Encore une journée bien remplie. La boulangerie était quotidiennement assez fréquentée pour ne pas s’ennuyer. Et je devais bien avouer que malgré le fait que j’adorais mon travail, toute cette agitation était éreintante. Ce que j’aimais par-dessus bien des choses, c’était m’aérer l’esprit après de pareilles journées de travail. Et généralement, je parcourais la plage alors que le soleil était déjà bien couché. Et c’est ce que je m’étais résolu à faire ce soir-là. L’absence d’habitants dans certains coins de l’étendue de sable était agréable pour se détendre et penser à autre chose. Je pris soin de prévenir Jaleeya, ma colocataire, de ma sortie, pour ne pas qu’elle s’inquiète. J’avais déjà pris mon souper et elle n’était pas rentrée avant que je ne sorte. J’avais d’ailleurs acheté une glace dans une boutique touristique avant d’enfin arriver à la plage, la nuit étant bel et bien arrivée.

Écouter le calme de l’eau était apaisant. Je me posai un moment dans le sable pour finir ma glace, pensant à la journée que j’allais avoir le lendemain, avant de chasser cette idée ; je n’étais pas venu pour penser travail, ni me prendre la tête. J’observai les vagues et les va-et-vient de l’eau. Je ne savais pas combien de temps j’étais resté ainsi mais mes orteils – que j’avais enlevé de mes tongs – s’étaient enfoncés dans les grains blancs. Mon dessert improvisé terminé, je pris une bouffée d’air et me relevai enfin. J’allais jeter mon petit pot et la cuillère en plastique avant de m’engager le long du bord de l’eau pour une dernière marche nocturne avant de rentrer. Je ne pris pas la peine de regarder l’heure ; je savais qu’il était tard, peut-être plus de vingt-deux heures, même près de l’heure suivante. Mais je n’en avais cure. C’était un des moments les plus privilégiés de la journée ; Cooktown n’était pas très fréquentée à cette heure-là et n’était pas très mal famée non plus, je n’avais donc jamais été inquiet à ce niveau-là.

Les tongs à la main, je marchais les pieds à moitié dans l’eau pendant un bon moment. Au point où j’arrivai finalement au bout de la plage, à un endroit encore moins fréquenté composé essentiellement de rochers voyant l’eau s’écraser sur leurs récifs à longueur de journée. Ça n’était pas très profond, mais il n’y avait ici aucun bout de sable entre les rochers et l’eau. Et je m’arrêtai. Je n’étais pas sûr de ce que j’avais vu, dans la pénombre. Alors avant de m’avancer davantage, je préférais analyser. Au bord d’un des plus gros rochers qui donnaient sur l’eau, il y avait quelqu’un. Une femme, il me semblait. Je fis deux pas et plissai les yeux. Elle avait l’air trempé. Et soudain, je lâchai mes tongs sans m’en rendre compte. Le temps que je réalise, j’avais eu le temps d’enfin apercevoir le visage de la personne.

« Anastasia… »

Ça m’avait échappé. Je fis encore quelques pas, je n’étais plus très loin d’elle à présent. Ma grande envie de la revoir avait tellement duré qu’elle l’emporta sur la surprise. Je voulais m’approcher, discuter avec elle, la voir sourire, et je ne savais même pas pourquoi. Mais alors que je ramassai mes tongs pour faire un nouveau pas vers elle, je me rendis compte qu’elle avait un visage apeuré et soulagé à la fois. Pourquoi ?

… Pourquoi ? Peut-être à cause de l’allure qu’elle avait, et dont je venais juste de prendre connaissance ? Je restai ainsi, le bras tendu dans mon élan à la découverte de la chose. Peut-être ma glace avait-elle contenu un produit illicite, plus tôt ?

Allait-elle fuir ? Elle avait l’air d’en avoir envie. Mais elle semblait bloquée, contrainte à rester. Je me rendis compte que j’avais la bouche ouverte et que je devais avoir l’air bien bête. Aussi, je la refermai et ramenai enfin mon bras vers moi. Je me sentais encore plus idiot d’avoir mes tongs à la main, maintenant que j’étais face à elle.

Avez-vous déjà été au bord de la plage la nuit ? C'est un spectacle particulièrement fascinant. Reposant surtout. Cela fait beaucoup de bien. Sentir le sable doux sur ses pieds nus, les rayons du quartier lunaire pour seule lumière, la brise fraîche fouettant ses cheveux et soufflant avec douceur sur sa peau. Un vrai délice. C'est un plaisir que je m'accorde dès que j'en ai l'occasion. Quoique cela faisait ressasser chez moi des souvenirs de ma petite enfance, des temps heureux, j'appréciai ces moments de solitude que j'estimais privilégiés. J'étais plutôt ravie que ça soit la petite ville de Cooktown qui m'accueille. Je ne m'imaginais pas du tout habiter un endroit où je n'aurais pas accès à la plage. Cela serait comme renier ma passion, effacer la plage de ma mémoire et finir par m'éteindre sous l'effet de la nostalgie. Même si c'était plus compliqué maintenant que je n'étais plus la même, un lien fort et unique continuait de me lier à la mer.

Ce soir-là, je quittais le groupe d'amis avec qui je passais mon temps libre, en avance. Après un léger souper dans un snack connu à Cooktown, je n'avais qu'une seule envie : me diriger vers la plage et me balader dans la nuit, loin des regards curieux. Il y avait là un endroit qui était peu fréquenté en raison des rochers qui bordait la mer qui constituaient un danger pour les nageurs même avertis. Les promeneurs le tenaient pour place favorite, cependant j'osais espérer, en raison de l'heure avancée, que personne n'ait la même envie de marcher dans la nuit, que moi. Un regard à ma montre me fit savoir qu'il était près de vingt-trois heures. Bien entendu, j'avais cours le matin suivant, cela ne m'inquiétait pas. J'étais un oiseau de la nuit, il m'était difficile de tomber dans les bras de Morphée sans m'être préalablement bien fatiguée pour sombrer directement dans un sommeil sans rêves.

Comme je l'avais espéré, le bout de plage que j'aimais à visiter était totalement désert. Les réverbères au loin éclairaient les environs d'une lumière tamisée qui laissait champ à l'imagination, puisque le monde n'était qu'obscurité et ombres. Rapidement, je me débarrassai de mon sac à dos sur le sable, j'étais tentée de délaisser mes baskets aussi pour sentir le sable sous mes pieds mais j'avais envie d'aller sur les récifs, je risquais de me blesser. Ce désir fut donc reporter pour plus tard. Sans plus attendre, je me dirigeai vers les rochers. Après la marée haute, ces récifs étaient emplis de trésors : coquillages, petits animaux... J'aurais aimé avoir plus de lumières pour faire des découvertes. Malgré ce désagrément, ma promenade ne risquait pas d'être ennuyeuse. Resserrant mon chandail autour de mes épaules, emmitouflant mon cou dans son col, je laissai mon regard se perdre dans le sombre horizon. Le bruit des vagues qui venaient mourir à mes pieds était mon fond sonore, je fermais les paupières et laissais échapper un soupir de bien-être. Oubliés mes problèmes de nageoires, mes petits soucis de vie quotidienne ; il n'y avait plus que la mer et moi-même.

Ressourcée, je m'étirais avec joie. Je levai le visage vers le ciel. Mon regard embrassa les étoiles parsemées dans le ciel avant de caresser le quartier lunaire. Mon coeur s'accéléra pour une raison inconnue. Je ne sais ce qui me prit, je perdis l'équilibre et finis dans l'eau sans que je ne puisse arrêter ma chute vertigineuse. Courroucée, je comptais les secondes avant que ma queue de poisson ne prenne la place de mes jambes. L'eau n'était même pas assez profonde pour que je puisse nager. Pour rejoindre les flots, je devais ramper ridiculement comme un reptile et je n'en avais aucune envie. Je devais remonter sur mon rocher et attendre que ma peau sèche pour reprendre mon apparence humaine. Je n'eus pas le temps d'accomplir mon dessein car une silhouette peu méconnue venait vers ma direction.

La panique qui me submergea fut si violente que je sentis ma dernière heure arriver. J'étais perdue, je pouvais dire adieu à mon horrible secret... J'allais surement me réveiller dans un centre , on allait me disséquer comme un vulgaire poisson ! Attendez... Je connaissais cette personne. Asten-Dale. Je fus rassurée de te voir, Dale. Même si nous n'étions pas très proches et que nous étions de simples connaissances, je savais que tu ne ferais rien pour me nuire. Je décidai de t'accorder une confiance aveugle, après tout, avais-je le choix ? Tu avais l'air plus choqué que moi, je ne savais que faire pour ne pas te faire fuir. Des pensées aimables à ton égard occupèrent mon esprit alors que je te détaillais des yeux. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant les tongs que tu tenais naturellement à la main, tes cheveux blonds qui se courbaient doucement comme un champ de blé à la moindre petite brise, ton air surpris... Mon sourire faible mais sincère ne disparut guère alors que je préparais le terrain de mon monologue d'explications saugrenues qui devaient suivre à un certain moment : « Dale.. Je sais que c'est dur... Je... C'est toujours moi, d'accord ? Je t'expliquerai tout si tu veux. Juste... fais-moi confiance. »

Difficilement, je m'extirpai de la mer. Cette eau traîtresse qui me conduisait de nouveau vers ma perte. J'étais incapable de lui en vouloir, malgré toutes les complications. Prenant appui sur mes mains, j'étais arrivée à remonter sur le rocher. Lestement, je bougeais ma queue de poisson pour éliminer les gouttes d'eau de mes écailles. Cependant, ce n'était pas suffisant. Il fallait que toute l'eau disparaisse de ma peau pour que je sois de nouveau l'Anastasia que tu connaissais. Cette rousse banale qui ressemblait à toutes les jeunes femmes de son âge. J'avais besoin de ta contribution pour redevenir moi-même. « Je t'expliquerai tout » répétai-je pour dévoiler ma bonne foi. « Mais avant tout... Ma priorité est de reprendre mon apparence... "normale". J'ai peur que quelqu'un d'autre me découvre. Là, j'aurais de graves problèmes. Il faut que je me sèche pour me retransformer. Je sais, c'est complexe... mais voilà. J'ai une serviette dans mon sac, il est sur le sable. Je ne pourrais pas me déplacer avec ça.» Mes yeux se posèrent une seconde sur ma vulgaire queue de poisson avant de te couvrir de nouveau d'un regard implorant. « J'ai besoin de toi. S'il te plait. »

J'oubliais mon orgueil pour solliciter l'aide de quelqu'un. Ma transformation avait écrasé mes principes, modifié ma nature.

Ne me laisse pas tomber, Dale.

Combien de temps nous sommes restés ainsi ? Je ne saurais dire. J’étais complètement à l’ouest. Ou figé, serait plus approprié. En vérité, mon cerveau fusait ; comprendre ce que je voyais, apprécier la présence de la personne en face de moi, ce qu’elle était, mon envie de m’approcher, de questionner, de me demander si je voulais faire marche arrière, m’engueuler pour y avoir pensé, me rendre compte que tout ceci était réel, et surtout, que des choses extraordinaires telles que celle-ci existaient – et tout ça en même temps. Je crois même que je dû ouvrir la bouche tel un poisson pendant ces quelques secondes – quelle ironie. Je vis dans les yeux d’Anastasia qu’elle réfléchissait vite, elle aussi. Qui ne le pourrait pas dans une telle situation ; pour celui qui comprend, tout comme pour celui qui doit s’expliquer, c’est la même logique. Alors je l’entendis commencer à prendre la parole.

« Dale.. Je sais que c'est dur... Je... C'est toujours moi, d'accord ? Je t'expliquerai tout si tu veux. Juste... fais-moi confiance. »

Bien sûr que je lui faisais confiance. En tous cas, elle venait de me confirmer qu’elle était… différente, par la volonté de me faire comprendre que c’était toujours bien elle. Un point sur lequel j’allais pouvoir me « détendre », oui je n’étais pas fou, et oui je voyais bien ce que je voyais. Elle se tira un peu plus sur les rochers, et commença à balancer… sa nageoire pour se sécher, je supposai. Elle avait l’air quelque peu affolé face à cette apparence et cherchait au plus vite à s’en débarrasser.

« Je t'expliquerai tout. Mais avant tout... Ma priorité est de reprendre mon apparence... "normale". J'ai peur que quelqu'un d'autre me découvre. Là, j'aurais de graves problèmes. Il faut que je me sèche pour me retransformer. Je sais, c'est complexe... mais voilà. J'ai une serviette dans mon sac, il est sur le sable. Je ne pourrais pas me déplacer avec ça. J'ai besoin de toi. S'il te plait. »

J’avais donc vu juste. Je gardais encore cet état de béatitude un moment avant de me secouer la tête et de prendre à cœur ce qu’elle me disait. Je me retournai pour scruter les ténèbres, et repérai ledit sac un peu plus loin, dans le sable. Sans rien dire, je me dirigeai vers lui, l’ouvris après une hésitation – j’entrais tout de même dans le sac d’une personne que je connaissais peu, qui plus est d’une fille – et trouvai la serviette que je lui ramenai. Mais doucement, je marchai vers elle, comme si elle allait encore fuir après tout ça. J’avais juste peur de la brusquer. Je m’avançai donc, finissant par être accroupis devant elle. Je lui donnai la serviette et elle commença à se sécher.

C’était tout bonnement fascinant. Cette couleur, ces reflets, cette brillance, j’avais encore du mal à croire en ce que j’avais devant moi. Un tel condensé de « magie »… Ou peut-être pas, après tout. Ça pouvait être finalement tout à fait naturel et normal. Nous devions vivre ensemble sans le savoir depuis… tellement longtemps. Mes suppositions me jouaient encore des tours. Au lieu de questionner, je recommençais à me faire mes propres idées qui se révélaient d’ailleurs la plupart du temps fausses. Mais je n’allais très certainement pas assouvir ma curiosité en cet instant. Non. Maintenant, j’étais là pour elle, aussi saugrenu que cela pouvait paraître. Après tout, pourquoi devais-je avoir cet attachement à Ana’ ? Je n’avais aucune raison, à part cette fascination pour sa personne, sa beauté, son caractère même que je ne connaissais presque pas. Mais ça m’envoutait, ça m’appelait, je voulais la connaître, la découvrir, l’aider.

Alors j’ouvris enfin la bouche. Toujours hésitant, j’avais peur de sa réaction, de si elle allait bien le prendre ou au contraire reculer. Bon, ça n’était pas comme si j’allais la harceler, mais c’était tellement… nouveau, tellement imprévu, tellement étrange même, que je partais avec aucune idée de ce qu’il pouvait arriver.

« … Je peux toucher ? »

Bien sur, je parlais de sa nageoire. C’était incroyable, j’avais l’impression de ressentir sa texture rien qu’en la regardant. D’ailleurs, je détournai le regard vivement tellement je sentais que je l’observais avec un peu trop d’insistance. Mais quoi de plus normal…

Je te laissai le temps de tout assimiler. Ce n'était pas tous les jours qu'il nous était donné de voir une créature mythique qui n'était pas censé exister de nos propres yeux. A ta place, je ne sais pas si j'aurais su garder mon calme. Silencieusement, j'admirai la maîtrise que tu avais sur tes sentiments. Ou alors étais-tu trop effaré pour prononcer la moindre parole... Cette idée qui venait de traverser mon esprit me faisait un peu mal ; le fait qu'on puisse avoir peur de ce que j'endurais ou carrément me craindre était si dure à accepter. Surtout venant de toi, Dale... Je resserrai mes bras autour de moi, non pas par pudeur - je n'avais pas honte de mon apparence, je n'avais pas d'autre choix que l'accepter - mais parce que je craignais ta réaction quand tu reprendrais tes esprits. Je désirai me donner un peu de temps pour avoir l'impression de maîtriser les choses. J'allais tout t'expliquer, mon accident, ma transformation, ma nouvelle vie, puis te donner le choix de faire ce que tu voulais avec ces informations tout de même précieuses.

Mais avant tout, il fallait absolument que je redevienne moi-même. Je sollicitais ton aide, tu étais mon seul secours, je m'en remettais à toi. Un poids énorme quitta ma poitrine lorsque je reçus ma confirmation que je pouvais compter sur toi. Ta silhouette fut avalée par les ténèbres pendant quelques instants, je guettai ton retour pendant que mon regard embrassait les dunes, effrayée à l'idée que quelqu'un débarque aussi et découvre mes problèmes de nageoire.

Ma serviette - mon salut ! - entre tes mains, tu retournais vers moi, sans un changement dans ta physionomie. Tu semblais frappé de mutisme et je ne fis rien pour te secouer, de peur de te brusquer ou mettre cours à tes réflexions. Silencieusement, je commençai à sécher ma peau mouillée, mettant de l'ardeur dans mes mouvements pour éviter de penser à ce qui arriverait par la suite. J'étais tellement concentrée que je fus déstabilisée par ta voix devenue rauque après ce long silence :

« … Je peux toucher ? » Je relevai la tête, quittant ma tâche, avec incompréhension. Mes questions s'éclaircirent lorsque je te vis particulièrement absorbé par ma nageoire Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire bref. J'étais étonnée par ta demande mais pas choquée, c'était plutôt normal... Je t'adressai un regard encourageant pour seule réponse avant de prendre sa main et la guider doucement, sans précipitation afin que tu puisses te retirer si l'envie te prenait, vers mes écailles rosées. J'étais habituée à leur contact, me concernant. Elles étaient rugueuses au toucher, rappelant bien entendu la consistance d'une nageoire de poisson et semblaient dégager une puissance particulière, malgré leur aspect brillant et poli. Mon regard ne quitta guère ton visage lorsque tu eus ton premier contact, guettant ton changement d'expression. A mes yeux, tu avais l'air d'un enfant qui faisais une première découverte. C'était un moment fort et en même temps si anodin.

Enfin, ma nageoire disparut dans un moment de magie, laissant place à des jambes parfaitement normales, recouvertes d'un pantacourt en jean et chaussant des basket. J'étais devenue une jeune femme comme les autres. Enfin, je pus quitter ma ridicule position sur le ventre et me relever. Je dépoussiérai mes vêtements de sable fin. Nous restâmes là, silencieux, le bruit des vagues étant notre fond sonore. Un soupir mélangeant espoir, soulagement, satisfaction et lassitude franchit mes lèvres. Je me tournai vers toi, te couvrant d'un regard légèrement fuyant, encore déstabilisé. Enfin, j'entrouvris les lèvres et finis par demander d'un ton incertain : « Veux-tu... marcher un peu avec moi ? Sur le sable. Ainsi nous pourrions parler et je pourrais répondre à tes interrogations. Tu te poses certaines questions, n'est-ce pas ? »