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 Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo

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Steven T. Northcutt
Steven T. Northcutt

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SITUATION : Célibataire et c'est très bien comme ça.
EMPLOI : Vous voudriez savoir hein ? :D
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MessageSujet: Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo   Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo EmptyVen 3 Aoû - 1:11



here's my number so call me maybe
ou comment souffrir d'un dédoublement de personnalité façon Nemo !

PSEUDOS DES PARTICIPANTS : Steven T. Northcutt & Nemo T. Morrigan. SUJET OUVERT PAR : Steven T. Northcutt. DATE ET HEURE : Le 2 août à 21h45. LIEU : Dans un bar irlandais. météo : Beau temps, ensoleillé la journée, nuit claire, tout ça. CONTEXTE DE LA RENCONTRE : Après s'être fait lâcher à la dernière minute pas un pote qui avait une urgence, Steven se retrouve seul dans un bar irlandais, et pour une fois celui-ci est réglo. Comme il n'a pas envie de rester seul, il décide de contacter un type bizarre mais drôle (et aussi complètement bourré) qu'il a rencontré à l'hôpital quelques jours plus tôt. Après une petite discussion par sms, Nemo décide de le rejoindre. Vont-il bien s'entendre ? Vont-il finit par se battre ? Vous le saurez dans l'épisode d'aujourd'hui 8D DE L'EAU AUX ALENTOURS ? Dois-je rappeler que nous sommes dans un bar ?

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MessageSujet: Re: Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo   Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo EmptyVen 3 Aoû - 1:12

Je le savais.
Je savais qu'il allait y avoir un coup foireux du genre. « Hey salut Steve ! C'est moi Henri. Je suis désolé mais je vais pas pouvoir venir ce soir, j'ai un imprévu. Je te raconterai après demain quand on se reverra, promis je te paierai un verre un de ces jours pour te dédommager. Encore désolé ! » Sacré Henri. Sans rancune, je suppose.
Je jette un regard rapide autour de moi. Je suis au comptoir d'un bar irlandais tout à fait réglo (pas comme l'autre… pas de mac à l'horizon, Dieu merci) arborant fièrement des trèfles verts géants au mur, choix de mon fidèle ami - collègue - qui ne vient pas du tout de me planter. Sérieux je me suis même démerdé pour être en avance ! Mais non. Ouais sur le coup j'ai un peu les boules. Je pourrais être ailleurs, j'ai plein de trucs à bosser pour les cours. Mais je suis là. Pour rien.
Vous vous demandez peut-être qui est ce cher et tendre Henri ? Il travaille avec moi à la réception de l'hôpital du coin. Des fois il est là, des fois il est pas là, je sais pas trop comment il se débrouille pour ne pas se faire virer mais bon. Il est sympa, c'est déjà ça - et un peu alcolo sur les bords. Je crois qu'il fume des trucs un peu bizarre sur le parking des ambulances. C'est toujours le mec qui a un bouton de travers, l'œil un peu vitreux mais la réplique vive. Il est marrant. Il égaye un peu les soirées où je bosse là bas et où je vois défiler des surfeurs qui se sont méchamment ramassés ou qui se sont faits mordus par un crocodile (ils savent pas reconnaître une planche de surf d'un animal ou quoi ?), les gosses qui vomissent par terre pour ajouter au parfum « chloroforme » une aigre-douce senteur gastrique et les diverses catastrophes quotidiennes comme l'empalement de l'index ou du pouce sur un couteau trop bien aiguisé - faut pas croire, c'est violent une pomme de terre comme ça veut, ça résiste - ils peuvent pas avoir des épluche-légume comme tout le monde eux aussi ? Et donc de temps en temps on va boire un verre tous les deux pour discuter de tout et de rien.
Mais là il est pas là. Je ne m'inquiète pas trop. Son message n'était pas très alarmant. Je lui répond d'ailleurs un vague « ok salaud tu me revaudras ça :D » avec un petit smiley pour ne pas qu'il se méprenne sur le ton et je m'accoude au comptoir. Je n'ai rien pris encore et je regarde le barman essuyer machinalement ses verres. Qu'est-ce qu'on s'emmerde. Je commande une bière.

Quand la pression - la seule que j'ai prévu de boire, et lentement - m'arrive devant le bec, je repose mon regard sur mon portable. Par un enchaînement de pensées que je serai incapable de vous reproduire en détail (téléphone + alcool > mec bourré de l'autre jour, c'était pas si dur en fait) je repense à ce… comment déjà ? Morrington ? Ah, Morrigan. Aaah oui Nemo. Oui forcément le nom m'a marqué, j'ai bien aimé le film d'animation. Je me demande combien de fois par jour on doit lui faire la blague ?
Morrigan, c'est un type bizarre qui s'est présenté à la réception il y a quelques jours quand j'étais en service. C'était assez impressionnant. Non, non pas son nez en sang, mais son attitude. Il était complètement bourré, pour commencer. Je vous jure. Il est arrivé en titubant, des traces jaunâtres - ou verdâtres, c'est vous qui voyez - sur sa chemise blanche et surtout un grand sourire aux lèvres. Je l'ai vu arriver à des kilomètres. Au départ j'étais un peu inquiet de voir débarquer un type comme ça. Un mec ivre, bruyant et plutôt grand et baraqué comme lui c'est pas forcément rassurant. Mais finalement ça s'est plutôt bien passé.
C'était drôle surtout. Comme je vous disais, il est venu vers moi et il s'est accoudé à l'accueil sans rien dire d'abord. Il s'est mis à me fixer avec son sourire béat et des yeux de… biche ? J'en sais rien pour la comparaison mais en tout cas avec un certain regard quoi. Avec son visage ensanglanté ça le faisait pas trop. Donc après que tout une ribambelle d'anges soient passés, je lui ai demandé de remplir le formulaire, ce qu'il a fait sans rechigner. Je souris en pensant à la suite. Après avoir rempli, il avait laissé une petite note en bas ainsi qu'un gribouillis. Un cœur, une étoile, un chameau, un plan du métro je sais pas mais en tout cas ça ressemblait à rien. « Appelle-moi quand tu veux, poupée ». Puis ç'avait été comme dans un dessin animé. Il avait fait un clin d'œil exagéré et c'était limite si une petite étoile n'avait pas surgi avec un "pop" magique.
Et puis paf. Il s'était écroulé par terre. Un ronflement m'avait informé qu'il était simplement endormi.
Je vous promet que j'ai fait tout mon possible pour ne pas éclater de rire et mourir là en m'étouffant avec ma propre salive - trop classe. J'ai réussi à appeler un brancard et des infirmiers plus ou moins dépités par son état se sont occupés de lui. Puis je ne l'ai pas revu puisque je suis rentré chez moi avant lui.

Mais figurez-vous que j'ai gardé son numéro. Un type aussi drôle, on n'en rencontre pas tous les jours ! Et puis il me l'avait donné à moi personnellement, il n'y a donc aucun mal à ce que j'ai un Nemo Morrigan dans mon répertoire, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, voilà. Je l'ai. Et je lui envoie un sms, même. Pourquoi ? Because I can, that's why
Entre temps, je commence à discuter avec le barman qui est plus enclin à la parole depuis que je lui ai demandé une bière. Le gredin. Il n'a même pas la tronche d'un irlandais d'abord. Je sais pas si j'ai la tronche d'un français cela dit. J'ai pas de nez bourbon ni de bouclettes. Cliché. Bref là n'est pas la question.
Et là, surprise ! Nemo me répond ! Rapide, le gaillard. Cependant je déchante très vite. Ah, oui, forcément, je suis con. Je lui envoie un sms comme ça mais lui n'a pas mon numéro. Bravo Steve, tu iras loin comme ça, t'as raison. Je lui indique donc qui je suis et lui explique vaguement ce qu'il s'est passé à l'hôpital… et je me rends compte quand il me répond que ça n'a pas l'air de lui plaire. Sans faire attention, je lâche un unique éclat rire qui se perd aux milieu des nombreuses conversations en imaginant sa tête.
Je ne sais pas trop mais de fil en aiguille, je me retrouve à lui proposer de venir me rejoindre, chose qu'il… accepte ? On dirait. Mais il a l'air plutôt fumasse. J'espère qu'il ne pas me prendra au sérieux et vraiment ramener une arme. Après je sais pas, j'ai peut-être sonné un peu louche ? J'en sais rien. Sûrement. En tout cas, il dit arriver dans trente minutes.

Pendant ce temps, je me remets à discuter avec le barman, lui racontant mon épique rencontre avec M. Morrigan, de Henri et de ma voiture parce je ne sais pas pourquoi mais depuis deux semaines le feu avant-gauche ne fonctionne pas. En bref, je raconte des trucs inutiles dont il se fout totalement, même s'il acquiesce. Je ne lui raconte pas ma vie en détail, rien de 'croustillant'. Eh, je suis pas con au point de faire la même erreur deux fois.
Le temps passe, ma bière descend. Lorsqu'elle est à moitié vide, je peux me permettre de la prendre dans mes mains et de l'agiter tout en parlant ( « je vous jure, il y a un mec qui est sorti de l'ambulance, il avait la jambe à l'envers ! ») et mimant ce que je raconte. Jusqu'à l'erreur fatale. Fatal error. Non, je n'envoie pas le rapport d'erreur, merci bien.

Morrigan arrive. Au travers du brouhaha qui règne dans l'établissement, je ne l'entend pas et il se glisse derrière moi tel un ninja. C'est le moment que je choisis pour mimer le tonnerre. Je me penche en arrière et je fais un grand geste des bras. Je perds l'équilibre, je cherche à le rétablir. J'y arrive. Je gesticule encore. Je n'ai plus de bière dans mon verre.
Après m'être remis de mon déséquilibre, je regarde le barman en face de moi. Ce dernier a les yeux rivés au dessus de mon épaule, ce qui me force à me retourner. Et devinez qui je vois ? Nemo. Morrigan. Je le reconnais au visage et à la carrure mais cette fois, il n'a pas l'air très heureux de me voir.
Je ne saurais pas dire : soit ce mec n'a pas de chance, soit je suis très con. Les deux probablement. Parce que bien sûr, tout le contenu de mon verre a atterrit sur lui et imbibe progressivement ses vêtements. S'en suit un silence de plomb entre nous trois.
« Hum… » Je tente de dire quelque chose. Je me racle la gorge. Je me sens vraiment, vraiment très con. Je souris nerveusement, très nerveusement. « Monsieur M-Morrigan. » Réagissant enfin, je me lève en catastrophe. « Je suis désolé ! Vous étiez derrière-moi et je ne vous ai pas vu… » Quelle excuse pourrie.
Merde. C'est bien parti.


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MessageSujet: Re: Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo   Here's my number so call me maybe | Steven & Nemo EmptyLun 6 Aoû - 15:03

Mal de tête. J’ai l’impression qu’un mec joue constamment de la batterie dans mon crâne, qu’il fait des solos de dingue avec mon cerveau comme percussion. Je suis affalé dans mon canapé. Quand je dis affalé, c’est réellement allongé comme une loque, la tête sur l’accoudoir, une jambe dans un coin, l’autre qui pend dans le vide. Mon main tient la télécommande et j’ai bien assez de force pour user de mon pouce et appuyer sur les boutons pour changer de chaine. C’est tout ce que je peux faire actuellement. Et ça fait presque deux jours que je suis dans cet état. Sans parler de l’immonde prothèse nasale que j’ai en plein milieu de la figure, une sorte de plâtre qui trône sur ma face ravagée pour essayer de réparer mon nez le plus rapidement possible. Je ne te dis pas la tête de champion que ça me donne.

Il y a plein d’explications possibles. Je suis un champion d’art martial mixte et je me suis fait ça dans un combat hallucinant dans une finale d’un championnat du monde quelque conque. Je défends une pauvre femme qui se fait agresser dans une ruelle. Ou je me ramasse lamentablement la tête par terre en sortant d’un bar, après avoir ingurgité trop d’alcool en peu de temps. Les deux premières propositions seraient trop belles pour être vrai n’est-ce pas ? En plus d’avoir une des plus grosses gueule-de-bois de toute ma vie, je finis avec le nez plâtré. Enfin, je n’ai pas non plus un gros truc blanc sur le visage, c’est une attèle spéciale que je peux ôter quand l’envie m’en prend. Même si ça me fait atrocement mal sans, ces deux derniers jours, je l’enlève seulement lorsque je mets les pieds dehors. Histoire d’éviter d’avoir l’air idiot.

Une chaine. Une pub. « Vous voulez maigrir ? Blahblah. » Je change. « La meilleure des bières ! » Je pousse un cri de dégout en tirant la langue et en zappant rapidement de chaine, encore une fois. La télévision, c’est vraiment dégueulasse parfois. Je tombe sur une série télé à succès, avec des femmes désespérées. Je soupire. En moins deux secondes, je suis exaspéré. Une paire de fesses s’affiche à l’écran. J’éteins le monstre et je pose la télécommande sur la table basse, à quelques centimètres de moi. Mon crâne fait encore des siennes. J’attrape l’oreiller sous ma hanche pour m’étouffer dedans, en gémissant tel un zombie décérébré. « I’m walking on sunshine, woooaah ! » Ma sonnerie de portable retentit. Une chanson vraiment nulle. Je ne sais pas pourquoi je ne la change pas. Je gémis encore. Car mon portable est loin. Je retire l’oreiller de mon visage et je le lance en direction de ma cuisine, où repose le téléphone, sagement. Salaud. C’est peut-être le boulot. C’est peut-être quelque chose d’important. Mais il est presque neuf heures du soir. Je soupire. Je me redresse pour me retrouver assis pour la première fois de cette soirée. Je laisse ma tête partir en arrière et s’écraser contre le haut du dossier de mon canapé, moelleux. Sans bouger, je fixe ma table-basse. La bible. Un verre d’eau. Des médicaments pour mon nez. Des médicaments pour ma tête. Une ordonnance. Tout à fait normal.

Je prends mon courage à deux mains et je me lève d’un seul coup. Je traine des pieds, à l’image d’un zombie – je pense que nos chers amis sans cervelles illustrent parfaitement mon état – et j’atteins enfin mon portable. « Réceptionniste ? » Je me gratte ma barbe naissante que je n’ai pas pris soin de raser depuis deux ou trois jours. Je renvoi rapidement un message à cet inconnu, même si je me souviens vaguement de lui. Je n’aime pas être dérangé. Tout s’enchaine très vite. Je me revois arriver à l’hôpital, le nez complétement pété et ensanglanté, en train de rire et de marcher de travers. Même si le visage de ce type est totalement flou, je me souviens. Les infirmières m’ont dit, lorsque j'ai repris connaissance le lendemain, dans un lit à l’hôpital, que je m’étais effondré face à lui. Nous échangeons quelques messages alors que ma mémoire me fait défaut sur certains passages. Je m’assois sur une des chaises autour de la table de ma cuisine et je réfléchis. Parce que ce con me fait douter. « Mais vous m'avez donné votre numéro personnel, fait un baisemain juste avant de vous écrouler. » m’écrit-il. Impossible. Je pose le portable. Mon front atterri au creux de main et je me torture l’esprit afin de me souvenir. « Putain j’ai pas fait ça, merde. »

Sans que je m’en rende réellement compte, quelques minutes après, je m’habille pour me rendre au bar irlandais dont il fait mention dans ses messages. Je sors de chez moi comme si je vais livrer une bataille épique pour défendre mon honneur. La musique du Seigneur des Anneaux aurait parfaitement collé avec ma face déterminée. Et bien sûr, je n’ai pas oublié d’ôter le plâtre nasal. Ni vu, ni connu. Mon nez est simplement un peu enflé. Il ne fait pas très froid. Bordel, tu parles d’un hiver dans ce pays de merde. Elles sont où les averses irlandaises là ? On est en Australie. Chiotte. Du coup, même s’il est neuf heure du soir passé, je me retrouve avec un tee-shirt noir sans motif particulier, un jean foncé et des chaussures de villes plutôt classe.

Une trentaine de minutes plus tard, comme convenu, me voilà au bar irlandais. En réalité, c’est mon bar favori. Le barman me connait bien puisque je m’y rends minimum une fois par semaine depuis mon arrivée dans cette ville, il y a un an. Ça en fait des bières descendus et des whisky ingurgités. J’entre. Le brouhaha du bar me fait immédiatement plisser les yeux, mon cerveau vient de se prendre une gigantesque raclée. Maintenant. Il faut que je me souvienne du visage de ce type. C’est un mec. Petit ? Grand ? Dans la moyenne. Comme moi. Je tourne la tête de droite à gauche. Comptoir du bar. Je repère une silhouette familière de dos, en train de discuter avec le barman. Pourquoi je suis là déjà ? Rétablir ma fierté ? Combattre le mal par le mal et me bourrer la gueule encore une fois ? Ah non non. De loin, ce type semble correspondre à l’image vague que j’ai de lui. Je me rapproche en saluant quelques habitués du bar, d’un mouvement rapide de ma caboche.

Je me retrouve derrière lui. Il semble passionné parce qu’il est entrain de raconter au barman, qui lui, n’en a absolument rien à foutre. Je souris. Il fait un grand geste, je recule d’un pas alors que je m’apprête à lui parler. Sa bière décolle de son verre. Parfois, j’aimerais bien avoir la capacité de mettre pause. Là, par exemple, j’aurais mis pause, le liquide flotterait dans les airs et moi, j’aurai le temps de me dégager de là. Et bien non. Je me reçois l’alcool sur le visage, qui dégouline lentement sous mon tee-shirt. Le choc m’a fait reculer de quelques pas. Ma bouche est ouverte, ma tête baissée, les bras ouverts, que j’admire l’étendue des dégâts. « Putain ! » Ce type. Calme. Nemo. Calme. Le réceptionniste se retourne, constatant sa maladresse. Il se lève. S’excuse. Bien sûr que tu ne m’as pas vu, j’étais derrière toi, crétin.

J’ai envie de l’étrangler. Mais avant, il faut que je me sèche. L’odeur de l’alcool me donne envie de régurgiter mon repas, la gueule-de-bois n’est pas passée. « Passe-moi un chiffon, merde. » Je tends le bras en direction du barman qui s’exécute avec un sourire aux lèvres. Je vois bien qu’il se marre, l’écossais. Un écossais dans un bar irlandais, je ne m’en remets toujours pas. J’ignore toujours le criminel à la bougeotte pendant que je m’essuie le visage. « Putain, elle pue cette bière en plus. » Je suis collé au comptoir, le gosse n’est pas loin de moi. Je finis de passer un coup de chiffon sur ma joue gauche, en insistant sur ma barbe et je le regarde.

« J’aurais dû emporter un flingue, finalement. » J’esquisse un sourire qui ne dure qu’une demi-seconde avant de disparaître. Un sourire « hahaha, lol. Je vais te tuer, bitch » Je me retourne vers le barman en déposant quelques pièces sur le comptoir. « Sers-moi la même merde que je viens de me recevoir sur la tronche. » Je ne déconne pas. Pendant qu’il me sert, je lance des petits regards à mon nouvel ami. Le barman me tend le verre, je l’attrape et me retourne vers le terroriste. Je souris et lui lance la bière au visage. Il s’en reçoit certainement moins que moi, mais bon. Je lui lance également mon chiffon essuyage-de-tronche-mouillée-par-de-la-bière-lancé-par-un-crétin. « On est quitte maintenant… et on peut en revenir à cette histoire à l’hôpital. Histoire qui est bien évidemment une connerie. Je ne peux pas faire ça, surtout pas à un type comme toi... ou un mec tout court. » Oui, mon honneur d'homme avant tout, je m'en contrefous de la réaction du réceptionniste. Je m’assois sur un tabouret, l’air de rien. L’écossais semble amusé par ses deux clients de la soirée. Tu m'étonnes.
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