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 SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation.

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Sixtine Billie-J. O'Brien
Sixtine Billie-J. O'Brien
FONDA girl gone wild.

PSEUDO : ziggy stardust. / clémence.
CRÉDIT : avengedinchanes
MESSAGES : 3055
ARRIVÉE : 28/05/2012
ÂGE : vingt-quatre ans.
SITUATION : célibataire.
EMPLOI : à la recherche d'un emploi.
CLAN : seiren. (écosse)
POUVOIR : peut faire chauffer l'eau jusqu'à ce qu'elle s'évapore.
JUKEBOX : mika - dr. john.
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MessageSujet: SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation.   SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation. EmptyJeu 5 Juil - 17:20



sixtoys
i don't give a damn about my bad reputation

PSEUDOS DES PARTICIPANTS : Aloys Jimmy-C. Wellington et Sixtine Billie-J. O'Brien SUJET OUVERT PAR : Sixtine. DATE ET HEURE : huit juillet, en début d'après-midi, vers quatorze heures. LIEU : the reef cafe. météo : bien qu'ensoleillée, températures agréables de mi-saison. CONTEXTE DE LA RENCONTRE : paresser au soleil en terrasse, se dire que la vie est belle. Et trouver quelqu'un à emmerder. DE L'EAU AUX ALENTOURS ? ça n'est pas drôle sinon.
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Dernière édition par Sixtine Billie-J. O'Brien le Mar 10 Juil - 13:58, édité 1 fois
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Sixtine Billie-J. O'Brien
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PSEUDO : ziggy stardust. / clémence.
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MessageSujet: Re: SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation.   SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation. EmptyVen 6 Juil - 17:46



I don't give a damn 'bout my bad reputation
And that's how I'm gonna stay


La sensation était nouvelle. Jamais elle n'avait voyagé, son univers avait toujours été familier, connu. Chaque chose avait alors sa place. Ici, c’était un danger permanent, une bouffée d’adrénaline continuelle. Elle n’avait assez d’yeux pour tout découvrir, mais s’abreuvait déjà de chaque détail bien différent de son quotidien. Vingt-quatre ans des mêmes visions n’avaient guère habitué son œil à tant de beauté, de soleil, et d’inconnu. Elle avait envie d’être partout à la fois, de courir partout où bon le lui semblerait. Elle répondait par son hystérie usuelle à tout ce changement, son hyperactivité lui ordonnant de s’activer. En quelques heures déjà, dans une ville nouvelle et inconnue, elle avait trouvé un logement grâce aux bons conseils d’un natif. Elle s’était contentée d’un regard à la superbe maison qui louait ses chambres, d’une boutade à Owen, avait jeté ses sacs dans la pièce qui lui avait été attribuée et s’était ruée dehors. Cooktown l’attendait.

La ville était étonnante. Minuscule. Composée d’uniquement quelques rues principales, elle semblait être destinée à quelques poupées tant les bâtiments paraissaient fragiles et factices. Où que l’on était, la vue était superbe, directement sur une mer azur reflétée sur un ciel d’un bleu limpide qu’elle ne connaissait pas. Tout semblait désert, sans doute était-ce dû à l’heure, où chacun devait travailler. Elle l’espérait du moins, habituée à une agitation permanente. Qu’importe, elle sentait qu’elle allait se plaire ici. Elle pouvait tout recommencer, découvrir sans cesse, rencontrer. L’apport humain de ce voyage allait être considérable, pour elle qui appréciait sa sociabilité nouvelle et en profitait pour ne jamais rester seule. C’était une culture bien différente que la sienne en Écosse qu’elle allait apprendre et vivre, c’était une toute nouvelle expérience, une toute nouvelle vie.

Après un rapide tour de la ville, qu’elle fut surprise de trouver aussi petite, elle s’assit à la terrasse d’un café ouvert. Le soleil frappait sa peau fragile de rousse diaphane, mais elle tenait malgré tout à rester à l’extérieur – peu usée à ce temps, incroyable à ses yeux. Elle savait qu’elle allait le regretter lorsqu’elle se sentirait brûler, mais peu lui importait pour l’instant. Elle commanda un café, sachant pertinemment qu’il n’y avait pas droit, à quelque serveur dont elle oublia immédiatement la physionomie : elle avait tellement plus à voir. Pourtant, la terrasse était presque vide. Il n’y avait qu’un homme, attablé devant un alcool qu’elle ne pouvait distinguer, au téléphone. Elle regretta immédiatement d’avoir porté son choix sur ce café-ci, désert, alors même que ce qu’elle désirait était une rencontre, quelques dialogues et un peu de rire pour parfaire cette journée grisante. Elle ne supportait pas les gens qui s’accrochaient à leur mobile et évitaient le contact physique, pour elle si capital. Elle était une personne tactile et orale, qui avait besoin de se pendre au bras de son interlocuteur afin de rire aux éclats. Le principe même de la communication au moyen d'un objet, quel qu'il soit, lui était étranger. Elle n'y voyait qu'un intérêt mineur, celui de rester en contact. Mais il tuait le dialogue humain, le plaisir de l'échange.

Elle s'en était privée durant des années, ses parents l'incitant inconsciemment à s'écarter du monde à et développer une personnalité solitaire et effrayée. Peut-être était-ce pour cela qu'aujourd'hui, rien ne comptait plus que la recherche constante d'un bonheur à plusieurs. Un bonheur simple, libre, rapide et heureux, qui n'enchaînait pas. Un bonheur à sans cesse faire évoluer. Elle repartait désormais de zéro, effaçait l'ardoise de ses essais, ses ratés, et souriait à ce que la vie avait à lui offrir. Cet après-midi, à cette terrasse de café, ce jeune brun à la barbe naissante, séduisant en diable. Game on. Elle posa négligemment ses jambes croisées sur une chaise à côté de la sienne et renversa la tête, profitant des rayons de soleil sur son visage, et ferma les yeux un instant. C'était aussi une sensation nouvelle, ça. Du soleil.

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Aloys Jimmy-C. Wellington
Aloys Jimmy-C. Wellington
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MessageSujet: Re: SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation.   SIXTOYS ◮ i don't give a damn about my bad reputation. EmptyMar 10 Juil - 14:06








You're in a strange part of our town…
I said please don't slow me down if I'm going too fast


Ville médiocre qu’est cette foutue Cooktown. Je passe, l’air las, sur une poignée de routes ensablées dont les particules de poussière s’élèvent en masse au moindre coup de vent, faisant plier les vieux palmiers défraichis qui bordent ces allées goudronnées grossièrement ; où l’ombre, les jours ensoleillés, se fait aussi rare que la vie dans l’Arctique, que la lumière dans les abysses. Je longe, à pied, quelques vulgaires kilomètres de plage pris d’assaut par les étudiants en vacances, qui rendent l’espace bruyant, agité, impossible, invivable. Ces pauvres idiots illettrés qui n’ont que leur doigts pour savoir compter et qui perdent leur temps dans cette ville paumée sans avenir, égarée et coincée dans un passé à peine assez glorieux pour devenir une excuse à un peu d’action une fois par an –quand un an passe sûrement comme un siècle, c’est à se demander ce que cela vaut réellement. Et encore, s’il est possible d’affirmer que ces minuscules hectares de la taille d’un quartier de Sydney au milieu du désert est une ville. Un village, une bourgade tout au plus. Quelques grosses maisons près de la mer, entre un désert aride et une épaisse forêt. Le hameau secret d’une secte, voir un enclos à pigeons. A chaque fois que je m’accorde ces heures de balade, mains dans les poches, à n’observer qu’à peine ce qui m’entoure tant cela n’en vaut pas le détour, à fumer cigarette sur cigarette, je constate que la fumée ne rend pas le paysage plus plaisant. Ça pue le quotidien, l’hypocrisie entre bons voisins bien obligés de se supporter chaque jour que Dieu fait, le poisson, le sable, le mauvais café, les filles faciles, ou frigides, les mecs paumés, ou ivres, le bois humide, le béton brûlant, l’iode. Un enfer, un mirage. Ville médiocre, insipide, tout au plus digne d’être le décor en carton-pâte trop coloré d’un mauvais western, voir même le décor de ma vie, avant d’être rayée de la carte. Et ainsi, comme elle l’a toujours fait, elle trouvera son intérêt dans son passé et son histoire bien plus que dans sa vie présente. Tel un vieux fossile bon pour se faire oublier au milieu d’un musée, telle une photographie dans un vieil album poussiéreux. Passable petit foyer de la platitude et de la banalité. Oui, j’aime bien Cooktown. Ce n’est ni Londres, ni Sydney. C’est Cooktown.

Passant près du Top Pub, je devine à travers la baie vitrée opacifiée par la poussière que la jolie blonde allant et venant d’un bout de la salle à un autre est la jeune Lily-Rose. Je n’ai guère envie de la croiser aujourd’hui, et change donc mes habitudes désormais ancrées depuis quelques semaines. Je continue mon chemin jusqu’à traverser deux ou trois carrefours et tomber sur le second café le moins minable et miteux de la ville. Le Reef. Sa façade bleue criarde à la peinture écaillée par endroits, sur laquelle tient à peine une enseigne en bois érodée par le sel des torrents d’eau de pluie tombés lors des ouragans des années précédentes. Sa salle minuscule et sombre, deux fenêtres peinant à couvrir toute la surface de la pièce au parquet grinçant, usé, ponctué par quelques lourdes tables et chaises douteuses. Elle se poursuit à l’extérieur en une terrasse étroite baignant à moitié dans une ombre salutaire quand vient l’été. Personne ne se trouve là. Si ce n’est un bonhomme accoudé au bar et discutant avec une serveuse. Et moi, désormais. Il ne m’est pas bien compliqué de me trouver une table où m’installer, ayant l’embarras du choix. J’en choisis une en extérieur où je n’aurais pas à subir de conversation qui ne m’intéresse pas. Je demande un soda additionné à un whisky, rien de bien original ; ne connaissant pas l’endroit, je préfère me raccrocher aux valeurs sûres de la boisson gazeuse à l’ambre sombre et au goût sucré, tout en compensant ma solitude à l’aide d’un peu d’alcool.

Cette solitude n’est pas faite pour durer. La vibration de mon téléphone portable me sort d’une torpeur dans laquelle je me suis doucement laissé glisser. Je porte le fin combiné à mon oreille, sans rien articuler et confirmant ma présence d’un simple son venu du fond de ma gorge. « Mais merde, mec ! Apprends à répondre au téléphone ! » Je reconnais sans peine la voix d’un ami –d’une connaissance qui se croit être mon ami- de Sydney. Je soupire. Parfois, je me dis que mon téléphone ne me sert qu’à faire semblant de prendre le numéro des demoiselles que je ne rappellerai jamais. « A l’institut, on a appris pour ton accident. J’essaye de t’avoir depuis des jours pour savoir comment tu vas ! » Trop aimable, c’est mignon. Même, complètement con. La plupart des gens ne comprennent pas la manière dont relater un fait le fait remonter à la surface, et donc, logiquement, comment les évènements marquants deviennent perturbants à narrer. Ou alors, ils le savent parfaitement, mais sont trop idiots pour piger que cette règle s’applique autant à eux-mêmes qu’aux autres. En résumé, j’envoie chier mon interlocuteur. « Si tu veux me consoler, trouve moi une nana assez canon pour être conne, qui peut ramener son cul jusqu’à ce trou paumé. J’en peux plus des boîtes de thons par caisses auxquelles j’ai droit ici. » Il se met à rire. Pas moi. J’écoute d’une oreille son discours sûrement censé être particulièrement drôle, et observe d’un œil la jeune femme qui a le courage de venir poser ses fesses sur cette terrasse. Je la détaille d’un simple coup d’œil ; pâle, en tenue légère, donc Européenne ; faisant la belle étoile de mer au Soleil, donc d’Europe du Nord ; rouquine à l’accent détonnant, donc Ecossaise. Nom d’un chien, quel café de merde. Je soupire. « J’suis officiellement en Enfer. Une rouquine a décidé de polluer mon espace vital. […] Je te jure, tu devrais voir ça. […] Mais tu te pique à la farine ? C’est une rousse, quoi. Elle peut être aussi sexy qu’elle veut, sa vie est fichue. […] Bien sûr que si, fichue. La pauvre n’aura jamais le plaisir de m’avoir sous sa couette, elle peut tout de suite se noyer dans son café. » Cette fois, je ris, mais pas lui. Sans une once de discrétion, je me tourne vers la demoiselle, lui adresse un large sourire et un signe de la main. Bonjour, je ne vous connais ni d’Eve, ni d’Adam, bien heureusement, mais je m’ennuis, alors même si vous êtes rousse et habillée comme un sac, vous allez avoir l’honneur de vous rendre utile.
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