• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? C'est une question sans but, vous savez ? Un rêve ne peut se réaliser, puisqu'il n'a rien de réel. Cependant, même si je préfère profiter de l'instant présent que de m'accrocher à des espoirs en vain, j'ai tout de même un espoir. Celui de renouer des liens avec un être qui m'a été cher. L'espérance ne permet rien, il faut agir avant d'espérer quoi que ce soit. Avoir le courage d'agir... Voilà un rêve tiens, une chose que je n'arrive pas à obtenir.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous raconter le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Un de mes meilleurs souvenirs reste le concert des Red Hot. C'était à Melbourne en Australie alors que je n'étais encore qu'à l'université et il était inimaginable que je rate la peut-être seule occasion de voir mon groupe préféré sur scène. J'y suis allé avec mon meilleur ami, Shiloh, seulement cette soirée marqua le début d'un changement. Les premières notes de The Zephyr Song ce fit entendre, c'était notre chanson. Soudain, il m'embrassa furtivement. Un baiser d'goss qui fit débuter notre histoire qui ne dura que deux ans. Ouais, mon souvenir l'plus heureux s'accompagne d'un déchirement.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Certainement avant ce fichu concert. Quitter passer à côté de ma peut-être unique chance de voir les Red Hot sur scène, on n'aurait pas foutu en l'air notre amitié avec Shiloh pour un amour éphémère. Voir mon groupe favoris en concert ne vaut rien comparé à cette amitié brisée.

• Que pensez-vous des découvertes récentes et inhabituelles dans les fonds du Pacifique près de Cooktown ? Je n'sais pas vraiment ce qui se trame dans cet océan. On raconte beaucoup de choses, propagent beaucoup de rumeurs, mais je reste une ignorante. En effet, plusieurs phénomènes surviennent et je n'en connais pas les causes. C'est tout ce dont je suis censé savoir.
• Avez-vous l'intention de dévier de vos ordres de recherches pour creuser cette nouvelle piste ? Bien sûr, je me fiche des ordres qui nous ont été donnés, j'ai bien l'intention de découvrir ce que cache réellement les fonds du Pacifique. De la révolte ? Que nenni ! De l'ambition et de la curiosité seulement.

« Oui, je retourne à Cooktown. On discutera plus tard uniquement pour la petite, je ne veux plus te voir Jacob ! » ma main se fit capturer, me tirant jusqu'à la sortie de la maison, tandis que mon regard humide fixait au loin la silhouette de mon père. « Papa... » J'entrai dans la voiture, suffoquant par la panoplie de lourds bagages qui m'entouraient. J'appuyai mes mains et mon visage contre la vitre, espérant apercevoir mon père, mais ce fut sans succès. Je ne comprenais pas tellement la situation, j'étais seulement une petite fille de sept ans dont les parents venaient de mettre un terme à leur mariage. J'avais uniquement ressentit un déchirement et je savais que jamais plus rien ne serait pareil, tout allait basculer. « Joanna dépêche-toi, tu vas être en retard pour ton premier jour d'école ! » Je gravis les escaliers, un grand sourire aux lèvres, portant fièrement mon nouveau sac à dos. C'était la rentrée des classes dans une toute nouvelle école ici, à Cooktown. « Hé, comment tu t'appelles ? » La petite tête de l'enfant se tourna vers moi, j'affichais un grand sourire béat. « Je m'appelle Shiloh et toi ? » « Joanna. » Le garçon bloquait un instant mon sourire. « Hé, tu souris comme un bébé Joanna ! » c'est à peu près comme cela que débuta mon amitié avec Shiloh, une manière plutôt étrange pour des gosses. Depuis ce jour, nous avons toujours été les meilleurs amis du monde, celui-ci comptait plus que n'importe qui pour moi, j'étais toujours fourgué avec lui lors de mon adolescence, beaucoup de mes quelques amis pensaient même que nous étions ensemble... « Attendez, ensemble ?! Vous voulez dire... en... en couple ? SHILOH ET MOI ?!! C'est une blague... » Voilà ce que je leur répondait à chaque fois, durant des années, jusqu'à l'Université... où l'improbable se produit... « Here we go ! » C'était notre moment, notre chanson. J'étais là, positionnée à ses côtés devant une scène immense qui accueillait les Red Hot ! J'peux vous dire qu'on a bien galéré pour avoir ces foutus places, mais lorsque nous avions appris que les Red Hot passait en Australie, et surtout, à Melbourne, il était juste impensable de passer à côté de cette peut-être unique chance dans notre vie de voir notre groupe favoris sur scène. ça y est, les premières notes de The Sephyr Song résonnaient dans la salle, tandis qu'avec Shiloh, on chantait à tue-tête. On chantait à notre façon... c'est-à-dire qu'on hurlait avec notre accent australien, le rendu devait être juste... horrible. Mais moi j'm'en fichais complètement, profitant de cet instant unique, en compagnie de quelqu'un d'unique. Ce quelqu'un qui, soudainement, m'embrassa d'un baiser furtif alors que je m'apprêtais à monter sur ses épaules, chose que je fis par la suite. J'étais pensive, tout s'embrouillait dans mon esprit et je n'savais pas comment réagir à ce simple baiser qui, je m'en doutais, allait tout faire basculer. La chanson suivante débutait, Shiloh me descendit à terre à ma demande, je l'embrassa à mon tour. Ceci marqua donc le début de notre désastreuse histoire, j'étais si bien là, avec Shiloh, devant c'fichu concert. Nous sommes restés ensemble... Tiens, combien de temps d'ailleurs ? Un peu plus de deux ans, avec seulement les six premiers mois qui avaient été parfait. Le reste du temps, ils n'arrivaient même plus à se comprendre, optant pour s'engueuler à chaque fois. Ils ont finalement mis un terme à leur relation. Un temps plus tard, une tentative de reconstruire leur amitié qui n'aboutit à rien. Bordel, si seulement rien de tout ça se serait produit, j'aurai encore mon Shiloh avec moi ! C'est ce que j'me répétais sans cesse, seulement la gêne empêchait de renouer des liens d'amitié. Alors, nous nous sommes progressivement éloigner l'un de l'autre.

la fragilité du cristal ne le rend pas faible, elle le rend délicat.

« Tu as vraiment grandi, tu es une jeune femme maintenant ma Joe ! Je me souviens encore... » "Ma Joe", c'était surtout Shiloh qui m'appelait ainsi, j'crois bien qu'il ait été le premier à me nommer de cette façon, les autres ont seulement suivi le mouvement par habitude, à force d'utiliser ce surnom. Je me nommai moi-même naturellement Joe au bout d'un certain temps, mon vrai prénom n'était connu que par les anciennes connaissances uniquement... Non, non et non ! Je n'dois plus penser à Shiloh ! Bordel, ils le faisaient tous exprès de dire des choses qui m'font penser à lui ?! Comment... C'est moi qui ramène tout à lui ?! Mais...Mais non ! C'est impossible... De ce fait, j'haïssais que toute personne proche de moi me prénomme toujours de la sorte, le temps de me remettre de cette histoire foireuse. À présent, j'arrive de nouveau à l'utiliser sans que mon cerveau se retourne, sans que l'intérieur de ma poitrine saigne. « Joanna, s'il te plaît. Oui c'est vrai... » J'approuvai une chose que je n'avais même pas écouté. Il aurait pu m'traîter d'conne ou me dire de dégager, j'aurai dit la même chose. Cela faisait environ trois ans que je n'avais plus vus mon père, depuis leur séparation avec ma mère, il a déménagé dans de nombreux pays, avant de récemment revenir vivre quelques mois en Australie, à Sydney. Il m'avait proposé de passer le voir chez lui, il avait un luxueux appartement dans la capitale, pour deux semaines. J'avais accepté sans réfléchir, changer d'air ne pouvait être que bénéfique, vu ma situation actuelle. Seulement, je ne m'était jamais sentie proche de lui. C'est vrai quoi, il m'a abandonnée à l'âge de sept ans, et depuis, je n'ai du le voir que quatre ou cinq fois. Qu'est-ce qu'il m'enrageait, lorsqu'il faisait comme si de rien n'était, comme si j'étais la personne la plus chère à ses yeux, comme s'il m'aimait ! Quelle ironie, ça sonnait tellement faux. Tout semblait tellement faux. C'est pourquoi ce fut ma dernière visite chez lui, je ne l'ai d'ailleurs toujours pas revu, je ne voyais pas grand monde en y repensant, j'ai préféré me consacrer pleinement à mes études, terminées depuis quelques mois. À présent, je travaille au centre de recherche de Cooktown. Je n'sais pas ce qui s'y trame, mais je compte bien le savoir !

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