Se regardant dans le miroir, Aileen eut un sourire. Elle s'attacha les cheveux avant de se regarder une nouvelle fois dans le miroir, coiffé ainsi. Puis, elle les détacha une nouvelle fois. Cela faisait déjà quelques minutes que l'adolescente ne savait pas quelle était la meilleur coiffure à adopter. Elle avait déjà eu du mal à trouver la bonne tenue, alors pour la coiffure c'était tout autant compliqué. Une petite jupe rose pastel avec un haut noir. La tenue été complété avec des bottes noires. L'adolescente s'était dit que cela était parfait pour un rendez-vous, que cela ne faisait pas trop. Puis il ne faisait que vingt degrés seulement ; c'est à dire qu'il ne faisait ni trop chaud ni trop froid. Sans pousser le moindre soupir, elle s'attacha une nouvelle fois les cheveux. Puis, elle décida de les laisser ainsi. C'était, selon elle, une queue de cheval parfaite, qui était en accord avec sa tenue. Les minutes avaient défilés à vive allure, sans que cela ne préoccupe la jeune blonde. A présent, il fallait qu'elle se dépêche si elle ne voulait pas être en retard à son premier rendez-vous professionnel. En effet, Aileen avait décroché un rendez-vous dans un salon de coiffure. C'était une chance pour elle qui venait d'arriver en Australie. Au départ, elle avait pensé que cela ne valait guère la peine qu'elle trouve un travail. Toutefois, au fur et à mesure, elle s'était rendu compte que cela était préférable, si elle voulait être totalement indépendante. Puis tant que son père ne lui adressait pas la parole, l'argent n'était pas pour le moment véritablement très présente. Du moins pas autant qu'elle aurait pu l’espérer. Fort heureusement, elle avait donc eu la chance, le privilège, la joie de tomber sur une annonce accroché à un panneau d'affichage. Une coiffeuse qui recherchait des coiffeurs pour son salon. L'offre avait été très intéressante. Bien que Aileen savait qu'en tant que coiffeuse, elle n'était pas très doué – elle avait déjà essayé de couper les cheveux de ses poupées étant enfant, et cela n'avait pas été très glorieux. Pourtant, elle s'était dit que peut-être elle pouvait être d'une autre utilité. Il était vrai qu'étant étudiante en langues, cela était plus judicieux si elle avait trouvé un travail en tant que traductrice dans un musée ou quelque chose dans ce domaine. Seulement, aucune annonce n'avait été posté au sujet de cela ; et elle n'avait pas encore les qualifications exigées pour se tourner vers un musée pour avoir ce genre d'emploi. Elle aurait pu, toutefois, travaillé en tant que serveuse dans un restaurant. Avec sa joie de vivre, son pétillant sourire, les clients auraient été ravis. Seulement, cela n'était pas quelque chose qui intéressait énormément la jeune fille. De plus, beaucoup d'adolescents se tournaient vers ce travail, et rien n'était sûr que l'ambiance de travail soit très agréable. Ce fut alors anxieuse mais ravie de ce rendez-vous que la jeune blonde sortit de chez elle. Prenant une veste, elle prit soin – comme la plupart du temps – de ne rien oublier. Son sac à main sur l'épaule, son CV dans les mains, elle ferma la porte d'entrée à double tour.

Ses bottes à talons résonnaient sur le bitume, ses mains agrippaient fortement son CV comme-ci elle avait peur de le perdre. Sa lettre de motivation était dedans. Une lettre qu'elle avait mis à peu près deux heures à écrire. Deux heures de réflexion intenses. En aucun cas, celle-ci ne devait être perdu. Sinon Aileen ne s'en remettrait jamais. C'était quelque chose de capital, d'extrêmement important. Sa tête blonde tournait à droite, puis à gauche. Lisant les écritures sur les enseignes des magasins. Afin de voir où se trouvait le salon de coiffure. Elle aurait pu repérer l'endroit dans la journée, mais elle n'y avait pas pensé ; puis elle n'avait pas eu le temps. Préférant travailler ses études. Cela lui avait presque pris toute la journée. Ce qui ne l'avait quand même pas empêcher de penser qu'à dix neuf heure elle avait rendez-vous. D'ailleurs, il ne restait seulement que quelques minutes avant que l'heure arrive.

Ce fut quelques instants plus tard qu'Aileen trouva enfin le Hair's sun. A première vue, le salon semblait chaleureux et adorable. Dix-neuf heure et deux minutes. La jeune fille rentra dans le salon. De jolis couleurs ornaient les murs, faisant du salon un endroit agréable et charmant. Aileen esquissa un sourire, les yeux posés sur le décor du salon. Peu de personnes étaient présentes, ce qui annonçait sûrement la fermeture du salon. Ou alors c'était que le salon venait justement de fermer, pour terminer la journée. Ce qui expliquait peut-être que certaines personnes étaient occupé à nettoyer le sol, en passant le balai. L'adolescente regarda encore quelques secondes les différents affaires présentes, avant de se diriger vers le comptoir. Il n'y avait personne. Aileen décida donc d'attendre que quelqu'un vienne se préoccuper d'elle. Ne sachant quel comportement adopté, elle posa son CV sur le comptoir et attendit quelques minutes, avant que quelqu'un n'arrive. Peut-être était ce la gérante ou alors seulement une employée, la jeune blonde n'en savait rien. Avec un toujours ce même petit sourire dessiné sur son visage, elle s'exclama. « Bonjour. Est-ce que Mademoiselle Weber est ici ? J'ai rendez-vous avec elle. » L'interlocuteur lui fit un hochement de tête, ce qui voulait sûrement annoncer une réponse positive. Puis, elle répondit à Aileen qu'elle allait chercher la gérante. Patientant sagement, la jeune blonde inspira, avant de passer une main dans ses cheveux attachés, et poser ses mains sur son CV présent sur le comptoir. Tout était parfait, du moins pour le moment. Tout se passait bien. Il n'y avait plus qu'à attendre la patronne du Hair's sun à présent.

Tapotant ses doigts sur son CV, Aileen essayait de paraître tout aussi calme qu'elle le pouvait. Loin d'être anxieuse par rapport à rendez-vous qui l'attendait, elle avait tout de même peur de ne pas être à la hauteur ou encore pire de ne pas être accepté. Il était vrai que les chances pour qu'elle soit prise étaient minimes. Aucune compétences en coiffure. Les colorations ce n'était pas son truc. Couper des cheveux ce n'était pas non plus son truc. D'ailleurs, ce métier ne l'avait jamais grandement intéresser. Écouter les histoires de ces clients, faire semblant d'être d'accord, toucher les cheveux des autres gens ; bref non ce n'était pas pour elle. Jamais. Pas du tout. En aucun cas. Alors, certes, on pouvait se demander ce qu'elle faisait au Hair's sun. Pourquoi est-ce qu'elle avait postulé à cet emploi. La jeune blonde était persuadé que la patronne s'était aussi demandé cela, la première fois qu'elle lui avait parlé. Au téléphone. Leur première conversation avait été lorsque Aileen avait téléphoné à la jeune femme pour avoir quelques renseignements à propos de l'emploi. Au son de sa voix, celle-ci avait l'air fort sympathique et très charmante. Peut-être avec une pointe d'autorité, ce qui était tout à fait normal. Mais, cela ne s'était guère beaucoup entendu. Cet échange téléphonique avait tout de même fait forte impression à Aileen, qui était parti optimiste au rendez-vous. Il était fort probable qu'elle n'ai pas d'emploi en tant que coiffeuse, mais la patronne lui avait dit que peut-être elle aurait un autre emploi. Ce qui pouvait être intéressant. Trouver un job à l'âge de dix-neuf ans n'était pas une chose aisée, alors quand l'occasion se présentait, il ne fallait pas la laisser filer, c'était certain. C'était donc pour cela que la jeune blonde était déterminée, que même s'il fallait qu'elle liste toutes ses qualités, elle était prête à décrocher ce job. Puis, au moins peut-être que si son père allait être au courant, il lui pardonnerai et serait encore plus fière d'elle. Ce qui pouvait être une belle illusion. Le visage de son père le jour de son départ apparut dans l'esprit de la jeune fille, qui se hâte de chasser cette image de sa tête. Il n'y avait rien de plus bouleversant pour commencer un rendez-vous. C'était comme-ci elle se rappelait le jour où elle avait appris que son frère avait été mis à la porte. Terrible. Sauf que c'était le passé. Le passé on le laisse où il est, puis on avance dans le présent. C'était le mieux à faire.

Poussant un soupir pour ne pas se laisser distraire par quoi que ce soit, Aileen attendait toujours la patronne qui apparemment devait venir dans quelques minutes. C'était en tout cas ce que lui avait la dame quelques instants plus tôt. Une dame plutôt âgée d'ailleurs. Elle ne devait sûrement pas être une employée. Ce qui dans le cas contraire, serait fort étonnant. Tapotant toujours ses doigts sur son CV, la jeune blonde décida de stopper ce geste, pensant que cela pouvait trahir un stress. Qui était inexistant. Elle était sûre, confiante, optimiste, dynamique. Peut-être qu'elle n'avait pas une confiance surdimensionné qui lui gonflait dans la poitrine, mais en tout cas aucun stress ne semblait apparaître. Tournant légèrement la tête, elle vit apparaître une personne qui se présenta directement en lui tendant la main. Aileen serra amicalement cette main et eut un petit sourire. C'était donc la patronne. Jaleeya ; c'était un prénom original pour une coiffeuse. Bien que celle-ci semblait mimer une attitude stricte, son sourire trahissait toutefois sa gentillesse ainsi que son amabilité. C'était donc une bonne chose. La jeune blonde souriait toujours. Ponctuelle, c'était le cas de le dire. Quelques minutes plus tard à se pomponner et à se coiffer dans la glace, et elle avait faillit être en retard. Quoique cela n'était guère son genre d'arriver en retard. Alors, il y avait eu peu de chance pour que cela lui arrive le jour où elle avait un rendez-vous important. Jaleeya indiqua deux fauteuils et une petite table en proposant à la jeune fille de s'installer. Ce que celle-ci fit directement. Sans un mot. Pour le moment. Elle attendait que des questions surviennent, que la patronne lui demande telle ou telle chose.

Tenant son CV entre ses mains, Aileen décida tout de même de le donner à la jeune brune. « Voici mon CV comme demandé. Ma lettre de motivation est dedans. » s'exclama t-elle en tendant le dossier à la patronne. C'était la première fois qu'elle se présentait pour un entretien d'emploi. Ce n'était donc pas étonnant si elle ne savait pas ce qu'elle devait faire, ni ce qu'elle devait dire. Peut-être est-ce qu'elle devait laisser parler Jaleeya ou alors commencer à énumérer ce dont elle était capable. Ça aurait été stupide. Puis, elle lui avait dit au téléphone. Du moins en partie. La jeune fille avait déjà dit qu'elle parlait plusieurs langues et que la coiffure n'était pas son domaine. A présent, cela ne servait à rien de le répéter. Reposant ses mains sur ses genoux, elle fit ce sourire que son visage connaissait tant, qu'il semblait presque être ancré sur sa bouche, sur ses lèvres, sur ses pommettes, sur son visage. Un mot voulut franchir le seuil de ses lèvres, mais aucun son ne sortit. Décidément, elle ne savait pas par où commencer. Après quelques minutes, elle finit par s'exclamer de sa voix enjouée. « Vous pensez donc que j'ai peut-être ma chance ici en tant que demi-coiffeuse ? » Enfin, elle disait un truc. Peut-être étonnant. Mais au moins c'était dit. Au fond d'elle, Aileen espérait qu'une place soit possible. Cela pourrait égayer sa fin de journée, puis ce serait une bonne nouvelle à annoncer à Clyde, à ses parents. Surtout à Clyde. En effet, la jeune blonde était prête à tout pour redonner le sourire à son frère, alors même si la bonne nouvelle ne la concernait qu'elle, peut-être qu'elle aurait la fierté de son frère. Ses yeux bleus fixèrent Jaleeya. En attente d'un interrogatoire. De questions, de test.

Pendant quelques fractions de secondes, elle tourna la tête pour regarder le salon, pour voir ce qu'elle n'avait pas remarqué avant. Son impression se confirma. Le salon de coiffure avait l'air vraiment très accueillant, peut-être que les prix étaient d'ailleurs attractifs, quoique non cela n'était guère important. Les mains croisés, toujours posés sur ses genoux, elle reposa son regard sur la patronne et son attention se centra uniquement sur ce rendez-vous.