choix que de l’avouer ; je l’avais dit.
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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyJeu 5 Juil - 21:57

If i could bring back all we had



La vérité, c'est que bien que tu ne le désire pas vraiment, tu restes quelque peu sur la défensive en sa présence. Un paradoxe dérangeant en sachant que tu as longtemps rêvé de le revoir, d'avoir une conversation à l'image de celle d'autrefois avec lui. Pourtant, si tu n'en disais rien, tu restais vexée qu'il puisse être là, à venir au ranch après tant d'années alors que, pas une seule fois durant les huit dernières années il n'avait daigné offrir à tes lettres une quelconque réponse. Même minime, cela t'aurais suffis. Un télégramme, pourquoi pas ? Pearl. Stop. Je vais bien. Stop. Aloys. Stop. Mais rien de tout cela. Tu en était même venue à croire, parfois, qu'il pouvait lui être arrivé malheur et que même si cela avait été le cas, tu ne l'aurais jamais su. Rien de tel toutefois, car il se trouvait bien là, devant toi, avec une sérénité presque consternante, sa cigarette en bouche et malgré ce que tu pouvais en dire, ça te faisais plaisir, bien trop d'ailleurs pour ne pas que ça t'énerve de rester dépendante de la présence de celui qui avait toujours été là pour toi jusqu'à ce qu'il décide de jouer le muet. Un mutisme qui t'avais dévasté. Peut importe ce qu'il pouvait en penser, la famille que vous formiez, démantelée de cette façon, t'avais fait autant de mal que tu imaginais que ça lui avait fait.

Silencieuse, tu ne peux pas t'empêcher de noter un contraste flagrant entre celui que tu avais connu et celui que tu voyais devant toi. Au-delà même de la différence physique, qui était indéniable, il semblait changé. Il serait difficile d'expliquer précisément quelles modifications s'étaient faites en lui, toujours était-il que tu discernais sans peine qu'il n'était plus le même. Dans le fond, qui l'en blâmerait ? Comme dirait Bouddha « Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement. » Seulement, les deux personnes que vous étiez devenus avaient cette fois-ci évoluées séparément. L'un sans l'autre, sans plus aucun lien. Ce qui te donnait l'amère impression qu'un fossé vous séparait désormais, malgré le ton cordial que vous vous accordiez l'un à l'autre et la joie de le voir devant toi. Votre éloignement avait, armé de sa pelle, creusé lui-même ce qui désormais, vous séparait indéniablement et tu ne savais pas vraiment Aloys avait, lui, la volonté d'en reboucher chaque parcelle « Oh, oui. Pardon. » Pour toute réponse, tu le gratifies d'un sourire cordial qui lui fait clairement comprendre que ce n'est pas le bout du monde, tout du moins, maintenant qu'il accepte de l'éteindre. Tu le vois pencher sa tête vers toi, t'offrant gracieusement un bref regard par-dessus ses lunettes qui les masquent. Tu n'en feras pas le reproche, pour ne pas jouer les rabat-joie, mais tu as toujours favorisé le contact visuel direct. C'était assez dérangeant de constater qu'il pouvait facilement voir tes réactions dans ton regard alors que toi non. Les yeux trahissent toujours tout. C'est sans doute pour cela qu'il les cache ? « Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui vient brosser des canassons ? » Ma foi, ni la tête, ni la tenue. Mais tu ne dis rien, sa question est rhétorique, par ailleurs, il en connaît bien mieux la réponse que toi. Tandis qu'il retire - enfin - ces lunettes, tu t'emploies à reconduire l'animal dans son box, t'arrêtant toutefois dans ton élan lorsque Aloys reprendre la parole, instinctivement, tu as tourné ton regard vers lui. « A vrai dire ... » Ennuyée par cette phrase qui n'a pas de fin, tu fronces les sourcils, cherchant à l'inciter implicitement à poursuivre, pourtant, aucun son n'émane de sa bouche et seul le silence s'installe alors entre vous. Cela ne t'empêche pas, malgré tout, de continuer de l'observer, attendant de voir s'il va dire quelque chose. L'espace d'un instant, tu avais stupidement crut qu'il allait te remercier de lui avoir sauvé la vie. Tout comme toi, tu aurais dû t'excuser face à la perplexité que tu avais lorsqu'il te parlait des sirènes et de ces pouvoirs. Rien ne se produit pourtant et c'est lorsque tu t'apprêtes à combler les blancs avec une question sans intérêt qu'il reprend la parole, changeant pourtant le tournant de sa phrase. « C'est étrange, en fait. Te revoir. Quand tu es ... » De nouveau, tu fronces les sourcils, tu as du mal à imaginer qu'Aloys ait du mal à trouver les mots pour s'exprimer. Mais même si ça te surprends quelque peu, tu restes stoïque, lui laissant le temps de terminer au moins l'une de ces phrases inachevées. Tu ne cherches pas à en deviner la fin par toi-même, tu t'es déjà bien trop fourvoyé à son sujet par le passé pour te laisser aller à d'autres élucubrations. Puis, de toute manière, tu es bien trop absorbée par l'attention que tu portes à l'expression de son visage, tu as toujours été assez observatrice et tu ne doutes pas que les tics du visage que pouvais avoir Aloys ont été remplacés par d'autres. Ainsi, les choses qu'il te cachait et que tu découvrais autrefois par sa façon d'agir avait sûrement disparu depuis le temps. Mais il est difficile de reprendre ces marques auprès de quelqu'un qui semblait vous fuir durant huit ans et qui face à vous semble assez heureux de vous voir. Tu étais tout bonnement déstabilisée. « ... quand on s'est séparé, t'étais une gamine. Maintenant... Ouah. » Tu souris, gênée, face à ce compliment à demi-prononcé. Timidité a sans doute joué un grand drôle dans cette réaction, ou tes joues s'empourprent légèrement, pas assez pour te transformer en pivoine, mais tout de même de manière à te donner des couleurs que tu ne désires pas particulièrement dans ces moments-là. « Il paraît que ça arrive souvent, de changer comme ça. » Une plaisanterie légère pour toute réponse. D'une maladresse sans nom, tu n'as de toute façon jamais su comment répondre à ce genre de choses. Alors tu t'abstiens.

« Et dire que tu ne me croyais pas, pour les sirènes. » Un frisson te parcours l'échine et tu affiches un rictus contrit en te rappelant du scepticisme dont tu avais fait preuve lorsqu'il t'avait raconté tout cela. Une histoire que tu avais rapidement mise dans le rang des affabulations. Désormais, c'était bel et bien le moment d'avouer qu'il avait raison et que oui, tu avais tort. « Je concède qu'à l'époque, tes histoires semblaient légèrement improbable et que je pensais que tu désirais seulement te donner des allures de magiciens avec ton ''pouvoir''. » Tu t'arrêtes un instant, cherchant ta phrase et t'humectant les lèvres : « Enfin ... je crois que ce n'est plus la peine de dire qu'elles sont fausses, on sait désormais tous les deux que c'était la vérité. Désolée de ne pas t'avoir cru à l'époque. » S'excuser n'est pas d'une réelle utilité dans le fond, car il est tout à fait plausible que, lorsqu'on ne connaît rien de ce monde, il soit difficile - voir impossible - de croire à de telles histoires. Silencieuse, tu ne dis plus un mot pendant que tu raccompagnes le cheval jusqu'à son box. Finalement, tu fais de nouveau face à Aloys, ton regard attaché au sien tandis qu'en une seconde à peine, tu te remémores ces journées ou, gamins vous vous amusiez ensemble. Le jour où tu es partie. Toutes ces lettres envoyées. Le jour de sa noyade - ou aucun mot ne fut échangé entre vous -. Puis là, maintenant. Et tu le dis, parce que tu doutes que lui le dise : « Je suis contente de te revoir Aloys. » Tu laisses alors un sourire serein s'afficher sur tes lèvres. Votre relation n'est certes pas sortie indemne de ces huit années, il n'en demeure pas moins qu'il reste quelqu'un d'important pour toi.

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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyLun 9 Juil - 21:08








Can't hold back a smile when you try for it
cause usually you're down for it


Oui, il est perturbant de la revoir. Je tente tant bien que mal de faire en sorte que cela ne se lise pas sur mon visage. Sûrement sans mal, en réalité, puisque je me suis désormais habitué à dissimuler mes émotions. Habitué à porter l’expression hautaine de l’indifférence face à toutes les situations. L’équivalent du visage d’une figure de porcelaine ou de magasine, demeurant pour toujours inchangée. Revoir Pearl n’y change malheureusement rien. Bien qu’elle soit capable de m’arracher une expression, un véritable sourire ; bien qu’en sa présence, le naturel tant renié désire ardemment revenir au galop ; je ne saurais laisser transparaitre mon trouble. Pire, ma peur. Oui, mon être endurci était tremblant de l’intérieur, frêle, vulnérable. Je ne me suis pas préparé à une telle situation, à devoir jongler entre les souvenirs et les émotions. Funambule sans filet. Et je suis apeuré par ses grands yeux bleus, ces prunelles qui ne me connaissaient que trop bien. Que se passerait-il si j’y décelais de la déception ? Car il prendra forcément place dans son regard, à un moment ou un autre. Je n’ai plus rien à voir avec la personne qu’elle a pu connaitre à Londres, si ce n’est cette ancienne colère désormais exacerbée ; je ne me supporte guère moi-même. Comment pourrait-elle aimer ce qu’elle découvrira, alors ? Elle qui a tant changé. Je retrouve en la jeune femme les grands traits de la Pearl d’il y a dix ans. Mais je ne sais plus rien d’elle, au fond, des épreuves à travers lesquelles elle est passée, et qui l’ont forgée ; de la femme qu’elle est aujourd’hui. Si j’avais lu ses lettres, peut-être serais-je capable de la cerner, et peut-être ne serions-nous pas comme deux étrangers. Ce n’est pas le cas. Toutes reçues, jamais ouvertes, ses lettres se sont retrouvées au feu lorsqu’elles m’arrivaient. Et Pearl, sans jamais la moindre réponse. Peut-être a-t-elle énormément changé, peut-être… lira-t-elle à nouveau en moi et verra-t-elle les miasmes recouvrant les pages sous cette couverture criarde ? Elle ne voudra sûrement pas de cet Aloys là, celui que son départ a créé. Elle me tournera à nouveau le dos, puisqu’elle est une fille bien, trop bien pour moi. Et que je ne mérite pas, ou plus, son attention. Elle qui m’a sauvé la vie et que je suis incapable de remercier ; elle que j’ai perdu de vue à l’aide de ma propre volonté et à qui je suis incapable d’avouer à quel point elle m’a manqué. Non, elle verra bien vite qu’elle perd son temps, qu’il vaut mieux pour elle de garder à l’esprit celui qu’elle a connu en Angleterre, et que cet inconnu n’interfère pas dans les souvenirs qu’elle en a. Nom d’un chien, je n’aurais jamais dû venir ici. Oui, cela arrive souvent, de changer. Trop souvent. Alors j’acquiesce difficilement à ses paroles, d’un simple signe de tête, m’essayant à nouveau à un faible sourire. Je sais déjà, néanmoins, l’un des grands changements qui ont opéré chez Pearl. Elle est une sirène. En même temps que je me souviens du choc que cela fut de la découvrir ainsi, un organe de poisson remplaçant ses jambes, je me remémore ces fois où elle avait refusé d’y croire. C’est avec une certaine malice que je le lui servais à cet instant l’occasion d’avouer qu’elle avait eu tort de ne pas me croire. Mais cet air joueur ne parvient que difficilement à dissimuler à lui seul l’animosité qu’une telle chose m’inspire. Le désolement. Pourquoi elle ? Et pourquoi moi. Les deux seules questions qui me viennent à l’esprit.

« Je suis contente de te revoir Aloys. »
dit-elle avec un sourire qui me transperce. Huit années sans ses sourires qui redonnaient des couleurs aux journées grises. Un sourire beau, merveilleux, contagieux. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant. J’observe ses lèvres avec les dents serrées. Elle n’aurait pas à être contente de me revoir si elle n’était pas partie. Elle ne serait pas une de ces bêtes soi-disant à moitié humaines, si elle n’était pas partie. « Moi aussi. » j’articule néanmoins, sans expression, mon regard ayant désormais trouvé le sien. Regard dans lequel on peut lire l’immonde soupe d’émotions contradictoires qui m’animent alors. Et la peur. Restant froid, trop froid, j’ajoute ; « Si ce n’était pas pour découvrir que tu as rejoint les rangs des sirènes. » La remarque n’est pas indispensable, au contraire. Sachant que cette nouvelle nature lui a permis de me sauver la vie, elle est même déplacée. Mais j’ai perdu toute notion de ce qui peut être dit, et de ce qui doit rester à l’état de pensée. Je vois cela comme une manière très détournée de communiquer une inquiétude à son sujet. Être une sirène n’amène que des problèmes, que du malheur. Lourd secret, cela en devient un poison, une maladie, comme un cancer qui vous bouffe peu à peu. J’aurais préféré que Pearl ne subisse pas cela. Ou ne jamais l’avoir su. J’aurais même préféré ne pas la retrouver. Mais il est trop tard pour penser à cela. « Depuis quand est-ce que t’es comme ça, Pearl ? » je demande « Qu’est-ce que t’as foutu ? » je la blâme sans vergogne, puisqu’il n’y a personne d’autre sur qui rejeter la faute sur son état. « Tes parents savent ? » Non, elle doit leur mentir, sûrement. Tout commence par-là, le mensonge, les cachoteries, qui s’amplifient, qui s’infiltrent partout où régnait la confiance, et tout cela grossit jusqu’aux limites du supportable qui mènent à la fuite. Comme de l’eau. Froide, gelée. L’eau qui s’écoule par la moindre faille, et remplace peu à peu l’air. Qui empêche de respirer….

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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyVen 13 Juil - 22:52

If i could bring back all we had



Peut-être que, dans le fond, l'amitié est illusoire. Un feu d'artifice qui tel celui des fêtes nationales s'éclipsent sitôt que l'aube suivante se lève et recommence lorsque les raisons de lui donner vie surviennent à nouveau. Entre ces deux moments là, il laisse le lourd silence s'instaurer après le fabuleux bruit des explosions festives. On en garde une marque indélébile, un souvenir impérissable qui laisse autant de bons souvenirs que de blessures cruelles qu'on tente bien vite d'occulter. Mais qu'importe que l'amitié puisse être illusoire ou non, tu es persuadé d'une chose, elle peut se détruire aussi vite qu'elle peut être nouée. Il suffit que l'une des deux personnes prenne cette décision. La relève toute la complexité des relations humaines, on ne peut pas être tout seul pour construire quoique ce soit, peut importe que la relation soit fraternelle, amicale ou professionnelle, on peut toutefois être seul à décider qu'elle prend fin. Aujourd'hui, devant le fossé qui vous séparait, tu pouvais assurément dire que si vous n'étiez plus aussi proche qu'autrefois, c'était certes, en partie de ta faute, car tu avais dû suivre tes parents et partir loin de Londres. Mais c'était en grande partie la sienne également, tu avais beau avoir tenté de lui trouver toutes les excuses du monde, il était désormais évident, en le voyant devant toi, que rien ne l'avait empêché de te répondre. Alors silencieusement, tu lui en voulais d'avoir volontairement mis un terme à votre relation d'antan tandis qu'au-dessus de vos têtes semblait planer un sentiment d'amertume, de ton côté comme du sien. Pourtant, tu es étonnée de percevoir chez lui une plus grande rancune que celle que tu lui portes. Tu demeures longuement silencieuse à réfléchir à ce qui peut conduire quelqu'un à refuser tout contact de cette manière. A ce métamorphoser et devenir presque l'opposé de celui que tu avais connu. Mais non, rien n'y fait, tu ne comprends plus vraiment le comportement d'Aloys alors, tu brodes autour de votre conversation qui ne vous ressemble pas et tu espères éviter les sujets qui pourraient te blesser, les sujets importants en somme.

Le vrai problème avec toi, c'est que tu renies tout conflit de quelques types que ce soit avec les personnes qui comptent ou ont pu compter pour toi. Aloys en fait partit. Alors, quand il aborde le sujet des sirènes, tu te hâtes d'en modifier la tournure avec une remarque qui se veut amicale. Non pas parce que tu as peur de sa réaction, quoique dans le fond, tu redoutes de le voir mal réagir face à ta condition, mais également parce que toi, tu préfères occulter cette partie de toi. Quand bien même l'aurais-tu accepté, tu l'enfermes pourtant dans un coin en croisant les doigts pour ne pas la voir ressurgit. Alors quand il lâche un « Moi aussi. » accompagné d'une expression que tu ne saisis pas et qui te donnerait presque des frissons dans le dos face à cette réaction, tu ne peux t'empêcher toutefois de te considérer ton ''aveu'' comme un bon plan pour détourner son attention du vrai point qui semble le chagriner, préférant de loin parler de futilité ''normales'' plutôt que du fait qu'une fois mouillée, tu troques tes jambes pour une queue écailleuse. Malheureusement pour toi, Aloys semble d'un tout autre avis. « Si ce n'était pas pour découvrir que tu as rejoint les rangs des sirènes. » Tu fermes les yeux, les mains sur tes hanches, totalement crispée, humectant tes lèvres tout en respirant lentement, comme si tu cherchais la sérénité dont tu avais besoin pour affronter cette discutions, surtout avec lui. Peut importe ce qu'il voulait transmettre à travers cette phrase, tu l'as perçois presque comme une attaque, comme si soudain, tu n'étais plus Pearl, mais un monstre qu'il se mettait à pointer du doigt avec un dégoût à peine dissimuler. « Depuis quand est-ce que tu es comme ça, Pearl ? » ''Comme ça'' ? Comme quoi ? Comme un poisson, un monstre, une autre que celle qu'il connaissait, une sirène ? Toutes les appellations du monde ne pouvaient sembler aussi irrespectueuses que celle dont il a usé dans cette question. Tu as gardé les yeux clôt, continuant tes respirations sereines, écoutant ce qu'il te dit avec un calme que tu commences à perdre. « Qu'est-ce que t'as foutu. » Ta respiration se fait moins poussée, simplement parce que tu te crispes d'irritation à mesure que ces remarques assassines te parviennent. Tu as l'impression d'être un oiseau en cage sur lequel on se plaît à tirer. Non, sur lequel il se plaît à tirer. Ce qui est encore pire, d'ailleurs. Finalement, tu rouvres les yeux, faisant face à un regard que tu préférais fuir. « Tes parents savent ? » Enervée, tu lui réponds du tac au tac avec une irritation qui ne cesse de grandir. « Tais toi, tu veux ? » Tu pourrais être vulgaire mais ce n'est pas tellement ton genre. Au lieu de ça, tu prends quelques secondes de silence avant de reprendre. S'il savait, s'il comprenait comme tu es seule, perdue dans la bulle de solitude qui te happe depuis que tu es devenue une sirène, depuis que tu n'es plus la même. Mais non, en vérité, il ne cherche même pas à savoir. « Vas-y, enfonce le couteau dans la plaie Aloys. Tu sembles doué pour ça. » Et si tu ne l'avais pas réellement compris sur le coup, il devient évident que le changement que tu voyais en lui était bien plus important que celui que tu lui avais imaginé. Il devenait pour toi une ombre qui te flagellait de ces remarques acerbes et qui rouvrait chez toi les plaies que tu avais fermées par ta seule volonté, parce que lui, il n'avait pas été là. C'était ça, le truc, il n'avait jamais été là. Pas après ton départ. « Attends ... tu reviens de nulle part, tu débarques dans mon ranch. Mon endroit avec tes airs de grand garçon plein d'assurance en venant me mettre sous le nez ma situation ? » Les émotions contradictoires s'emparant de toi, une peine incommensurable, une colère qui l'était tout autant mais le pire, c'était cette déception, face à sa réaction et sa façon d'agir. Tu voudrais lui coller des baffes autant que tu voudrais le prendre dans tes bras, ce qui ne fait que t'énerver davantage, comment est-il possible d'être aussi énervé envers quelqu'un qu'on apprécie autant ? « Qu'est-ce que tu crois Aloys ? Que j'ai choisi de vivre comme ça ? Qu'un beau matin j'ai décidé d'avoir une queue à la place des jambes histoire d'aller copiner avec des poissons ? » Tu masques tes émotions derrière un cynisme qui fait office de barrière, tu déplores soudain celui que tu avais connu à l'époque, plus compréhensif, plus attentif aux autres. Plus amical. « J’ai "changé" depuis mes dix-neuf ans, Aloys. Mes parents ne savent rien, n’ont jamais rien sur et ne sauront jamais rien. » Ordre déguisé, tu lui demandes implicitement de ne rien dire, sans trop savoir si, pour l'heure, il a dans l'idée de t'écouter ou non. Mais qu'importe, à ce stade, qu'as-tu à perdre ? Soupirant sans discrétion, tu passes une main ennuyée sur ta nuque, passant un doigt sur le trait bien trop visible qui fait office de tatouage. Tatouage que tu n'avais jamais achevé, tu avais fui, ayant trop peur de subir la douleur qu'il pouvait te causer. Aloys, c'était comme ce tatouage, indélébile dans ta mémoire et faisant partit de cette relation inachevée – même totalement avortée - qui s'avérait plus douloureuse que tu ne l'avais imaginé. « Tu veux que je te dise, de toutes les personnes de cette ville, tu es la moins bien placée pour venir me faire des remarques. » Tu marques une pause. « Je ne suis pas là pour toi que quand tu acceptes que j'existe. » Une moue ennuyée prend possession de tes lèvres. Tu ne comprends pas, c'est vrai, pourquoi il vient montrer de l'intérêt pour ta personne, pour celle que tu es devenue, alors qu'il a soigneusement oublié ton existence les huit dernières années. C'est cruellement mesquin.

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MessageSujet: Re: if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys   if I could bring back all we had ▬ pearl&aloys EmptyLun 23 Juil - 14:37

pardonne moi ce choix de chanson, elle est vue et revue, mais elle était trop parfaite ->







All of our bridges burned down
I've wasted my nights, you turned out the lights. Now I'm paralyzed, still stuck in that time when we called it love. But even the sun sets in paradise. I'm at a payphone trying to call home. All of my change I spent on you. Where have the times gone, baby it's all wrong. Where are the plans we made for two? If "Happy Ever After" did exist, I would still be holding you like this


« Tais-toi, tu veux ? » Je m’exécute, et ne dis plus un mot. Je ne rechigne même pas. Je n’ai, à vrai dire, pas la moindre envie de continuer sur ma lancée. Et plus je parlais, plus je sentais ma confiance défaillir et ma voix sur le point de se briser. Je déteste mes paroles, le message qu’elles véhiculent. A mes yeux, la condition de Pearl est la pire des choses qui soit, le pire malheur qui ai pu lui arriver. Comme lui découvrir un cancer d’une espèce dont elle ne connait pas l’ampleur de la gravité. Une malédiction, une punition. Ce n’est pas un sort qu’elle mérite. C’est à peine si je supporte de la savoir ainsi. Je ne parviens pas à contenir tout ce que cette transformation m’inspire ; ma maladresse l’insulte, mon dégoût la jette plus bas que terre. Au nom des souvenirs de notre amitié autrefois si puissante, je ne supporte pas moi-même la manière dont je m’adresse à la jeune femme face à moi ; de voir mes piques lui faire dresser ses paupières pour seul bouclier de fortune contre moi me prend à la gorge. C’est presque avec plaisir que je me tais, avec un sentiment de soulagement. C’est une expression que je ne comprends pas moi-même qui anime les traits de mon visage, reflet de ces émotions qui me nouent la gorge, tordent l’estomac et me torturent. Entre une vague colère face à la nouvelle nature de Pearl, une rage plus ancienne remontant à notre séparation, mais aussi une certaine tristesse de voir notre relation brisée, et le désespoir de devoir constater que mon ancienne amie avait subi cette transformation, mais aussi qu’elle n’est mon ancienne amie qu’à cause de moi. Idée que je rejette, que je refuse d’accepter. Je ne peux être le fautif. C’est elle qui est partie. Cette germe de haine qui était encore si intensément présente il n’y a pas quelques heures me semble désormais si lointaine, si futile ; elle n’est plus qu’une excuse visant à me pardonner à moi-même tous mes actes de méchanceté gratuite, à donner une raison à mes impulsions sadiques, parfois destructrices. Et si je me borne, si je m’obstine, c’est pour ne pas avoir à subir l’énorme et lourde charge du poids de mes actions mises jusque-là sur le compte du soit disant abandon de Pearl. Pour qu’elle n’en soit pas déchargée, et que je demeure ainsi les épaules légères. Dieu seul sait les manipulations dont je suis parfois capable pour le simple plaisir de prendre les autres êtres humains pour des souris de laboratoire et expérimenter sur elles ce que je n’infligerais jamais, de manière quasi scientifique, observant et étudiant les résultats de ces vies influencées et gâchées qui mènent à des conclusions sur le fonctionnement humain, mais qui, en soi, ne me servent et ne me mènent à rien. Mais les pires et les plus complexes des manipulations sont encore celles que je m’inflige chaque jour de chaque année qui passe depuis dix ans, afin de pouvoir demeurer quelqu’un que je ne suis pas, inatteignable par la douleur. Mon masque est une barrière dont la face tournée vers le monde sert à le rejeter avec force et cruauté, et dont la face tournée vers moi contient avec difficulté ma réelle identité. Les nuits où je ne dors pas, où cette façade m’étouffe, je laisse tomber le masque et me répète dans le noir qui je suis. Un petit garçon abandonné.

Là, finalement, je la vois. Elle est là. La Déception. Elle ternit le regard bleu de Pearl, posé sur moi. Elle est le fantôme, l’ombre dans ses iris, de la forme de ma silhouette. Oui, au moins aussi grande que moi, au moins aussi cruelle et sans pitié que moi. Malgré l’apparente et évidente colère qu’elle a contre moi, avec raison, la Déception fait tendre ses sourcils vers l’extérieur et teint d’amertume l’irritation qui serre ses mâchoires. Elle me regarde ainsi et n’aurait pas besoin de plus pour me mettre face à ma connerie, pour devenir l’agressif miroir qui me renvoie à la figure, comme une baffe, le reflet de la personne que j’ai choisi de devenir. Lâcheté, cruauté, égoïsme et orgueil sont les armes du faible que j’ai élu pour combattre les relents de douleur des cicatrices du passé, et que j’utilise contre elle. Même contre elle, que j’ai toujours aimé plus que cela ne m’a jamais été permis par la suite. Je suis là, devant Pearl, à sentir mes épaules fières s’affaisser, mon menton se baisser ; toute ma physionomie épouse peu à peu, et un peu plus à chaque seconde, la forme de la honte. J’enfonce rapidement mes mains dans mes poches, comme si cela m’aiderait à conserver une certaine contenance. Mes poings s’y serrent discrètement. Tandis que ma respiration se fait plus profonde, je laisse mes paupières s’alourdir, couvrir mon regard pour mieux embrasser ses paroles, les boire, les goûter. Savourer avec un arrière-goût de flagellation masochiste l’admonestation de mes fautes. J’en arrive à prier pour que son discours soit plus long, qu’elle soit en mesure de devenir la voix de tous ceux que j’ai blessé, parfois à jamais, et que ses paroles, comme des centaines de coups de fouet, abattent pour moi et me débarrassent de l’armure trop lourde que je me suis façonnée. Derrière mes paupières, laissant mon tour passer avec délice, je noie mon cerveau dans les flots de larmes qui ne couleront jamais sur mes joues. Et lorsqu’au final elle me met devant le fait que j’ai nié son existence pendant presque dix ans, je pense quitter ma paralysie et perdre l’équilibre.

C’est un poids, une masse noire de la même matière que ces ponts stellaires vers le néant, qui se décroche et tombe du haut de cette falaise, à la mesure de ma mascarade. Un rictus anime mes lèvres, sorte de sourire qui n’a pourtant pas lieu d’être à première vue. Mais il est là, esquisse d’un soulagement discret. Mon visage demeure légèrement baissé, mais mon regard se pose à nouveau sur elle. Des yeux rougis derrière une barrière de mèches noires. « Non, c’est vrai. Tu as raison. » Elle n’existe pas quand je l’accepte, elle ne disparait pas quand il me plait, elle ne méritait pas d’être traitée comme je l’ai fait, et comme je le fais encore. Ignorée pendant huit ans. Toutes ses lettres sans réponse. Toutes ces lettres sans réponse… J’avais moi seul décidé d’annuler l’existence de Pearl. Alors qu’elle a été mon moteur toutes ces années. A leur tour, mes poumons sont noyés dans les remords, j’en ai du mal à reprendre mon souffle. J’effectue un pas vers elle et, doucement, passe une main sur sa hanche que je glisse jusqu’à son dos, puis je l’encercle de la seconde ; l’approchant délicatement, je la serre contre moi non sans une hésitation. Et l’oubli de l’habitude de ces gestes de tendresse laisse mon étreinte trop légère et presque superficielle, alors qu’elle recèle toute ma profonde affection pour Pearl. Tête tombante à côté de la sienne, les lèvres près de son oreille articulent difficilement un « Je suis désolé. » qui, je le sais, parait bien ridicule et inacceptable par rapport à des années de destruction, à petit feu, de ce que nous avions. Je la lâche finalement, avant de poser mes doigts sur sa joue pour déposer un baiser sur son front. Rapide, froid. Le mieux que je puisse faire. « Tu m’a sauvé la vie. » dis-je, me souvenant de la raison première de ma venue. Je commence à croire que Pearl n’est pas seulement destinée à me sortir de l’eau et me faire échapper à la noyade. Parce qu’elle sait qui je suis, peut-être m’empêchera-t-elle de me perdre totalement. « Merci. » j’articule en lui adressant un regard plus amical. Avant de tirer la paire de lunettes de soleil de mon col, en déployer les branches et les déposer sur mon nez. Epais rideaux teintés entre les fenêtres de l’âme et le reste du monde. Le menton est à nouveau haut, les épaules sont redevenues solides et droites. Un signe de tête, pour résumer cette rencontre. Puis mes talons se tournent dans la poussière de l’écurie que je quitte exactement comme j’y suis entré. Ou presque exactement.

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