• Avez-vous des rêves ou des espoirs pour le futur ? Je veux découvrir tous les mystères que nous cache l'océan, c'est impossible je le sais. Mais trop de questions sans réponses, surtout autour de l'île de Mako et les étranges "poissons-géants" que le radar nous signale. Sinon j'aimerais bien que quelqu'un nous trouve enfin la preuve que Michael Jackson est vivant.
• Dans la vie, on a des hauts et des bas. Si vous deviez nous racontez le souvenir le plus heureux de votre vie, lequel serait-il ? Mon entrée à l'université, tout était si nouveau si rafraichissant par rapport à mon ancien cadre familial. J'ai passé la journée sur un petit nuage à choisir mes cours comme on choisit ses plats dans un son restaurant préféré. C'est le début de la période la plus belle de ma vie et aussi la fin d'une autre. Celle où j'ai abandonné mon passé également.
• Si vous aviez l'opportunité de remonter le temps, quel événement de votre vie changeriez vous ? Je pense que je ne changerais rien, j'ai surmonté des épreuves qui ne m'ont simplement amené là où je suis aujourd'hui. Et je n'aimerais changer ça pour rien au monde.

• Vivant dans un petite ville côtière, aimez-vous vous allez nager ou profiter des plages de Cooktown ? Je préfère profiter des plages et surtout de l'océan même si je préfère travailler. Le temps pour bronzer et pour manger une glace me manque, enfin mon bronzage se fait progressivement puisse que je passe ma journée en mer.
• Avez-vous déjà assisté à un phénomène étrange ou surnaturel ? Je ne pense pas, un jour j'ai vu mon frère engloutir tout un hot-dog en une seule bouchée, j'ai pensé longtemps avoir assisté à un phénomène inhumain. Je suis toujours persuadée que mon frère a été enlevé par des aliens et qu'on lui a transplanté un œsophage d'éléphant.

• Que pensez-vous des découvertes récentes et inhabituelles dans les fonds du Pacifique près de Cooktown ? Ce que j'en pense ? Que c'est un fabuleux sujet d'étude ! C'est pour ça que je suis là, pour que ces découvertes étranges le soient beaucoup moins.
• Avez-vous l'intention de dévier de vos ordres de recherches pour creuser cette nouvelle piste ? Oui, il y a beaucoup d'autres scientifiques à bord pour qu'une petite incartade passe inaperçu. Je suis une chercheuse et on ne peux pas chercher ce qu'on ne veut pas découvrir. Hors je veux découvrir ce secret-là.

☍ god bless the innocent.

« TU ME FAIS TOMBER ÇA ET JE T'ARRACHE LES YEUX POUR LES DONNER À BOUFFER À UN CHIMPANZÉ ! » « ET TU LE TROUVE OÙ TON CHIMPANZÉ AU MILIEU DE L'ALASKA ? » « PAS BESOIN DE CHERCHER BIEN LOIN J'EN AI UN SOUS LES YEUX ! » J'esquivais le coup de genou dirigé vers ma poitrine et me planquais dans un coin pendant que mon chameau de frère soulevait mon précieux bien pour le porter jusqu'à mon petit bureau. « Tu sais, je comprend toujours pas comment tu as persuadé papa et maman de te laisser garder ce truc. De toute façon ce qui me surprendrait encore plus c'est que tu arrives à t'en servir. » Je m'approchais de l'appareil en me frottant les mains, je devais surement avoir de vrais étoiles dans les yeux et pour cause : je possédais mon propre microscope ! « T'occupe. Oncle Barney m'a montré comment m'occuper de tout ça. » J'ignorais la grimace de mon très cher grand frère à la mention de mon oh combien aimé oncle. Oncle Barney c'était un peu le tabou de la famille, le seul des Pevencie qui ne va pas à l'église le dimanche. Le comble de la honte selon ma mère, moi je trouve juste qu'il est le plus intelligent de nous tous. Après tout même dieu le septième jour a prit un congé pour pouvoir pioncer jusqu'à midi, mais quand j'ai essayé de l'expliquer à ma mère elle n'a pas semblé convaincue. Enfin bref quand oncle Barney m'a demandé de le suivre dans sa remise (la "remise" désignant le bric à brac que contenait son garage, mon oncle récupérait tous les appareils cassés ou défectueux et ils les réparaient pour les revendre encore plus cher) je l'ai suivi sans broncher m'attendant à subir un long discourt sur sa dernière trouvaille de mixeur à légume, pour une fois j'étais bien heureuse d'avoir tord ! « Tu feras ça en rentrant, parce qu'on part dans six minutes et peigne-toi un peu sinon tu sais ce que maman va dire. » Je le chassais dehors et une fois seule je me passais rapidement une main dans les cheveux, on était dimanche le jour du seigneur, alors je portais ma longue jupe rose (ROSE ! Cette couleur est complètement inutile, mais hélas c'est la favorite de ma mère) et je portais des chaussures "décentes", soit des ballerines à motifs floraux. Ma mère les trouve splendides, moi j'ai l'impression que la reine d'Angleterre a gerbé dessus. Et dans quelques minutes je poserais mes jolies fesses sur les bancs lustrés de l'Église du quartier. C'est juste pour la matinée, je vais revenir. Mais j'aimerais tellement ne pas avoir à y aller du tout. Les jupes, les ballerines, les chants, les messes, les discutions autour du thé, c'est pas moi. Pas du tout. Je ne suis pas cette fille, je ne suis pas mon frère qui est un modèle de sainteté d'esprit et de corps comme dirait papa. J'ai peut-être passé trop d'étés avec oncle Barney, il m'a peut-être contaminé avec son "mode de vie inapproprié", mais le problème c'est que j'ai adoré ça. Il m'a ouvert les yeux sur toutes les possibilités qu'offrent le monde et que le seul dieu sur lequel on peut compter c'est celui qu'on a dans le cœur et dans le porte-feuille. Dégage d'ici petite. C'est ce qu'il me dit tout le temps, de changer de vie dés que j'en ai l'occasion. Je ne le prend pas vraiment au sérieux, à force de tout le nespresso qu'il boit il est souvent en sur-dose de caféine. « Lena, on va partir sans toi ! » Oh oui partez. « J'arrive Rory ! » Je passais une main câline sur l'oculaire du microscope, j'allais pouvoir faire tellement de choses avec ça ! « LENA ! » « JE SUIS PAS SOURDE ! » Après un dernier regard en arrière je quittais la pièce un discret sourire aux lèvres pour rejoindre mes parents et mon frère, direction l'église. Je dévale les escaliers en trainant des pieds ce qui me vaut un regard désapprobateur du côté de ma mère qui a sortit son tailleur pêche du dimanche. Mon père se tient à sa gauche dans son costume gris, dés qu'il m'aperçoit il commence à partir sans m'adresser un mot, je lui en suis reconnaissante. Néanmoins j'essaye d'afficher une expression joyeuse, le microscope c'était un coup de chance, il y a avait encore une petite chose que j'allais devoir leur demander. Mon prof a réussit à m'obtenir un stage cet été à l'observatoire de la faune sous-marine de la ville, je veux tellement le faire, je ne pense même pas au nombre de choses que je pourrais apprendre. Malheureusement il me faut la signature d'un responsable légal et prononcer le mot "science" sous le toit de mon père c'était aussi bienvenu que de péter pendant la messe. Je dois être la seule fille dont les parents croient encore que le petit Jesus amène les bébés au petit bonheur la chance. M'enfin tant que je faisais acte de présence aux diners de la paroisse et que je ne leur causais pas d'ennuis ils me laissaient vivre ma vie. La question qui se pose à présent c'est : pendant combien de temps ce petit arrangement va-t-il encore durer ? Contrairement à ce que tout le monde pense, je suis assez connectée à la réalité pour entendre les commérages de ma mère sur moi et le charmant Peter, le fils du voisin, un gars bien selon mon père. Elle me voit déjà mariée avec lui je suis sûre. Elle peut toujours rêver, j'ai juste seize ans. Plus qu'un an Lena, plus qu'un an.

☍ i want to break free (almost two years later). Je posais chaque vêtement dans ma petite valise rouge avec une application militaire, tout doit être parfait. Il n'y a pas grand chose que je souhaite conserver, je pars vers ma nouvelle vie et je vais tout recommencer à zéro. Perdue dans un profond dilemme (prendre ou laisser les maillots de bain ?) je ne l'entendis pas arriver dans mon dos. « Tu ne peux pas partir. » Je ne me retournais même pas. « PERSONNE ne peut m'empêcher de faire ce que je veux ! » « Lena... tu ne peux pas partir avant le mariage. » Je me retournais pour l'affronter à ce moment là, il se tenait dans l'encadrement de la porte, me bloquant le passage. « Tu vois ça c'est une des raisons qui font que j'ai envie de me tirer au plus vite d'ici ! Tu as tout juste 19 ans bordel ! Tu ne sors avec Gabrielle que depuis six mois ! On dirait que pour toi c'est comme une liste de choses à accomplir, en premier tu rencontres la fille, puis tu deviens son ami, puis son petit-ami et maintenant son mari ? » Je le voyais mâchouiller l'intérieur de sa joue, il sait que j'ai raison. « Papa et maman n'avaient que dix-huit ans quand ils se sont mariés. Gabrielle est une jeune femme très charmante, elle s'entend très bien avec la famille et la sienne de famille est très respectable. » « Dieu n'existe décidément pas, sinon il ne donnerait pas un cerveau aux gens qui ne savent pas s'en servir. Pour une fois dans ta vie tu peux pas prendre une décision pour toi même ? » « Tu ne comprend rien Lena ! Ici j'ai un futur, une famille, je ne serais jamais seul, je pourrais toujours compter sur quelqu'un. Et toi aussi tu peux avoir ça. » Je soupirais et dissimulais mes mains dans les plis de ma robe, elles tremblaient bien malgré moi. « Non. » Un murmure hurlant de vérité. « Je n'ai rien ici. Si ce n'est une future vie de femme au foyer dans le quartier voisin. Ce n'est pas ce que je veux Rory. Je veux être libre, je veux apprendre, chercher, me tromper, réussir, prendre des risques, VIVRE ! C'est comme ça qu'on apprend à marcher quand on est gamin non ? En faisant beaucoup d'essais, parfois c'est vrai qu'on se ramasse les quatre fers en l'air, mais au final chaque gamin finit par marcher droit. » Je tirais la fermeture éclair de ma valise qui produisit un son strident déchirant la lourde atmosphère de la pièce. « Où tu vas aller ? » Sa voix n'est plus qu'un murmure, il n'essaye plus de me convaincre, il a comprit. Je sens presque une douleur physique quand je comprend que mon frère vient de m'abandonner. « J'ai obtenu une bourse, pour une université en Californie. Mon avion décolle ce soir, je voulais pas vous en parlez parce que sinon j'aurais jamais pu partir. Et je dois partir, je le dois. » Il fut un temps ou un seul regard sur son visage pouvait me dire tout sur lui, je le lisais comme un livre ouvert, là c'est la figure d'un étranger qui me fait face. Je saisis ma valise et me plantait devant mon frère, du haut de mes super talons je faisais presque la même taille que lui. Je le fixais en brandissant mon bagage comme une massue. « Tu me laisses passer où je me taillade le passage, fais gaffe j'ai regardé Kung-Fu Panda hier soir ! » Ses bras se refermèrent soudainement sur moi comme un piège sur une pauvre souris et pendant un instant je me sentais de nouveau comme une petite fille. Je me dégageais avant de me mettre à pleurer et parvenait à le pousser sur le bord par un petit coup dans les côtes. « Bon zou, j'ai pas le temps pour ça et mon mascara est pas waterproof. » Il rit et je fis semblant de ne pas voir les larmes sur ses joues. « Tu vas me manquer crevette. Appelle quand tu arrives. » « Je le ferais. » Et lui fit semblant de ne pas relever le mensonge dans ma voix. Dégage d'ici petite. « Au revoir Rory. » Je franchis le seuil de la maison sans un regard en arrière, une larme roula librement sur mon visage tandis que je grimpais dans le taxi, direction la vie.

☍ the secret of the deep blue sea. (now)
Je vérifie encore les calculs encore et encore, le résultat me laissant encore et encore perplexe. Je fini par jeter le cahier sur le pont lustré du bateau, espérant presque qu'il tombe à l'eau. Mon regard va comme par réflexe se fixer sur l'île de Mako. « Ce sont quasiment des phénomènes identiques, mais les paramètres sont différents... » Je me baissais pour récupérer mon cahier quand soudain une main apparait dans mon champ de vision et le saisit à ma place. « Tu parles toute seule ? » « Non, je parle aux mouettes. » Evan s'assit simplement à mes côtés sans commenter, ça faisait longtemps que plus personne ne faisait attention à mes bizarreries. J'aime bien Evan, il est comme moi un scientifique à bord du bateau d'océanographie de Cooktown. « C'est ce qu'il y a là-dedans qui te trouble ? » Il feuillette le cahier sans comprendre, je prend une grande inspiration avant de lui déballer mon raisonnement. « Tu sais qu'avant l'université j'étais stagiaire dans un institut d'observation océanique en Alaska ? » Il hoche la tête pour me répondre. « Et bien je me souviens d'une observation que faisaient les scientifiques là-bas, ça concernait l'île volcanique Augustine. J'ai demandé à me faire faxer les résultats, les voici. » Je tapotais une feuille de papier pour attirer son attention. « Après l'Alaska j'ai passé deux ans en Argentine où j'étudiais des phénomènes étranges autour d'une île, volcanique elle-aussi. Pour des raisons financières l'étude a été abandonnée, mais j'ai toujours les résultats. Les...voici. » Je trouvais quelques pages plus loin ce que je cherchais, il se mit à observer les résultats d'un œil expert. « C'est comme ça que j'ai été engagée ici, pour mon "expérience", je comprend mieux pourquoi. Voici les relevés que nous avons fait la dernière fois, tu sais ceux sur le magnétisme de l'île. » Je regardais avec amusement ses yeux s'agrandirent jusqu'à atteindre la taille de petites balles de ping pong. « Le phénomène semble plus intense ici, mais... il est quasiment identique sur ces îles ! Peut-être que c'est typique de la roche volcanique ? Mais c'est incroyable à quel point c'est identique compte tenu des lieux... » « Oui c'est ce que je disais aux mouettes. » Il m'ignore encore et continue de fixer mon cahier. Ma montre m'apprend qu'il est bientôt l'heure de mon émission, si je veux être en ville à temps je vais devoir partir rapidement. « Lena peut-être que c'est une coïncidence, mais il faut en parler aux autres. On tient peut-être quelque chose. » Je pinçais légèrement les lèvres. « J'en parlerais peut-être au meeting de fin de semaine, je ne sais pas... J'aimerais avoir plus de temps pour analyser tout ça et monter un vrai dossier. » Je ne sais pas pourquoi mais il se met à rire de ma réplique. « Quoi ? » « On t'a informé que tu étais dans une équipe ? De scientifiques qui plus est ? C'est ensemble qu'on devrait faire tout ça. » Ma grimace le fait rire de plus belle et je lui envoie mon coude dans les côtes pour le faire taire. « Ouch ! » « Tu sais bien que je n'aime pas les gens en général. » « Je sais, tu préfères la compagnie des mouettes. » Cette fois c'est à mon tour de rire. Je récupère mes feuilles avant de me lever. « Mon émission va commencer, je n'ai pas le temps de discuter, je leur en parlerais. » « Promis ? » « Je fais jamais de promesses. »