PSEUDOS DES PARTICIPANTS : Shaelynn G. Lotterer & Woody Eastwood. SUJET OUVERT PAR : Woody Eastwood DATE ET HEURE : 13 juillet 19hLIEU : chez Woody météo : la nuit tombe, il fait beauCONTEXTE DE LA RENCONTRE : Woody a donné rendez vous à Shae pour une petite leçon culinaireDE L'EAU AUX ALENTOURS ? dans les robinets :)
Le retour à Cooktown avait eu ses mauvais côtés pour Woody : dans chaque recoin de la ville, il revoyait son père, revivait mentalement les moments de son enfance passés au côté de cet homme exceptionnel, il revoyait son sourire, croyait entendre son rire, l’imaginait se dressant sur son bateau pour lui faire signe comme autrefois. Ces flash-backs du passé lui faisaient parfois perdre la tête et l’envie de grimper dans sa voiture et de rouler rapidement jusqu’à Laura, la ville où son oncle tenait une exploitation agricole, le démangeait souvent. Mais mis à part ces instants de panique où le garçon était gagné d’une frénétique envie de fuir Cooktown, la ville où il avait grandit lui avait aussi offert de bons moments et de belles rencontres.
Shaelynn en faisait incontestablement partie. Il avait connu la jeune femme alors que celle-ci était une cliente régulière de la poissonnerie de sa mère, la poissonnière était celle pour qui Woody était rentré. En effet, sa mère venait d’apprendre qu’elle avait une tumeur cancéreuse au sein qui allait nécessiter un long traitement. Son fils n’avait pas hésité une seule seconde, il était revenu à Cooktown, malgré tout ce que la ville ravivait en lui, malgré son aversion pour le milieu marin, malgré les dix ans passés loin d’ici. Il était de retour, pour l’épauler, la soutenir dans cette nouvelle épreuve que leur famille déjà meurtrie allait devoir affronter. Elle l’avait chargé de s’occuper de la poissonnerie familiale durant son traitement et sa convalescence et c’est ainsi que le jeune homme s’était retrouvé derrière l’étalage de poissons frais étalés proprement sur la glace, à servir les clients de la boutique, à servir Shaelynn… C’est d’abord le sourire de la jeune femme que Woody remarqua : l’étirement de ses lèvres avait quelque chose de plus, un petit truc qui l’intriguait et le charmait. Ce n’était pas un simple sourire poli comme ceux que lui adressaient habituellement ses clients. Il y avait sur les lèvres de la jeune femme une sincérité, une fraicheur et une touche d’espièglerie, qui vous atteignaient forcément. Elle avait commencé à lui parler, à chacun de ses passages dans sa boutique, entre sa commande de crevettes et celle de ses dorades, elle lui glissait toujours un « comment ça va ? » et s’enquérait de ses nouvelles. Ses questions n’étaient pas guidées par une curiosité malsaine, comme les interrogations de certains autres habitués. C’est donc avec franchise et intérêt que le poissonnier lui répondait, lui retournant ensuite ses questions. Ils apprirent ainsi à se connaître un peu, à s’apprécier. Il lui donnait toujours des petites astuces pour concocter des bons petits plats à base des produits qu’elle lui achetait. Un soir, il se proposa même de lui montrer en personne l’une de ses recettes. Elle avait immédiatement accepté. Woody se débrouillait bien en cuisine, il n’était pas un chef étoilé mais savait réussir de bons petits plats, habitué à se débrouiller seul puisque dans la ferme de son oncle, c’était lui qui avait rapidement pris les rênes de la cuisine. Mais à vrai dire, cette proposition était surtout un moyen pour le garçon de passer plus de temps au côté de son amie, d’apprendre davantage à la connaître. Il était plus que ravi qu’elle ait accepté et ils se fixèrent rendez vous chez Woody le soir même.
Woody était d’ailleurs en train de se préparer. Il sortit de sa douche fumante, une serviette nouée autour de sa taille. La douche, c’était son rituel : le matin il la prenait brève et fraiche, pour se réveiller et attaquer la journée du bon pied. Le soir, il se prélassait plus longtemps sous le jet d’eau chaude, pour détendre ses muscles endoloris par le travail, même si pour bosser à la poissonnerie était nettement moins éreintant que les journées passées dans la plantation d’ananas de son oncle. Il abusait du gel douche pour de défaire de l’odeur du poisson dans laquelle il baignait à longueur de temps. Il jeta un coup d’œil à son reflet dans le miroir. Il sécha brièvement ses cheveux à l’aide d’une serviette puis il attrapa ses vêtements : une chemise noire et un jean. Alors qu’il terminait de boutonner son haut, il réalisa avec amusement que cela serait la première fois que Shae le verrait correctement vêtu, sans son tablier bleu qu’il portait toujours au magasin. La sonnette retentit et Woody alla ouvrir pour découvrir le visage souriant et enjoué de sa cliente préférée qui se tenait sur le pas de la porte. Il la salua : « Entre vas-y, fais comme chez toi. » fit-il en se poussant de l’entrée pour libérer le passage. « Prête pour une petite leçon de cuisine ? Je te préviens je suis pas un expert non plus… » Précisa-t-il avec modestie. « Au pire, si on foire, il y a des pizzas dans le congélateur » ajouta-t-il en souriant.
La nuit était déjà tombée et j'étais encore à la bourre comme toujours. Nohann me tendit ma veste en cuir que je cherchais partout et je le remerciais par un gros bisou. Je le serrais vivement dans mes bras, enfilais une paire de ballerines et sortis dans la fraîcheur du soir. Direction chez Woody !
Bon, que je vous explique. Woody est revenu il y a pas si longtemps que ça en ville. Moi, je l'avais pris pour un ptit nouveau, un employé de la poissonnerie. Grossière erreur ! En réalité, c'est le fils de la poissonnière qui était parti y a dix ans de cela. Ben ouais, comme quoi, Cooktown n'est pas un paradis pour tout le monde. Moi, cette ville m'a sauvée et lui, elle lui a pris son père et maintenant, sa mère souffre d'un cancer. Comme quoi, la vie est mal foutue des fois. Mais en même temps, c'est pas de ça que je voulais vous parler. Bref. Je suis rentrée dans la poissonnerie ce jour-là et j'ai demandé un ou deux saumons... En même temps, j'en ai profité pour taper la discute au ptit nouveau et c'est comme ça que j'ai appris son prénom et qui il était. Plutôt douée ! Je pourrais faire détective tiens plus tard... Toujours est-il que du coup, comme je venais souvent à la poissonnerie faire mes petites courses, Woody et moi, nous avons sympathisé. C'est un gentil garçon il essayait toujours de me donner des astuces de cuisine pour ce que j'achetais mais, je l'avoue, moi et la cuisine, on fait un peu deux. Mais je continuais à venir, discutant avec ce que l'on pouvait appeler un ami même si j'étais en retard. A chaque fois, c'était l'occasion d'en apprendre un peu plus sur l'autre mais bon, une entrevue de 5 à 10 minutes deux à trois fois par semaine ben, ça fait court... Toujours est-il que la dernière fois que j'étais allée le voir, Woody avait pris une initiative. Et une bonne en plus ! Il m'invita à venir chez lui pour un petit cours de cuisine... Bon, ok, j'allais passer pour une vraie cruche mais ce n'est pas de ma faute si je suis incapable de vraiment bien cuisiner. En même temps, ce serait l'occasion d'apprendre deux choses en même temps : mieux le connaître et savoir cuisiner. Pas mal hein ! Je commence vraiment à croire que j'ai une chance énorme parfois...
Sauf que, encore une fois, j'allais être à la bourre. Nohann me le reprochait tout le temps et il avait commencé dès mon retour du travail. J'avais quitté mon service quelques minutes en retard et j'avais traîné sur le chemin, étant essoufflée à cause de cette foutue maladie. Ca avait inquiété mon jumeau que j'avais oublié de prévenir et je lui avais fait soit-disant "terriblement peur". Remarque, je pouvais comprendre, j'aurais ressenti la même chose dans le cas inverse. J'avais commencé à me préparer en avance pourtant. Trois heures avant ma supposée heure de départ, j'étais allée sous la douche. Mais c'est là que tout c'est corsé. J'étais crevée et l'eau chaude m'avait totalement ramollie. Résultat : j'y étais resté près d'une heure ! Je ne vous dit pas la facture d'eau après... Nono allait encore gueuler... Je me retournais pour voir l'heure et m’aperçus de ma bêtise. Aussitôt, je sautais hors de la douche, me séchais, me relavais les dents, me maquillais, me coiffais. Et là, gros problème ! Qu'est-ce que j'étais supposé me mettre hein ? J'appelais mon jumeau en criant et celui-ci arriva, tout sourire et trèèèèès lentement. Je soupirais.
Il me lança mon jean noir avec mon tshirt préféré des Rolling Stones. Je lui collai un bisou sur la joue et m'habillais. Une fois la chose faite, j'enfilais mon collier, mes bracelets et descendis. Et encore une fois, c'est le gentil frangin qui me retrouva ma veste. Sauf que j'avais déjà dix bonnes minutes de retard ! J'avais du bol. Woody n'habitait pas à l'autre bout de la ville. Et comme d'habitude, je devais y aller à pied. Il serait temps de penser à investir dans une voiture dis-donc... Je marchais à bonne allure pour diminuer mon retard. Je connaissais le chemin par coeur maintenant et je sonnais à la porte de chez mon ami avec moins de cinq minutes de retard ce qui devait constituer mon nouveau record de rapidité... Je serrais ma veste en cuir autour de moi lorsqu'un courant d'air froid souffla dans mes cheveux encore un peu mouillés à cause de la douche. Woody m'ouvrit, tout sourire.
«Entre vas-y, fais comme chez toi.»
Il s'effaça et j'entrais. C'était une jolie maison bien décorée. Je détaillais le jeune homme et remarquais avec amusement que la chemise et le jean ben, ça lui allait BEAUCOUP mieux que son tablier bleu informe de poissonnier. Remarque, il a toujours été mignon même au travail mais c'était la première fois que je le voyais "vraiment" habillé.
«Prête pour une petite leçon de cuisine ? Je te préviens je suis pas un expert non plus… Au pire, si on foire, il y a des pizzas dans le congélateur»
Je rigolais et posais ma veste sur une chaise. Je ne savais pas trop où me mettre. C'est drôle ça. Shae la super extravertie, quand elle entrait dans une nouvelle maison ben elle savait jamais quoi faire. Hilarant oui... Enfin pour tout le monde sauf pour moi. Mais heureusement pour moi, mon caractère sociable trouvait toujours le moyen de s'en sortir tout seul, comme un grand ! «Je suis toujours prête ! Et tu sais quoi, les pizzas, j'adore ça !»
Je lui tapais gentiment dans l'épaule et fis mine de retrousser mes manches pour blaguer.
«Alors, on commence par quoi Monsieur le chef ?»
Woody A. Eastwood
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ARRIVÉE : 01/07/2012
ÂGE : 22 ans
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Sujet: Re: Un dîner presque parfait (Pv Shae) Mer 18 Juil - 21:03
Shaelynn & Woody
Elle se tenait devant lui, sur le pas de sa porte, les cheveux humides, les joues rosies par l’empressement, mais toujours avec ce sourire lumineux et communicatif aux lèvres. C’était ce que Woody avait apprécié dès le départ chez Shae : ce sourire, reflet charmant de son entrain et sa bonne humeur. Elle pénétra dans la maison comme il l’y avait invitée. Woody détailla alors discrètement sa cliente préférée : elle était ravissante, vêtue d’un jean sombre et d’un T shirt à l’effigie du groupe de rock Rolling stones, tenue ravivée par quelques bijoux. Elle retira sa veste et la posa sur une chaise. Il baignait dans l’atmosphère un sentiment d’étrangeté. Ce n’était pas si étonnant puisqu’après tout les deux jeunes gens ne s’étaient jamais rencontrés en dehors du magasin. Et même si ils étaient complices lors de ces furtives rencontres et qu’ils avaient commencé à devenir amis, c’était la première fois qu’ils sautaient le pas et entreprenaient de passer la soirée ensemble. Il ne s'agissait pas d'un rancard amoureux, mais au final ils allaient quand même se retrouver en tête à tête... Avec Shae comme partenaire pour leur séance culinaire, il était persuadé que ce sentiment bizarre qui planait les quitterait très vite. Il lui avait demandé si elle était prête, elle lui répondit : «Je suis toujours prête ! Et tu sais quoi, les pizzas, j'adore ça !» Il sourit en entendant sa réponse. En même temps les pizzas c'est comme le chocolat, tout le monde aimait ça non ? « Les pizzas seront notre plan B alors c’est niquel. » La jeune femme retroussa alors ses manches pour illustrer qu’elle était effectivement prête à attaquer la leçon : «Alors, on commence par quoi Monsieur le chef ?» Woody fut amusé par l’empressement et l’énergie de la demoiselle. A ce qu’il avait compris au cours de leurs bavardages à la poissonnerie, lorsqu’il essayait de lui expliquer quelques astuces du genre comment dessaler une morue sans la rendre fade ou encore comment réussir un pure beurre blanc délicieux à tous les coup, la jeune femme n’était pas une cuisinière aguerrie. Elle lui avait d’ailleurs affirmé ne pas se sentir capable de mettre tous ses conseils en pratique, c’est ainsi qu’il avait eu l’idée de l’inviter ce soir. Il lui répondit donc en plaisantant : « On va déjà essayer de pas faire bruler la maison… »
Puis Woody s’empara de la main de Shae et l’entraina dans la cuisine. Il appuya sur l’interrupteur de sa main libre et le plafonnier se mit à briller, inondant la pièce de lumière. Elle était plutôt exiguë, mais très bien équipée, la mère de Woody étant une excellente cuisinière, elle s’était procurée le top de l’électroménager. Au fond de la pièce, le plan de travail était juste encombré de quelques appareils de grande marque que Woody avait sortit en prévision de leur petite leçon de cuisine, un évier de cuivre parfaitement entretenu s’y encastrait. La fenêtre surplombait l’ensemble mais ne laissait plus filtrer que la douce lumière de la lune. « Bienvenue dans le cœur de la maison. J’avoue c’est pas très spacieux, mais ma mère a tout ce qui faut pour qu’on se prépare un repas digne d’un quatre étoile tu vas voir. » Les murs étaient tapissés d’une couleur rouge orangée donnant une consonance chaleureuse et conviviale à cette petite pièce. Au centre, trônait une petite table haute pouvant accueillir deux couverts devant laquelle les attendaient deux tabourets de bar. Woody invita Shae à s’asseoir un instant avant de s’attaquer à la confection du repas. « Assieds toi ici si tu veux. Je te sers quelque chose avant qu’on commence ? » Il avança jusqu’au frigo qu’il ouvrit et se pencha pour en détailler le contenu. Bien sûr, en homme prévoyant, il avait fait le plein du réfrigérateur la veille, les bouteilles de soda, de jus de fruits et de bières s’alignaient dans le fond du frigidaire et il demanda donc à son invitée : « Qu’est-ce que je te sers ? J’ai un peu de tout alors dis moi ce qui te fait envie. »
Le thème de la soirée était la cuisine mais Woody avait avant tout invité son amie pour qu’ils passent un peu de temps ensemble et puissent apprendre à mieux se connaître. Discuter ensemble autour d’un verre lui semblait une bonne façon de commencer. A vrai dire, depuis qu’il était de retour à Cooktown, il avait passé la plupart de ses soirées seul. Certains de ses amis d’enfance avaient quitté la ville. Sa mère était hospitalisée en ce moment. Il lui rendait souvent visite mais il avait bien remarqué combien elle était affaiblie par les traitement invasifs de son cancer, il préférait lui laisser un peu de calme afin qu’elle se repose le soir. Pour lui tenir compagnie, il y avait bien sûr Paige, sa voisine… Bon elle était un peu délurée c’est vrai, envahissante certes, et c’était bizarrement un véritable aimant à ennuis mais Woody l’aimait bien malgré tout. Avec Shae, c’était encore différent. La jeune femme dégageait une telle fraicheur et une telle sympathie qu’il avait l’impression qu’il pouvait discuter de tout et de rien avec elle, même si cela faisait que quelques semaines qu’il la connaissait. Il sortit la tête du frigo et se tourna vers elle attendant de connaître son choix final pour jouer les apprentis barman.
«On va déjà essayer de pas faire bruler la maison…»
Je rigolais et hochais la tête en signe d'accord. Je peux promettre que je n'ai jamais fait cramé une maison ! Bon, c'est pas que l'envie m'en ait manqué mais j'avais quand même évité... Imaginez que quelqu'un soit mort par ma faute... Non, je voulais quitter toutes ces familles d'accueil mais pas les tuer ! Jamais je ne m'abaisserai à leur niveau de méchanceté... Mais trêve de blablaterie. Woody m'attrapa la main et m'entraîna à sa suite dans une pièce qu'il éclaira d'une simple pression de la main (oui, en langage courant, on appelle ça un interrupteur). C'était petit mais plutôt joli. D'une couleur orange, la couleur de la pièce amenait un peu de gaieté.
«Bienvenue dans le cœur de la maison. J’avoue c’est pas très spacieux, mais ma mère a tout ce qui faut pour qu’on se prépare un repas digne d’un quatre étoile tu vas voir.» «J'aime bien !» dis-je en souriant
Woody me montra une petite table avec deux chaises de bar, me proposant de m'asseoir. Je lâchais sa main et allais m'installer, face à lui, posant mes deux coudes sur la table. J'entends déjà ma première famille me dire : "Shae ! Tes coudes !" Je souris à ce souvenir. Jusqu'à mes 6 ans, j'avais été plutôt heureuse... Et puis ça avait tourné à l'eau de boudin. Faut croire que ça arrive à tout le monde finalement. Je posais ma tête dans le creux de mes paumes et hochais la tête quand Woody me demanda si je voulais boire quelque chose. J'avais un peu beaucoup soif à vrai dire... Il se dirigea vers le frigo et l'ouvrit en grand. Faut dire qu'il avait de quoi faire ! Soda, jus de fruits... Et moi qui n'avait pas bu depuis que, sans faire exprès, j'avais avalé l'eau de ma douche... Vraiment, j'avais la gorge toute sèche à force de courir depuis tout à l'heure. Le jeune homme se tourna vers moi et me demanda :
«Qu’est-ce que je te sers ? J’ai un peu de tout alors dis moi ce qui te fait envie.»
Je fis mine de réfléchir. Et si je lui jouais un petit tour ? Je fis l'inventaire de ce que je pouvais voir dans le frigo. Coca, fanta, jus de pomme, d'orange, d'ananas... J'avais de quoi faire un bon cocktail ! Je réfléchis à un des petits mélanges que je faisais petite pour jouer des tours aux parents de mes familles d'accueil et tentais de reconstituer les recettes toutes plus bizarres les unes que les autres. Je finis par avoir une nette idée de ce que je pouvais lui faire croire... Bon, je ne me risquerais pas à le goûter mais je faisais cela juste pour voir sa tête. Cela promettait d'être drôle !
«Hmmmm... Un ptit cocktail coca-fanta-jus d'ananas c'est possible ?»
Je lui offris un sourire rayonnant et tout à fait innocent. Remarque, rien que ça, c'était étrange. Je n'avais jamais un sourire aussi innocent ou alors quand j'avais trois ans mais depuis, ben, 20 années étaient passées... Alors essayer de jouer les petites saintes, ça ne m'allait pas mais je priais pour que Woody tombe dans le panneau. Vu ses yeux ronds et son hésitation, je devais avoir gagné. Je le regardais droit dans les yeux, faisant comme si j'attendais vraiment ma boisson. Tout le monde savait que j'étais parfois un peu bizarre mais là, je dépassais des records ! Je posais mes bras à plat sur la table et relevais la tête pour mettre mon dos droit. Si je n'étais pas bien droite, ça me faisait parfois mal au coeur en plus d'au dos... J'attendis que Woody sorte toutes les boissons avant d'exploser de rire. Il suffisait de voir sa tête un peu... ébahie pour avoir envie de rire. Je me levais, passais mon bras sur ses épaules et lui déclarais dans l'oreille d'un ton espiègle :
«Je rigole Woody chéri... Contente toi d'un bon verre de fanta et ça m'ira.»
Je retournais m'asseoir et lui adressais un petit clin d'oeil avant de pouffer à nouveau de rire. J'étais certaine qu'il me l'aurait fait mon cocktail en plus de ça ! J'attendis qu'il me serve mon verre pour le remercier avec un grand sourire chaleureux. Je détaillais ensuite la table avec tous les appareils électroménagers... Ils avaient braqué un magasin ou quoi ? Il y avait tout mais tout ! Et même des trucs bizarroïdes que je n'avais jamais vu de ma vie... Faut dire que je n'avais jamais été vraiment initié à l'art culinaire avec tous les ploucs que j'avais dû subir... Mais au final, je n'en avais pas grand chose à faire. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. Avec tous ces trucs et ces machins, j'allais pouvoir apprendre avec un vrai chef ! Limite étoilé ! Je levais mon verre et annonçais :
«A la cuisine de Woody le chef !»
Je rigolais doucement et bus un peu avant de reposer mon verre de soda devant moi. J'attendais les ordres, aux 400 coups. Nohann me reprochait toujours d'être trop impulsive, de faire un peu n'importe quoi. Avec la maladie, je ne devais pas faire trop de choses mais si vous croyez que j'écoutais... Bien sûr, je faisais attention mais je n'allais pas me priver de vivre rien que pour cette saleté de truc. Je sentis mon téléphone vibrer à cause de l'alarme et regardais l'heure. En parlant de ma maladie, il était temps que je prenne un de mes médicaments. J'attrapais mon sac qui n'était pas trop loin et en sortit ma "trousse à pharmacie portative" comme l'appelait mes amis. Je pris deux-trois médicaments et les avalais d'un seul coup avec une gorgée de ma boisson. Je souris à Woody, comme si rien ne s'était passé et tapais mes ongles sur la table, signe que j'étais prête à m'y mettre !
Woody A. Eastwood
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Sujet: Re: Un dîner presque parfait (Pv Shae) Mar 24 Juil - 12:36
Shaelynn & Woody
Shae s’installa à la table et alors que la tête dans le frigo, Woody lui demandait ce qu’elle désirait boire la jeune femme lui fit une réponse des plus surprenante : «Hmmmm... Un ptit cocktail coca-fanta-jus d'ananas c'est possible ?» Il redressa la tête, posant ses yeux ronds de surprise sur elle tout en se demandant si il avait vraiment bien entendu. Elle le regardait, souriante, ne semblant pas réaliser l’étrangeté de sa demande. Est-ce qu’elle le faisait marcher ou bien elle avait vraiment l’habitude de ce genre de cocktail farfelu ? Woody était un plus qu’étonné. Il hésita un instant, pensant qu’elle le faisait marcher mais finalement comme la jeune femme ne réagit pas, il finit par répondre : « Oui c’est possible… Mais est-ce que ça sera bon ? Ca c’est moins sur… » Il haussa les épaules, finalement résolu à la croire. Elle avait quand même des goûts étranges Shaelynn, se dit-il… Il espérait que pour la nourriture elle serait plus classique parce que si elle lui demandait de lui préparer du saumon à la fraise ou des dorades au chocolat, ça risquait d’être compliqué… Il se pencha donc pour attraper dans le fond du réfrigérateur les ingrédients demandés : coca, fanta et du jus d’ananas. Il posa les bouteilles sur le plan de travail avant de se retourner une nouvelle fois vers son invitée, l’air dubitatif : « Non mais t’es sure que tu veux ça ? Parce que je ne voudrais pas t’empoisonner quand même… » Elle se leva alors, passa ses bras autour de ses épaules et lui confia à l’oreille : «Je rigole Woody chéri... Contente toi d'un bon verre de fanta et ça m'ira.» Woody se mit à rire de la plaisanterie de son amie qui retourna s’asseoir en lui adressant un clin d’œil. « Je suis trop naïf… En totu cas, ça me soulage parce que je commençais à flipper pour le menu du dîner du coup… » Avoua-t-il tout en versant la boisson orangée dans deux verres remplis de glaçons. Il les posa sur la table et s’installa en face d’elle : «A la cuisine de Woody le chef !» fit la jeune femme en s’emparant de son verre. Le garçon leva son verre et vint l’entrechoquer contre celui de son interlocutrice pour trinquer. Il ajouta : « Et à la cuisine de Shaelynn, mon commis pour la soirée. Tu sais que je vais t’en faire baver ce soir ? » fit-il sur le ton de la plaisanterie. «Tu n’aurais pas du te moquer de moi avec l’histoire du cocktail… » Poursuivit-il sur un faux ton menaçant.
Le portable de Shaelynn se mit soudain à vibrer, les interrompant. Woody la regarda fouiller dans son sac, il pensa un instant qu’elle attendait probablement un coup de fil important mais il fut étonné de la voir en sortir quelques comprimés et gélules qu’elle avala d’une traite avec une gorgée de fanta sous les yeux étonnés du garçon. « Tu n’es pas obligée de te doper pour ce soir. Je suis sur que tu vas assurer aux fourneaux ! » Précisa-t-il en la voyant prendre ses médicaments. Il se doutait bien qu’il ne s’agissait pas de dopage bien sur. Il ne savait pas vraiment ce dont la jeune femme souffrait, elle lui avait vaguement parlé de ses problèmes cardiaques. Etait-ce pour cela les médicaments ? Ses yeux se posèrent sur elle. Elle le regardait comme si de rien était, comme si ingurgiter des comprimés devant lui était la chose la plus naturelle qu’il soit. Elle tapotait la table de ses oncles, manifestant ainsi son énergie et son impatience, attendant de s’attaquer à la petite leçon qu’il lui avait réservée. Un petit sourire éclaira les lèvres du garçon alors qu’il l’observait ainsi : Shaelynn était tellement vivante, pleine d’envie et d’entrain, qu’il en oubliait presque qu’elle était malade, et puis il n’avait pas vraiment saisi le degré de gravité de sa cardiopathie, il n’osait pas spécialement l’interroger là dessus à la poissonnerie là où trainaient toujours les oreilles indiscrètes d’autres clients… Maintenant qu’ils étaient seuls, en tête à tête, il se permit une question, espérant ne pas plomber l’ambiance décontractée et bon enfant qu’ils avaient instaurée jusque là. « Dis c’est pour ton cœur tout ça Shae ? » Peut être qu’elle n’avait pas envie d’en parler, peut être qu’il n’aurait pas du poser la question, mais à présent elle était dite. Lui même n’aimait pas discuter des sujets qui fâchent, comme la mort de son père, le cancer de sa mère… Mais il y avait des sujets incontournables, des choses qu’on ne pouvait pas se cacher lorsqu’on souhaitait se lier et devenir amis. Et puis, si elle souhaitait éviter la question, il n’insisterait pas, ce n’était pas son genre… «Si tu ne veux pas m'en parler je comprends t'inquiète...» précisa-t-il afin qu'elle ne se sente aucunement "forcée" de répondre.
«A la cuisine de Woody le chef !» «Et à la cuisine de Shaelynn, mon commis pour la soirée. Tu sais que je vais t’en faire baver ce soir ? Tu n’aurais pas du te moquer de moi avec l’histoire du cocktail…» poursuivit-il sur un faux ton menaçant.
Je rigolais doucement et bus un peu avant de reposer mon verre de soda devant moi. J'attendais les ordres, aux 400 coups. Nohann me reprochait toujours d'être trop impulsive, de faire un peu n'importe quoi. Avec la maladie, je ne devais pas faire trop de choses mais si vous croyez que j'écoutais... Bien sûr, je faisais attention mais je n'allais pas me priver de vivre rien que pour cette saleté de truc. Je sentis mon téléphone vibrer à cause de l'alarme et regardais l'heure. En parlant de ma maladie, il était temps que je prenne un de mes médicaments. J'attrapais mon sac qui n'était pas trop loin et en sortit ma "trousse à pharmacie portative" comme l'appelait mes amis. Je pris deux-trois médicaments et les avalais d'un seul coup avec une gorgée de ma boisson.
«Tu n’es pas obligée de te doper pour ce soir. Je suis sur que tu vas assurer aux fourneaux !»
Je rigolais et hochais la tête, avalant d'un trait ma boisson. Ca me faisait toujours cet effet-là. Au début, j'avais soif. Ca, ça n'arrivait pas à Nohann il avait bien du bol. Moi, il m'appelait la grincheuse tant que je n'avais pas bu au moins 1/2 litre de liquide après avoir avalé ma dose quotidienne de médicaments. Bien sûr, c'était pour rire parce qu'en réalité, il me suffisait de boire un verre et ça allait mieux. C'était seulement qu'avaler trois pilules d'un coup, ça me desséchait la gorge et malgré les tentatives de mon jumeau pour me les faire avaler une à une pour me faciliter leur passage, rien à faire, j'étais trop butée. Alors je faisais avec et je tentais de faire passer la chose pour un truc tout à fait habituel. Sauf que, forcément, tout le monde ne faisait pas pareil...
«Dis c’est pour ton cœur tout ça Shae ?»
Je grimaçais. Je ne sais pas pourquoi ça m'ennuyait toujours autant qu'on me pose la question. J'étais habituée pourtant mais ça sous-entendait que soit les gens étaient curieux (et là c'était une curiosité glauque) ou qu'ils se souciaient de moi (ce qui, avant que je vienne à Cooktown n'était jamais arrivé...) Alors oui, ça me faisait bizarre. Et je pense que ça se voyait puisque Woody s'empressa d'ajouter :
«Si tu ne veux pas m'en parler je comprends t'inquiète...»
Je souris doucement. Ca ne tuerait personne d'en parler. Et puis pas moi au point où j'en étais. En plus, je connaissais un peu Woody, j'étais persuadée que si je ne lui en parlais pas, ça allait lui rester dans la tête et ça n'allait pas être drôle... Surtout pour moi ! Et puis tant pis si ça gâchait l'ambiance le temps de mon histoire... De toutes manières, je n'avais rien à cacher et ce depuis toujours. Je pris mon verre dans ma main et jouais avec doucement.
«Ma mère... Enfin notre mère était une droguée, une alcoolique. Quelqu'un de pas bien quoi. Elle est tombée enceinte, a pas pu se faire avorter parce que déni de grossesse. Elle n'a pas eu d'autres choix que de nous mettre au monde, moi et mon frère, Nohann. Elle nous a abandonné toute de suite après. Nohann a été adopté, j'ai été envoyée en orphelinat et ensuite en familles d'accueil. Et puis un jour, j'ai fini à l'hôpital et on m'a détecté cette maladie incurable. Là, c'est devenu réellement compliqué parce que les soins sont pas non plus donnés et les familles voulaient pas payer... Si ma mère avait eu un régime sain, mon frère et moi, on aurait peut-être échappé à ça mais bon... Alors il faut que je prenne ces médicaments sinon je fais des malaises et un jour... Ben ce sera plus grave.»
Je ne voulais pas continuer. Pas ça. Je n'en avais rien à faire du passé. Je me soignais, tout allait bien. Mais sans mes médicaments, qui sait combien de temps mon coeur tiendrait ? Le pire c'était que ça pouvait être génétique... Remarque, qui dit que j'aurais des enfants de toutes manières ? Peut-être ne tiendrais-je pas assez longtemps ? D'un jour à l'autre, ça pouvait être fini et parfois, quand j'étais seule, ça me trottait dans la tête. Mais je n'étais pas toute seule, je ne pouvais pas le montrer que parfois, sans raison apparente, j'avais mal, j'étais essoufflée. Lorsque ça arrivait, je me débrouillais pour ne rien montrer. Sauf à Nohann. De toutes manières, il l'aurait vu même si je tentais de le cacher. Rien qu'à l'idée, je sentis mon coeur se mettre à battre plus vite. J'agrippais la table et serrais. Je fis le vide dans ma tête, respirais doucement et relevais la tête vers Woody.
«Fais pas cette tête ! On dirait que tu as vu un fantôme ! T'inquiètes pas hein... Je vais bien !»
Je lui adressais un grand sourire et lâchais la table pour lui prouver que je disais vrai.