Depuis la mort de sa mère, Eden s'assura d'être la petite fille parfaite, d'être celle qui allait remplacer celle qui faisait régner il y a un temps la bonne humeur au sein du foyer. Cependant, les relations au sein de la famille n'étaient plus aussi chaleureuses qu'autre fois. Son père se réfugier dans son église, étant le pasteur de Théra et les seules fois ou Eden & Yliess avait l'honneur de le croiser se n'était que pour voir ce visage triste, ce regard haineux envers eux ou plus précisément envers Eden. Jamais elle n'avait compris pourquoi du jour au lendemain son père nourrissait cette haine envers elle, du moins c'était le ressentit qu'elle avait. Un soir, alors que son père avait bu, trahissant ainsi sa foi pour alléger cette peine qui le consumé, Jules en profita pour avoir les réponses à ses questions et c'est là, qu'elle apprit que son père lui en voulait. Il lui en voulait parce que selon lui, la mort de sa mère était liée à toutes ses conneries qu'elle avait pu faire et par conséquent dieu avait décidé de leur retirer pour leur donner une leçon. Pour le faire comprendre qu'elle devait changer de comportement. Du grand n'importe quoi selon Eden, si Dieu était bon, si dieu était là pour les protéger jamais il n'aurait fait ça. « Dieu n'est qu'un con et il n'existe même pas » Voilà la réponse de la jeune fille qui était devenue un jeune femme au fil des années. Suite à ces paroles, la jeune femme récoltât la première claque de ta vie, celle de trop, puisque injustifiée.Ne pouvant plus rester dans cette maison, Eden dérogeât à toutes ces règles que son père lui avaient inculquées, mais surtout aux règles qu'elle s'étaient appliquées à elle-même. Elle se devait d'être une personne responsable, elle se devait de nourrir la famille, elle se devait d'être une fille parfaite ne serait-ce que pour Yliess, puisque son père n'était plus qu'une enveloppe charnelle. Cependant, c'était lourd à porter tous les jours et l'impression que de passer à côté de sa jeunesse était bien présente, c'est comme si la vieillesse l'avait touchée du jour au lendemain et elle ne voulait pas être une femme au foyer d'une cinquantaine d'années à dix-huit ans.C'est pourquoi ce soir là, elle avait besoin de tout relâcher de redevenir une adolescente de son âge. Marchant au bord de la plage, réfléchissant comme à sa plus grande habitude, une musique et des lumières l'interpella. Une fête sur la plage, de l'alcool, des personnes de son âge ... voilà ce dont elle avait besoin. Courageuse et audacieuse, elle n'hésita pas une seule seconde à passer les barrières de la plage privée pour se défouler. Tous les regards se tournèrent vers elle, bien entendu de nombreuse messe basse se firent à son arrivée du genre « mais qu'est-ce qu'elle fait là » ou bien « Elle n'est pas encore en train de réviser, je paris que dans son sac elle doit avoir ses bouquins », ou encore « Elle est plutôt pas mal en vrai, quand elle daigne prendre soin d'elle » Secouant la tête, exaspérer, elle se dirigea directement vers le bar pour prendre un verre. Elle en avait besoin, mais elle en avait surtout envie. Envie de cette vie dans laquelle elle s'était enfermée toute seule, envie de laisser tous ses problèmes de côtés . N'en avait-elle pas le droit ? Les verres s'enchaînèrent encore et encore et sa tête commençait à lui tourner mais bon dieu que c'était bon, elle se sentait si légère, si vivante pour une fois. Ce soir-là, elle rencontra Andréa, le genre d'homme que son père détestait, le genre d'homme qui n'était pas de ceux que l'on fréquenté, de ceux avec qui on pouvait envisager quelque chose et c'est bien pour ça qu'elle se laissa aller dans les bras de ce jeune inconnu.

L'inconnu n'était plus un inconnu, passant la plupart de leur temps ensemble, elle avait appris à voir au-delà de la carapace qu'il s'était créée. Écoulant des jours heureux, secrètement, elle s'amusait, mais surtout elle vivait pour elle. Que c'était bon.