• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Oui, beaucoup en réalité. J'ai commencé à rêver et à espérer dès mon plus jeune âge, pendant que les autres se souciaient de Vitaine, moi je m'asseyez dans un coin, seul et je rêvais. Pour ce qu'il y a de mes rêves d'enfants, j'en ai déjà réalisé une bonne partie, retourner en Australie et vivre avec mon père, parce que ma soeur me tapait sur les nerfs et prenait pour elle seule tout l'intention des autres, puis grandir d'esprit et organiser une galerie ou j’exposerai mes oeuvres comme mon père avant moi. Et plus récemment, j'ai rêvé qu'un jour je me marierai avec la femme de ma vie pour pouvoir construire une belle petite famille, même si je dois l'avouer je ne suis pas un trop grand fan des bambins baveux, mais si ceux-là sortiront du ventre de mon amour, je ne saurai leur dire non.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous racontez le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Le souvenir le plus heureux de ma vie ? Hum, je pense que ce jour n'est pas encore arrivé, mais bon il faut dire que malgré le fait que je soit loin de celle que j'aimais, j'ai particulièrement savouré mes quatre ans en mer.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Aucun, ma vie est bien pourrie mais je l'aime quand même, et je n'ai pas d’évènements précis que je regrette, chaque chose que j'ai faite au cours de ma vie m'a mené à rencontrer des personnes inoubliables ce que jamais je ne changerait.

• Vivant dans un petite ville côtière, aimez-vous vous allez nager ou profiter des plages de Cooktown ? Bien sûr, j'adore nager, mais comme Maisy a peur de l'eau, je n'y vais pas tout le temps car je préfère rester avec elle.
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Je vais répondre, sans commentaire. Je n'aime pas parler des choses surnaturelles, je n'y crois pas.

part one. édimbourg, écosse Je m'en fou, t'as pas à avoir d'autres enfants, ça sert à quoi d'avoir d'autres enfants quand tu m'as moi hein hein ? Assis sur le rebord de la table de la cuisine, je balançait mes pieds tout en jouant avec une grande cuillère en bois, et tout cela en sermonnant ma mère sur le fait qu'elle soit enceinte, de jumeaux en plus ! Cela devait faire maintenant à peu près six mois qu'elle était devenue une sorte de baleine ambulante, je savais que ça ne pouvait être que signe de l'arrivée des deux mômes, et je détestais de plus en plus son gros ventre. Ce n'était pas juste, pas juste du tout, pourquoi devait elle avoir d'autres enfants que moi ? N'étais je pas assez suffisant ? Toute cette histoire m'énervait et comme je savais que ma mère n'était pas prête à me répondre, je déposas la cuillère et m’élança vers une course folle dans les escaliers pour enfin arriver à ma chambre. Je pris mes crayons et mes feuilles blanches et me mis à barbouiller ma colère en forme de dessin, à cinq ans à peine, je savais déjà mieux dessiner que mon beau père de quarante ans, mais ça tout le monde s'en foutait. Je n'ai jamais aimé mon beau-père non plus, pas parce que c'est le mari de ma mère, non ça j'ai appris à vivre avec car je n'ai jamais rencontré mon vrai père, ma mère m'avait raconté un jour, que nous étions partis d'Australie quand j'étais très jeune, six mois à peine, parce que mon père biologique -comme elle l'appelle- préférait nous faire vivre au milieu de ses oeuvres au lieu de nous acheter une vraie maison, moi, je répliquais toujours que je préférais vivre au milieu d'oeuvres, que dans un coin perdu d'Ecosse, dans un grand manoir, avec pleins de chambres qui ne servent à rien, alors elle me lançait un regard noir en me disant que de toute façon aujourd'hui c'était trop tard. En fait, je n'ai jamais aimé mon beau père parce que lui non plus ne m’appréciait pas, nous n'avions rien en commun, si ce n'était l'amour d'une femme. Lui passait ses journées aux bureau, et quand il revenait à la maison, il ne cessait de rouspéter en réclamant à manger, puis il partait à la pêche tout le week-end, et c'était les seuls moments ou j'aimais vraiment rester dans cette grande maison. Je n'ai jamais eue l'impression que je faisais partie de sa famille, même si j'en faisais réellement partie, mais de tout mes quinze ans que j'ai passé avec lui, notre seule vraie conversation tournait autour du fait que je faisais pleurer ma mère la nuit parce que je n'appréciais pas les nouveaux-nés. Alors vous aurez compris, côté beau-père je n'ai jamais eue ma place dans son coeur, et lui non plus n'en n'a pas eue une dans le mien.

Quelques mois après, ce fut l'arrivée des deux monstres qu'on nomma, Vitaine et Ezra. Mais bon quand je dis monstre, je fais toujours référence à Vitaine, quelle peste celle-là. Je ne me suis jamais entendu avec elle, toujours prête à attirer toute l'attention sur elle, plus qu'elle ne l'était déjà. J'ai toujours eue l'impression de me tenir à l'ombre quand elle était là, bon j'exagère pas toujours toujours. Quand elle était enfant, même avec tout le mal que je disais d'elle avant sa naissance, je ne pus m’empêcher de tomber amoureux de cette petite bouille blanche, et de ces petites menottes avec lequel elle m'entourait le cou, je ne lui ai jamais dit, mais bordel ce qu'elle était belle, ma petite soeur, elle l'est toujours d'ailleurs, mais à force de rejeter sur elle tout ce qui m'arrivait, à force de faire semblant de la détester même si je l'adorais, et bien la haine a un peu pris le dessus sur moi. Et une fois, assez grande pour comprendre, je ne l'ai plus jamais laissé m'approcher, je déclinais chaque invitation qu'elle me donnait pour venir jouer avec elle, et avec le temps, elle ne m'en donna plus, et elle finit par comprendre que moi et elle, ça ne se ferait jamais, parce que j'ai trop d'amour propre pour ça, parce que je suis trop orgueilleux pour avouer que malgré tout, je l'aime ma Vitaine. Quant à Ezra, je n'ai jamais eue de vrai relations avec lui, il était beaucoup plus calme certes, mais bon je ne me suis jamais disputé ni rien avec lui, mais en contre-partie, je n'ai jamais eue de moments de confidences ou quoique ce soit. Un "bonjour" parfois, un "tu as fini avec ça ou pas encore ? ", sans plus, sans moins, c'était tout à ce que se résumait notre relation. Et pour être franc, je me mis à regretter avec le temps de pas m'être rapprocher de lui. On aurait pu être de vrai frère, je suis sûr qu'Ezra, il aurait pu me comprendre. Comprendre pourquoi je m'enfermais jour et nuit dans ma chambre, à chercher l'inspiration quelque part entre les toiles d'araignées, pourquoi je faisais semblant de ne pas aimer la vie, pourquoi je faisais pleurer ma mère en lui disant du mal, oui il aurait compris pourquoi je faisais tout ça. Il aurait compris que ce n'était pas ma faute à moi, que c'était leurs fautes à eux, eux qui ne m'ont jamais donné assez d'importance, eux qui ne m'ont jamais vraiment aimé, eux pour qui je comptais pour du beurre, eux, eux, eux, eux, pas moi. Et puis un jour, âgé de quinze ans, j'en ai eue marre de cette vie, et j'appris par l’intermédiaire de ma mère, assis un jour à table, que mon vrai père, Rafael qu'il s'appelait, et bah il avait fait fortune. Une semaine après, je pris mes affaires et je fis savoir à tout le monde que je m'en allais pour l'Australie, vivre avec mon père, parce que vivre avec mon père était sûrement mieux que de vivre avec eux. Encore une fois, j'avais fait du mal à mère, mais je n'y pouvait rien, je partis, et une fois dans l'avion, je me promis qu'un jour je retournerai lui dire " Je t'aime maman, pardon".

part two. cooktown, australie Faudrait dire qu'aller vivre avec mon père, fut la meilleure décision que j'eue prise de toute ma vie. Je découvris en Rafael, un homme passionné de dessin comme moi, talentueux mais aussi très généreux, il m'accepta en tant que fils sans posé trop de question, il m'embaucha aussi pour faire livrer ses tableaux ce qui me permettait de me faire de l'argent de poche, mais aussi ce qui me permit de faire sa rencontre. Maisy, ou la plus belle chose qui m'arriva. Je fus frappé par sa joie de vivre et sa fabuleuse capacité de s'émerveiller devant des choses insignifiantes comme un enfant qui découvrait la vie. Je me rappelle qu'en la regardant, je me sentais heureux à nouveau, elle émanait d'elle une si grande joie, que son éclat de bonheur touchait tout les gens qui se tenaient près d'elle, ainsi je venais chaque jour la voir, je la regardais et je l'admirais pour ce qu'elle était, tellement pétillante, tellement heureuse, je l'enviais presque. Mais un jour, quelque semaine après avoir fait sa rencontre, son petit frère mourra, noyé. La jolie petite blonde rayonnante que j'avais connu avait disparu pour faire place à une personne sombre, qui ne souriait plus, qui en avait marre de la vie, et qui avait sombré dans un profond mutisme. Je ne supportais pas de la voir ainsi, elle qui m'avait réapprit à sourire, je ne le supportais pas, alors je me promis de la refaire sourire, ce qui ne fut en aucun cas facile.
Il me fallut trois années, pour lui réapprendre à faire tout un tas de truc, réapprendre à faire du vélo en profitant de l'air qui vous frôle les joues, réapprendre à nager en profitant de l'eau qui vous caresse les narines, réapprendre à se réveiller le matin en se réjouissant de savoir qu'on est en vie et qu'il y'a une belle journée ensoleillé qui nous attends, réapprendre à parler avec sa voix enjouée comme avant, réapprendre à devenir la Maisy que je connaissais. Mais vous voyez le problème, c'est qu'à force de passer du temps avec elle, je tomber petit à petit amoureux d'elle, parce qu'au fond Maisy c'est une personne magnifique, même avec ses sourires en moins. Vous me diriez, mais ce n'est pas un problème ça ! Et bah si justement s'en est un. Moi, je ne supporte pas de tomber amoureux, parce que j'ai trop peur de souffrir, j'ai trop peur qu'on me blesse comme tout ceux que j'ai aimé l'ont fait. Alors après lui avoir rendu son sourire, je pris ma décision de m'éloigner d'elle pendant assez longtemps pour l'oublier. Ce que je fis, je pris la mer pendant quatre ans, avec l'espoir d'effacer de ma tête, celle qui avait envahit mon coeur.

épilogue. cooktown, australie Après mon retour à Cooktown, je me suis mis avec Maisy, pour enfin me fiancer avec elle. Je l'aime comme le premier jour, et nous avons prévu de nous marier un jour et de fonder une famille. Je travaille en tant que gérant d'un grand restaurant prestigieux, merci mon cher papa, qui m'a laissé sa petite fortune avant de dire adieu à cette vie cruelle. Je dessine toujours, et j'ai ma propre gallerie d'art ou j'expose mes tableaux chaque trimestre. Vitaine et Ezra, les jumeaux, sont venu vivre ici à Cooktown. L'autre fois, Vitaine est venue me voir, et m'a annoncé qu'elle était une sirène, j'étais prêt à nouer de fort liens avec elle, mais après sa révélation, je me tiens le plus loin possible d'elle, et essaye de la traiter de gamine le plus possible. Tout ces histoires de poissons remuent beaucoup trop mon passé et ce qui s'est passé durant ces quatre années ou je suis parti d'ici. Pour l'instant tout va pour le mieux, mais personne ne sait ce que nous réserve le futur.