• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Des espoirs, en ce qui me concerne je ne sais pas trop, mais des rêves, je pense que nous en avons tous. Personnellement, je rêve simplement d'une vie meilleure, qu'un miracle se produise et que ma vie pourrav' change.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous raconter le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Ma découverte de l'existence des sirènes. J'étais enfant, et avec la situation familiale dans laquelle je me trouvais, j'avais perdu tout espoir d'une vie meilleure. Cette découverte ma prouvée que la magie pouvait tout de même exister, ça m'a redonner goût à la vie.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Toutes les fois où mon père levait la main sur ma mère et que je ne suis pas intervenue, mais dans un sens je me dis que ce qui est arrivé devait arriver et malheureusement lorsque l'on est enfant, il est difficile de gérer ce genre de choses.

• Vivant dans une petite ville côtière, aimez-vous vous aller nager ou profiter des plages de Cooktown ? Je suis genre casse-cou, alors forcément tout ce qui touche aux sports nautiques me branche. Entre la plongée, le surf ou le jet-ski, on peux dire que dans l'eau je suis dans mon élément !
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Si vous voulez parler des sirènes, je suis au courant. J'ai découvert leur existence alors que je n'était encore qu'une enfant, depuis je suis dans le secret.

J'entendais ses pas s'approcher. Comme très souvent le soir, lorsqu'il avait trop bu, il s'en prenait à ceux qui étaient plus faibles que lui. Malheureusement pour nous, les seules personnes présentes incarnant cette faiblesse n'étaient autre que ma mère et moi. Il était toujours tellement violent, à la fois dans ses mots, mais aussi dans la brutalité de ses gestes. J'avais mal, mais je ne criais plus, par-ce que c'était cette peur qui le faisait se sentir puissant. La peur que l'on pouvait laisser paraitre qui lui donnait envie de frapper d'autant plus fort. Alors je me taisais, je laissais les larmes rouler sur mes joues en silence, un silence de douleur, un silence pensant. J'avais six ans la première fois qu'il a levé la main sur moi, quant à maman, je ne me souviens même plus à quant remonte les premiers actes de violence auxquels j'ai assisté. Je n'ai jamais vraiment su si c'était le cercle vicieux de la misère qui l'avait forcé à boire, ou si c'était simplement sa méchanceté et sa folie intérieur. Pour moi c'était un taré, un malade mental. Mais pour ma mère, c'était un homme triste et désespéré. Elle me disait souvent qu'il n'y pouvait rien d'être comme ça et que cela devait être du à sa situation professionnelle. Au début je pensais que ses patrons avaient étés de vilains monsieur qui l'avaient licencié par pur ingratitude. Mais avec l'âge j'ai rapidement compris que mon père n'était qu'un incapable bon à rien. Je n'avais aucune pitié pour lui, que du dégoût. Plus je grandissais, plus la fierté de ne pas lui ressembler grandissait en moi. Mais c'était dur, la vie était sans pitié pour des gens comme ma mère et moi. Elle travaillait déjà comme femme de ménage, et moi, aller à l'école n'apportait pas d'argent.... et l'argent, il n'avait que ce mot-là à la bouche. Je dû rapidement me mettre à travailler, j'ai donc commencé en servant des vers aux vieux ivrognes du coin, jusqu'à ce que ces mêmes ivrognes me proposent de danser sur les tables contre 100 billets. J'ai commencé par danser, et j'ai fini par me retrouver détrousser de tout. Vêtements, dignité, intégrité. Heureusement, il y avait encore ces moments que j'adorais par-dessous tout, après le travail, à minuit passé, j'allais me baigner dans l'océan et j'allais retrouver ces somptueuses créatures qui s'étaient montrées à moi alors que je n'étais qu'une enfant : les sirènes. J'étais devenue la strip-teaseuse du coin, mais le fait de les retrouver et de pouvoir nager avec elles me rendait heureuse et me faisait tenir. Heureusement, en ce qui concernait mon père, il était trop saoul la nuit pour rester éveiller et venir admirer le spectacle que sa fille donnait et découvrir le secret de l'océan que je gardais. Seulement, les rumeurs vont vite dans un petit village, et ce fut lorsqu'il apprit ce que je faisais réellement qu'il entrait dans une colère noir. Ce jour là, je décidais de riposter et, tenant de toute mes forces le pied de biche dont je m'étais armée, je lui envoya un coup à assommer un éléphant. C'était fini, de lui, de sa colère, de sa violence. Ma mère, à partir de ce jour, ne m'adressait plus la parole et je fus envoyée dans un camp de redressement. Je n'eut plus jamais de nouvelles spontanée de sa part, mais je m'informais et j'apprenais qu'elle était heureuse, qu'elle avait construit une nouvelle vie, et c'est tout ce qui comptait. Une fois libre de toutes peines à purger, j'ai repris les études et je suis devenue si acharnée que j'en étais brillante élève. Études terminées, prenant mes clics et mes clac, je décidais de quitter mon Afrique natale pour un tout autre continent : l'Australie. Depuis, je vis dans les campus universitaires et m'efforce de vivre par mes propres moyens en travaillant ça et là. Bien sûr, on ne quitte jamais vraiment la personne que l'on a été dans le passé, celui-ci nous rattrapant beaucoup trop vite. C'est pourquoi j'ai tendance à me laisser aller, à me retrouver dans des situations craignos. Mais après-tout, je suis seule pour assurer ma survie et l'argent est la voie de la réussite dans cette société. J'ai fais des rencontres, c'est certain, mais parfois ces rencontres peuvent tout autant nous couler que nous faire remonter à la surface. Tout ce que j'attends, c'est du changement, un nouveau départ pour une vie meilleure.