Depuis que t'es monté là-haut les anges n'ont jamais été plus beaux (PV Maisy)
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Woody A. Eastwood
CRÉDIT : mocking jay. bazar
MESSAGES : 177
ARRIVÉE : 01/07/2012
ÂGE : 22 ans
SITUATION : célib
EMPLOI : poissonnier
Sujet: Depuis que t'es monté là-haut les anges n'ont jamais été plus beaux (PV Maisy) Lun 9 Juil - 18:18
Rencontre au cimetière
PSEUDOS DES PARTICIPANTS : Maisy-Scarlett J. Fawkes et Woody Eastwood SUJET OUVERT PAR : Woody EastwoodDATE ET HEURE : 10 juillet 2012 à 17h LIEU : cimetière de Cooktownmétéo : ensoleillée CONTEXTE DE LA RENCONTRE : Woody se rend sur la tombe de son père, Maisy sur celle de son frère... DE L'EAU AUX ALENTOURS ? pour les fleurs du cimetière
(c) moi & tumblr
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Dernière édition par Woody A. Eastwood le Lun 16 Juil - 14:10, édité 2 fois
Woody A. Eastwood
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ÂGE : 22 ans
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Sujet: Re: Depuis que t'es monté là-haut les anges n'ont jamais été plus beaux (PV Maisy) Lun 9 Juil - 18:31
Maisy & Woody
Déjà plusieurs semaines qu’il était de retour à Cooktown. Plusieurs semaines qu’il avait repris la petite poissonnerie familiale pour sa mère, plusieurs semaines qu’il était de nouveau dans ces rues, parcourant les paysages familiers de la ville de son enfance, un nœud au ventre et des souvenirs plein la tête. Pourtant ce fut seulement aujourd’hui qui Woody eut enfin le courage d’affronter cet endroit. Après un premier arrêt chez le fleuriste où il acheta un ravissant bouquet aux couleurs chaudes et vives, il se dirigea vers le cimetière de la ville. Il se gara sur le parking. Un instant, il resta assis sur le siège conducteur, songeur, attendant un signe, un déclic, que quelque chose se produise. Mais rien n’arriva. Cela faisait dix ans que son père était décédé. Dix ans qu’on l’avait enterré ici. Woody se rappelait très bien de la cérémonie. La mémoire est quelque chose d’étrange : elle marque au fer rouge les évènements douloureux, les rendant impossibles à oublier, les faisant hanter nos songes et nos cauchemars, effaçant peu à peu les moments de bonheur. Jamais Woody ne pourrait oublier ce jour, les sanglots inconsolables de sa mère, les mines défaites des amis de ses parents, de sa famille venue les rejoindre pour les soutenir dans cette épreuve. Jamais il n’oublierait l’instant où la tombe renfermant le corps sans vie de son père s’enfonça lentement en terre. Jamais il n’oublierait la poignée de terre que chacun tour à tour déposa sur le cercueil. Jamais il n’oublierait ce jour… La couleur du ciel, l’odeur des embruns qui balayaient les cheveux des endueillés réunis ici, la voix du prêtre lors de l’éloge funèbre, le goût salé de ses larmes qui roulaient sur ses joues durant toute la commémoration. Cette foule de sensations le submergea alors qu’il sortit de la voiture et prit le chemin de l’entrée. Il poussa le portail noir et pénétra dans le cimetière d’un pas peu assuré. Rien n’avait changé ici : un jardin immense où fleurissaient les pierres tombales, un parc où l’on cultivait le deuil, la nostalgie, le chagrin… Les tombes s’alignaient devant lui, tristes et mornes. Le marbre gris s’habillait de fleurs aux couleurs lumineuses mais l’atmosphère restait lourde et glauque. Des petites allées sableuses séparaient les tombes en plusieurs rangées. Les silhouettes des caveaux familiaux se dessinaient un peu plus loin. Malgré les dix années qui avaient filé, Woody se rappela instinctivement le chemin à suivre pour se retrouver devant le tombeau de son père. Sa gorge se serra lorsque ses yeux se posèrent sur l’écriture dorée qui ornait le marbre : « Charles Eastwood 1957 – 2002, Mari aimant, Père dévoué, Ami Loyal ». Woody s’accroupit devant la pierre tombale, il tendit la main et laissa glisser ses doigts sur le marbre froid puis sur le relief des lettres qui composaient l’épitaphe. Il ravala un sanglot, détourna les yeux vers les fleurs séchées qui reposaient dans un vase à côté du tombeau et qui étaient censées le décorer. Il fallait qu’il s’occupe les mains, qu’il s’occupe l’esprit, afin de s’empêcher de perdre pied, d’arrêter ce sentiment de profond chagrin qui l’envahissait et qui grandissait en lui depuis qu’il avait passé le portail du cimetière. Il s’empara donc du bouquet fané et le jeta un peu plus loin. Il déposa ensuite la nouvelle composition florale fraiche, colorée et parfumée. Il arrangea avec soin les tiges des fleurs, remplit le vase à l’aide d’un petit arrosoir et admira un instant le résultat. A présent qu’il avait finit de s’affairer, la vague de nostalgie refit son entrée et le submergea à nouveau. Tout semblait se troubler autour de lui, sa vision devint flou, seule l’image de la pierre tombale de son père resta nette dans son esprit. Les bruits alentours furent comme étouffés, mis en sourdine, si bien qu’il n’entendit pas le bruit de moteur annonçant la venue d’un autre visiteur, ni les bruits de ses pas dans l’allée. A ce moment, absorbé dans la contemplation de la demeure funéraire de son défunt père, seuls les souvenirs surgissaient dans sa tête comme des éclairs. Toute son attention était concentrée sur cela. Le sourire de son père, le son chantant et communicatif de son rire, sa patience lorsqu’il lui apprenait différentes sortes de nœud, la chaleur de sa voix lorsqu’il lui parlait de la mer, de l’océan et de son navire, son regard vigilant et protecteur lorsqu’il l’emmena pour la première fois à bord de son bateau de pêche, sa fierté lorsque Woody ramena sa première prise à la maison… Les images s'enchainaient dans sa tête et Woody était complètement aspiré dans ce tourbillon de souvenirs. Une larme coula le long de sa joue sans même qu'il ne se rende compte. A ce moment précis, plus rien n'existait, plus rien de comptait. Il était redevenu le petit garçon de 12 ans à qui l'on venait d'annoncer que son père avait eu un accident en mer, qu'il avait perdu la vie dans ce naufrage, qu'il était décédé, qu'il ne le reverrait plus... Plus jamais.