• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Pas vraiment. Je vis plutôt au jour le jour, j'avance sans me prendre la tête sur où je serais la semaine d'après, ce que je ferais le week-end. Je ne dis pas non plus que j'agis n'importe comment. Disons plutôt que je suis sérieux dans mes démarches, mais je ne veux pas faire de projets. Alors des rêves, ou des espoirs... Je ne sais pas, ça me viendra en temps voulu.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous raconter le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Le mariage de ma soeur, j'imagine. Je n'ai pas une vie très palpitante, et même si je suis heureux la plupart du temps, je n'ai pas de réel moment particulier qui se détache du reste, si ce n'est ce jour-là. Ce jour où j'ai vu ma soeur plus heureuse que jamais.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Peut-être mon arrivée à Cooktown. J'aurais du l'avancer. Vous voyez, je suis né à Melbourne, puis j'ai grandi à Sydney. Adolescent, je suis sorti pendant trois ans avec une camarade de classe, puis nous avons rompu. J'ai ensuite déménagé à Cooktown, mais pas suffisamment rapidement après ladite rupture. Je suis resté trop longtemps à côtoyer la demoiselle en question et je l'ai très mal vécu.

• Vivant dans une petite ville côtière, aimez-vous vous aller nager ou profiter des plages de Cooktown ? J'adore ! Surfer est un de mes gros passe-temps. J'aime autant pratiquer la chose que simplement nager ou me détendre sur la plage. J'ai quasiment grandi dans l'eau, à Melbourne, à Sydney, et ça n'est pas à Cooktown que j'ai perdu cette passion.
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Si ce n'est des phénomènes astraux (étoiles filantes, comètes, etc), non, du moins il ne me semble pas. Pourquoi, vous en avez à me proposer ?

J’ai trois prénoms. Du moins deux, dont un composé. Mais je les vois tous comme un prénom à part. Maxan, je le trouve original, bien qu’il vienne d’un prénom que je trouve trop répandu, trop commun, trop impersonnel. Asten-Dale. Je le trouve chouette entier, et si je le décompose, c’est encore plus intéressant. Asten a une consonance qui me plaît bien, ça fait léger, féérique. Dale, bizarrement, je m’y suis beaucoup attaché sans trop savoir pourquoi, ça m’est venu comme ça. C’est beau, clair, court, ça raconte tout. En résumé, j’aime les trois, même si j’ai mes préférences. Je me présente généralement sous Dale comme un réflexe, mais je n’oblige personne à m’appeler ainsi ou ainsi. Chacun fait comme il veut, Maxan, Asten, Dale, Asten-Dale, je ne m’en formaliste absolument pas, c’est à la convenance de la personne. J’ai d’ailleurs eu droit aux surnoms Max et As’, Dale étant trop court pour avoir un diminutif.

The one with the family

Avant que je ne vive seul, mon foyer se composait de mes parents, ma grande-sœur et moi-même. Je ne pouvais pas rêver meilleure famille. Mes parents se sont toujours bien entendus, et c’est encore le cas aujourd’hui. Pourtant, ils se sont mariés très jeunes, avant leur vingt ans, et tout leur entourage était certain que ça ne tiendrait pas. J’aurais bien envie de leur rire au nez maintenant… Ils m’ont eu après un premier enfant, une fille. Cherry. De deux ans seulement mon aînée, elle m’a toujours adoré. Elle passait son temps, quand nous étions enfant, à prendre soin de moi, à faire la fière en me montrant l’exemple, autant à la maison qu’à l’école. J’ai toujours été ravi de traîner à ses côtés, c’était un privilège unique et précieux. J’ai connu ses amis comme elle a connu les miens, au fil de notre croissance. Elle n’a jamais été vraiment chieuse, et j’étais relativement calme, c’est peut-être pour ça que nous nous entendions si bien. Et puis vint le jour où elle rencontra son actuel mari. Je sentais qu’elle s’éloignait, qu’elle était différente, qu’elle rêvait. Ils se sont mariés trois années plus tard. Les larmes aux yeux, je l’ai vue partir à son bras, plus heureuse que jamais. C’est une image qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.

The one with the moving

Je suis né à Melbourne où j’ai passé les cinq premières années de ma vie. Mes deux parents étant professeurs, ils ont été mutés à Sydney où nous avons donc déménagé. Nous y sommes restés jusqu’à mes dix-huit ans, après quoi nous nous sommes installés à Cooktown. Mes parents, qui avaient acquis en expérience et en maturité dans le métier, ont décidé de se poser dans une ville plus calme de leur choix, enseignant dans un lycée. Quant à moi, je me suis directement installé seul, près de la plage, et pas très loin du centre-ville. Je voyais ma famille presque tous les jours, surtout ma sœur de qui je ne pouvais me passer. Jusqu’à ce qu’elle rencontre son mari, bien entendu. J’ai récemment rencontré une jeune femme du nom de Jaleeya, dans un bar où, tous deux en manque de parlote, s’est approchée pour me faire la conversation. Fraîchement arrivée en ville, je me suis proposé pour lui faire visiter ; c’est ainsi que j’ai appris qu’elle cherchait une habitation, et c’est tout naturellement que je lui ai proposé une colocation.

The one with the broken heart

De mes quatorze ans à mes dix-sept ans, j’ai fréquenté une fille. Une camarade de classe, plus précisément. Précoce me direz-vous, le fait était que j’étais tout simplement amoureux, et que notre âge ne me choquait aucunement. Nous avons tout découvert ensemble, c’était la passion, si nous pouvions la qualifier ainsi à cause de notre jeunesse. Mais elle a fini par me quitter. Même si je trouvais ça ridicule, je dois bien avouer que j’étais effondré. Elle m’avait accompagné dans mon adolescence, c’était comme si je perdais tout d’un coup. Pour couronner le tout, mes parents ne nous ont fait déménager que l’année d’après, et j’ai dû voir mon ex presque tous les jours – nous n’étions cette année-là plus dans la même classe. Ça m’a fait un bien fou de changer d’endroit, de ville, d’espace. Et puis chemin faisant, je me suis reconstruit. A l’université de Cooktown, j’ai même remarqué dans les couloirs cette fille aux yeux magnifiques. Nous ne suivions pas les mêmes cours, mais étrangement nous avions quelques amis en commun. Pendant une soirée, nous avons même été présentés. Anastasia. Quel joli nom. Je ne la connais quasiment pas mais je me suis rappelé de ce moment depuis lors. Quelque chose de spécial émanait d’elle, je ne saurais pas dire quoi, mais à chaque fois que je la croisais je ne pouvais empêcher mon cœur de s’emballer. Malheureusement, nous n’avons jamais cherché à nous connaître plus, à nous rappeler qu’on avait été présentés. Je ne pourrais pas vraiment dire que la chose est réciproque, mais je sens que ma présence ne passe pas inaperçue non plus, en toute modestie. J’attends juste le jour où par un heureux hasard, nos chemins se croiseront à nouveau.

The one with the baking

En arrivant à Cooktown, j’ai intégré l’université pour suivre des cours de cuisine, avec pâtisserie en option. C’était ce que j’aimais faire le plus, les desserts, déjà basiquement. A la maison, j’étais régulièrement derrière les fourneaux, à réinventer des recettes de famille. J’y prenais plaisir et je devais bien avouer que j’étais particulièrement doué. C’est donc tout naturellement que je suis dirigé dans cette branche de métier, poussé par mes parents et ma sœur qui étaient heureux et fiers de moi. Et là, je me suis pris de passion pour la réalisation de pâtisseries. Etonnant, non ? On imaginerait plus aisément qu’un jeune homme tel que moi soit professeur de surf, serveur ou encore tenant un bar ou un club de sport. Et bien non, j’aimais la cuisine. J’ai obtenu mon diplôme à mes vingt-et-un ans, après trois ans d’études. De suite, j’ai cherché un travail, et j’ai atterri dans la boulangerie la plus renommée de la ville. The Cupbread. Le gérant, un agréable quinquagénaire posé et souriant m’a pris pour lui prêter main forte. Mais moi, ce que je voulais, c’était confectionner des pâtisseries, et non rester derrière le comptoir pour servir les clients. Il m’a donc généreusement offert une place de pâtissier officiel pour la boutique. En gros, la partie « dessert » de la boulangerie est sous ma responsabilité depuis deux ans.